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Lectures communes du Forum
 Le forum du Guide - Critiques de livres : Littérature : Lectures communes du Forum
Icône du message Sujet: Le Bruit et la fureur de William Faulkner Répondre Nouveau sujet
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* Ça *
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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 02 mars 2014 à 12:39



Éditions Gallimard, 1995, 370 pages, ISBN 9782070361625
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Maurice Edgar Coindreau
Titre original The Sound and the fury, 1929





Roman en quatre parts, dont chacune se rapporte à une journée précise à l’intérieur de deux décennies différentes dans la vie de la famille Compson. Une vieille famille du sud du Mississipi durant les années 1910 à 1928, vivant de peine, vivant mal, se supportant les uns les autres entre amour et haine.


En première partie, ce sont les sensations et les images portées à la vue du lecteur, des souvenirs de Benjamin dit Benjy, avec un âge mental d’au plus trois ans. Benjy ne parle pas, ne fait que pleurer, geindre et crier. Seuls ces souvenirs parlent.
Un Benjy à l’âge de trente-trois ans dont les souvenirs s’emmêlent parfois avec ceux de ces cinq ans. Benjy est le plus jeune des enfants de la famille Compson qui comptent deux autres garçons et une fille. L’image forte qui anime cet être mentalement retardé, est l’amour profond qu’il porte à sa sœur Candace dit Caddy. Sœur aînée à qui il demeure profondément attaché, au point qu’elle hante ces souvenirs même après plusieurs années, avec toute la peine qui l’habite d’en être séparé.

Le premier chapitre passé au tamis du filtre mental d’un attardé, apparaît au lecteur à prime abord plutôt incohérent, rébarbatif et difficile à saisir, à comprendre. Le lecteur doit s’accrocher et croire que la suite lui donnera la clé du récit.



Une seconde partie dont le bond dans le temps de dix-huit années, avec les mots et les émotions de Quentin le fils cadet, nous amènent jusqu’au moment fatidique où celui-ci décide d’expier le mal être qui l’habite avec le sentiment d’un amour coupable envers cette sœur absente.

Personnellement j’ai vécu cette partie me demandant constamment la part du réel et de l’imaginaire dans le vécu de Quentin. Entre autre son duel verbal avec celui qu’il considère son rival et face auquel il vit un fort sentiment d’infériorité.
Le texte devenant plus coulant, le style plus aisé, donc plus facilement abordable.



Le troisième chapitre exprime toute la fureur et la hargne du fils aîné pour sa famille. Jason est un être profondément méchant, envieux et malsain qui dès le décès du père s’accapare de tout, biens et vies des gens de la maison, sans aucun scrupule. Personnage qu’on déteste et qu’on plaint tout de même. N’aimant rien ni personne, il crache son fiel constamment envers tout ce qui croise sa route, être, animal ou objet.

Au fil de la lecture de ce chapitre, le lecteur a plus de compréhension dans l’œil et d’intérêt pour l’histoire. Oubliée et même comprise, la présentation particulière du texte mettant de côté les critères grammaticaux habituels.
J’ai terminé cette partie du récit avec une image plutôt complète et suffisamment claire du schéma familial de la famille Compson. Je dois dire que j’étais touchée par cette histoire et ma curiosité totalement bien accrochée à son atmosphère.



La dernière partie est l’enrobage, elle agit à l’exemple d’un glaçage sur le gâteau. Elle relie tous les points qui pourraient encore semblés épars au lecteur. Elle donne toute la finalité à l’histoire en la situant parfaitement dans l’époque et au lieu du récit, tout en mettant en image les divers traits de caractère des personnages primaires et secondaires. William Faulkner a le génie de l’atmosphère et de la présentation de ces personnages. Il réussit même à ce que le lecteur puisse se créer une image mentale des personnages de moindre importance.



En résumé, une histoire à l’atmosphère sombre où se sent la force du lien qui unit les deux parents, mais dont les enfants se sentaient exclus et d’où tout semble découler.
*voir extrait p.206   **voir extrait p.207   




Le père qui devient alcoolique, vivant mal le délabrement du niveau familial et la maladie de sa femme. La mère hypocondriaque et névrotique incapable de s’occuper de ses enfants, d’affronter la réalité et cherchant à s’accrocher à tout prix au style de vie d’antan. Les enfants carencés dans leur affection familiale et portants leur origine comme une tare trop lourde pour eux.

Une histoire sombre, mais terriblement attachante dès lors que l’on réussit à passer outre le style choisi par l’auteur pour la présenter, quand par bout les images et les voix présentées semblent se superposer ou se mélanger entres elles. William Faulkner a fait le choix de rendre l’abord du récit difficile. Un peu comme un récif auquel il faut s’accrocher aux aspérités glissantes, et si on résiste et réussi à s’ancrer solidement, la suite devenant de plus en plus aisée et agréable.
    






Extraits:
*voir extrait p.206   Comme dans ces mots et souvenirs de Quentin le second fils, ou échangeant avec sa sœur.
« Après qu’ils furent montés, maman resta prostrée dans son fauteuil, le mouchoir camphré sur la bouche. Papa n’avait pas bougé. Toujours assis près d’elle il lui tenait la main. Les hurlements s’éloignaient comme si, pour eux, il n’y eût point de place dans le silence. »

**voir extrait p.207   « Tu sais ce que je ferais moi si j’étais roi? Elle ne disait jamais reine ou fée, elle voulait toujours être roi, géant ou général je démolirais cette chambre je les en ferais sortir et je les fouetterais pour de bon.   Et c’était démoli, éventré. J’étais content. Il fallait que je regarde encore jusqu’à ce que le donjon devînt ma mère elle-même, elle et mon père, en haut dans la lueur pâle, les mains enlacées, et nous perdus quelque part en dessous d’eux sans même un rayon de lumière. »







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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 02 mars 2014 à 15:17
Superbe analyse, Martine ! Tu as été au fond des choses pour donner les mots justes ! Bravo !
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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 02 mars 2014 à 22:33
Quant à moi, j'ai trouvé la deuxième partie encore plus frustrante que la première, je pense! Je ne savais jamais de qui il parlait, il sautait sans cesse du coq à l'âne et ça m'a semblé interminable!
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 03 mars 2014 à 02:40
Pas faux non plus !
Moi aussi, j'aime savoir de qui l'on parle, mais je crois que ce "trouble" est voulu par l'auteur.
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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 03 mars 2014 à 09:07
Oui, je suis d'accord avec toi, c'est volontairement qu'il faut attendre à la troisième et quatrième partie pour obtenir les «clefs». Je dirais même qu'il fait exprès de brouiller les pistes dans les deux premières parties, avec des personnages qui portent le même nom, un qui change de nom, des sauts dans le temps, etc.
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 03 mars 2014 à 11:14
Oui, oui....Et Martine a bien démêlé les fils de ce labyrinthe
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Jeanne
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Citer Jeanne Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 06:36
Ok, j'arrive en retard, mais je me lance ! Ca fait tellement longtemps que ce bouquin prend la poussière sur une étagère...
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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 06:49


Je n'ai pas encore lu tous vos commentaires précédents, mais je réalise une chose à la vue vos derniers messages que je n'ai aucun mérite Denis. Et même j'en suis un peu gênée.

Quand j'ai débuté ce livre, je ne me suis pas trop questionnée sur le fait de lire ou non la préface écrite par ME Coindreau.
En général, je lis toujours préface ou prologue, très vite et sans m'y apesantir. Donc, j'ai débuté la lecture du texte de ME Coindreau comme j'aurais fait pour tout autre livre, mais je me suis arrêtée très tôt, un peu fâchée de réaliser que le monsieur donnait bien des détails sur le livre à suivre.

Je suis donc passée au premier chapitre. J'en ai lu un bon bout et comme vous tous, j'en ai "arraché".
La lecture du roman est toute sauf facile, et je me suis posée la question à savoir si j'abandonnais cette quasi torture, ou si je m'autorisais le préambule pour me donner une chance de ne pas abandonner ce livre.

J'ai donc lu une bonne partie de la préface.
Suffisamment pour m'y retrouver entre les personnages. Enfin presque, car ça demeure par bout très difficile de les démêler, mais je pense sincèrement que ça m'a permis d'aimer ce texte ,malgré le style.

J'ai un peu honte j'avoue, car je ne me suis pas du tout questionnée à savoir si d'autres parmi vous feraient le même choix.
Rien ne m'a effleuré l'esprit non plus au moment d'écrire ma critique posée ici. Alors inévitablement, ce choix que j'ai fait a teinté totalement l'écriture de celle-ci. Toutefois, ce choix a également rendu ma lecture plus agréable. Vous avez toute mon admiration d'être passé au travers de ce livre sans lecture de préface au préalable.

Personnellement, je pense que l'auteur avait toute son histoire en tête au moment où il l'a mise sur le papier. L'a-t-il fait dans cet ordre par malice?
De même pour l'utilisation de même prénom pour différents personnages comme le pense Grominou?
Peut-être. Mais peut-être aussi que ce détail donne une plus grande intensité au récit. Par exemple, il peut crier vers le lecteur une profonde douleur devant la perte d'un être beaucoup aimé.

Je pense que ce soit de l'auteur apporte une profondeur à l'histoire. Créant une intensité dans l'atmosphère en créant une attente d'en le dévoilement des détails pouvant éclairer la compréhension du lecteur. Vous avez d'autant plus de mérite à vous être rendu au bout de votre lecture sans cet énorme coup de pouce de la préface. Par contre, j'ai peut-être eu plus de plaisir que vous autres à le lire!







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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:16


Bravo! C'est super Jeanne de te compter parmi notre groupe de lecture.


Je lis vos commentaires précédents auxquels je vais joindre mon grain de sel.

À Denis qui se questionne sur les motivations de William Faulkner pour le choix style du livre, j'ai un peu donné mon avis sur ce détail dans mon précédent message.
Et pour ce qui est du personnage de Dilsey, je suis d'accord avec toi pour la beauté du personnage. Mais je trouve que tous les personnages de ce roman sont plus grands que nature. À fil de la lecture, ils prenaient quasiment forme dans ma tête. Je les voyais un peu comme lorsqu'on regarde un film. C'est la magie des mots de l`auteur. Ont a beau dire qu'il rend indigeste son texte par le style choisi, mais ces mots rendent justice à ces personnages. Ils ne sont pas que des ombres aperçus.



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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:17
Message posté par Grominou2

Bon, j'en suis à la page 35 sur 234 (en VO numérique), et voici ce que je ressens:

Honnêtement, je ne suis pas sûre d'aller jusqu'au bout!


Je crois qu'on a tous vécu ce sentiment.



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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:25
Message posté par Grominou2

Pour l'instant je ne vois pas ça comme un «roman d'atmosphère», plutôt un genre de puzzle à assembler, mais je ne suis pas sûre d'avoir le goût de me donner toute cette peine... La pagination n'est pas la même dans mon édition, et n'y a pas de préface, plutôt un «guide du lecteur» à la fin, mais je ne vois pas l'intérêt de lire un roman si on est obligé de me l'expliquer en cours de route! Enfin, si tu me dis que cela va s'éclairer éventuellement, je vais persévérer!



Comme je disais, tu as beaucoup de mérite à avoir persévéré dans ta lecture malgré tout.

L'atmosphère du récit se dévoile parfaitement avec le troisième chapitre. L'effet casse-tête ne m'a pas effleuré et ça se comprend du fait que j'ai lu la préface de mon bouquin. Cet effet aurait pu m'apparaître, mais il m'arrive de ne pas trop me questionner sur un livre. Et ce fut le cas pour celui-ci. Je n'ai pas mis en doute le choix de l'auteur et j'en ai un peu honte, j'avoue.


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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:28
Message posté par denis76

Il faut que tu finisses le chat-pitre (1) Benji, puis le chat-pitre Quentin (qui est encore pire pour moi !) Tu arrives au chat-pitre Jason qui a un esprit plus "clair" que les deux autres, même s'il est également tordu !

J'aurais aimé l'histoire racontée par Dilsey !!!


(1) J'écris "chat-pitre", car j'ai l'impression que l'auteur se moque de nous, joue avec nos nerfs, et comme tu dis, c'est un bon puzzle pour JM, notre fabricant number one de charades ! Sais tu s'il lit ce livre ?





J'aurais dû savoir que vous ne liriez pas la préface tout d'abord. Le fait que je l'ai lu fausse assurément mon ressenti à la lecture du chapitre Quentin.


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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:33
Message posté par Úrsula Iguarán

De mon côté je viens de finir le chapitre 1!
Mes premières impressions: je suis plutôt agréablement surprise
Par contre ce qui me chagrine c'est que ce n'est pas un livre que j'ai envie de lire avant de dormir, trop prise de tête! mais ça ne m'a pas dérangé de le lire dans le métro (bien au contraire)


Moi ça aurait été le choix contraire. Vu que ce chapitre m'a demandé toute ma concentration. Le bruit et le mouvement de la foule m'empêche de comprendre ce que je lis. Comme quoi on est tous différents. Ce qui donne à mon avis le charme à la lecture et à l'échange.


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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:35
Message posté par eleanorrigby

Message posté par Grominou2

Non je ne crois que JM participe à notre LC. C'est vrai que ce serait chouette d'avoir son avis!
jai commande ce livvvvvre et vais essayé de le commenté


Génial Eleanor !


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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 07:36
Message posté par Úrsula Iguarán

Message posté par denis76

Quand une œuvre est illisible d'une façon normale(Picasso, Faulkner), et provocatrice, a t elle de la valeur, ou est ce du snobisme ?


Tant que la contruction sert le message de l'oeuvre, ce n'est pas du snobisme!
Guernica en est un bon exemple il me semble

Dans le cas de Faulkner, du fait que ce soit illisible, le lecteur comprend bien qu'il y a confusion et malaise; c'est le message que veut faire passer Faulkner de manière subtile (et originale)


Ursula, je suis tellement d'accord avec toi.


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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 08:34
Message posté par Úrsula Iguarán




(...)
Difficile au départ de s’y mettre, surtout que l’on commence par l’histoire racontée du point de vue de Ben, Ben l’attardé de la famille. Si on ne lit pas le prologue avant, je pense qu’on peut être perdu (je l’ai lu avant, mais je regrette un peu, j’aurais voulu essayer sans cette aide pour voir si à froid le livre est abordable/compréhensible ou non)


(...)
La 3ème partie est plus classique, on comprend mieux certains événements évoqués dans les 2 premières parties (d’où mon interrogation : aurais-je compris à ce moment là sans lire la préface ?)


(...)
J’ai bien aimé le style de la 4ème partie, très classique, sans point de vue d’un personnage mais avec une très belle ambiance, ambiance bien installée dès le début :« Le jour se levait, triste et froid, mur mouvant de lumière grise qui sortait du nord-est et semblait, au lieu de se fondre en vapeurs humides, se désagréger en atomes tenus et vénéneux, comme de la poussière, précipitant moins une humidité qu’une substance voisine de l’huile légère, incomplètement congelée. »

Ma grande question : est-ce que j’aurais compris sans lire la préface ? il en découle donc : quel est l’intérêt d’écrire un livre si personne n’y comprend rien ?
Personnellement, j’ai été sensible au style, et le style sert énormément l’histoire = tout est dans le titre, « Le bruit et la fureur » = un style brouillon/bouillonnant.
Je n’ai pas eu l’impression que c’était du snobisme, ou que ce livre s’adressait aux intelligents.
C’est juste une approche différente, non conventionnelle. Au lieu d’écrire noir sur blanc ce qu’il se passe, il joue avec les mots, les structures des phrases, les idées pour faire comprendre au lecteur et qu’il le devine ou même seulement le ressente sans mettre de mot dessus. Au final, en fermant ce livre on se sent intelligent (ouais, j’ai compris ce qu’il voulait dire, sans qu’il l’écrive noir sur blanc !).

Cependant j’ai eu beaucoup de moments pénibles, c’est beaucoup trop dur à suivre. Dans la préface de Coindreau, il dit que Faulkner voulait au début écrire une nouvelle, puis sil s’est attaché aux personnages et à finit par faire un roman… mais un roman c’est long, et il y a vraiment des longueurs et des moments où j’ai décroché.




Par curiosité je pense que je lirai d’autres Faulkner, pour voir ce qu’il a fait d’autre, si ses autres romans sont tout aussi prise de tête ou non…




On se rejoint sur bien des détails. J’ai comme toi le regret de ne pas avoir fait la lecture sur le même pied que Denis et Grominou, mais en même temps je crois que le risque était trop grand vers un abandon et je me demande également si j’aurais compris arrivé au troisième chapitre.

Oui la quatrième partie est d’une facture plus classique, mais la beauté du texte éclatait déjà dès le second chapitre. Par exemple dans l’extrait de la page 207 que j’ai mis plus haut.

Ce récit est très littéraire de par sa forme et son texte. Il passe du style poétique au totalement déconstruit, dans la forme et la ponctuation. Voulu par l’auteur pour dérouter le lecteur ou pour ne pas lui mâcher tout le travail? Par contre, à la différence de toi, je n’ai plus trouvé de longueur réelle une fois lu la préface, mais j’étais bien heureuse de revenir à un style plus classique arrivée au troisième chapitre.

J'ai pensé également à lire un autre roman de l'auteur, mais je me garde un bon moment de pause.





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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 08:48
Message posté par Grominou2

Ahhhhhhh! (Soupir de soulagement)

J'ai fini!!!

Je vous transcris ici le billet de mon blogue, et je m'en vais lire vos commentaires ci-dessus!
------------------------

Quel livre frustrant! Je n'ai pas souvenir d'avoir autant pesté contre un roman, à part peut-être lors de quelques lectures obligatoires à l'école. Et encore.

Les deux premiers chapitres (donc un peu plus de la moitié du bouquin) sont un charabia incompréhensible. La première partie est narrée par un handicapé intellectuel et on n'a donc que sa vision déformée de la situation. C'est à peine si l'on arrive à saisir quelques bribes. En plus, on se promène dans le temps et il y a une foule de personnages, si bien qu'on est incapable de comprendre qui est qui par rapport à qui. Il y en a même un qui est parfois un garçon, parfois une fille! J'aime généralement les livres où le lecteur doit fournir un certain effort, mais encore faut-il que l'auteur nous en donne les moyens! Je pense à La Petite Fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy, qui est un parfait exemple de ce procédé.

La deuxième partie est contée par le frère de l'handicapé, étudiant à Harvard. On pousse un soupir de soulagement, on pense qu'on va enfin voir la lumière au bout du tunnel... Mais non, c'est presque pire! Car Faulkner utilise la technique du «courant de conscience», où les pensées du narrateur se suivent apparemment pêle-mêle, sans organisation, en phrases souvent incomplètes. Albert Cohen, notamment, utilise ce procédé dans Belle du Seigneur, mais il le fait alterner avec une narration conventionnelle qui donne le contexte nécessaire. Ici, on saute du coq à l'âne, on tourne en rond... Après quelques pages déjà je n'en pouvais plus, et tout le chapitre est comme cela! Si ce livre n'était pas une lecture commune avec les copains du forum de la Bonne Lecture, j'aurais abandonné. Mais quand d'autres se le sont tapé jusqu'au bout, c'est gênant...

Lorsqu'on arrive enfin dans la deuxième moitié où enfin on nous donne enfin quelques clefs de décryptage (est-ce que j'ai dit enfin?), le plaisir que l'on ressent n'est pas assez grand pour contrebalancer le désagrément qu'on a eu à se rendre jusque là. Je pense qu'on est censé reprendre les deux premières parties pour les déchiffrer à l'aide de ce qu'on a appris, mais honnêtement, qui a ce courage? J'ai vraiment trop hâte de passer (enfin!) à autre chose!




À te lire, je vois que j'ai fait le bon choix de lire la préface au lieu de renoncer à la lecture du roman. Je n'aurais sûrement pas pu terminer le second chapitre et probablement pas le premier non plus.
Et en même temps, sans vouloir me moquer ou tourner un fer dans la plaie, je suis contente de l'avoir fait et d'avoir pu apprécier mon tête-à-tête avec "Le Bruit et la fureur".


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Message posté par Grominou2

Comment avez-vous trouvé la traduction?

En VO ce n'est vraiment pas facile car il y a plusieurs niveaux de langages. Comment ont-ils traduit le langage des noirs et celui de blanc inculte de Jason?



Heureusement pas de traduction de langage comme un accent bidon de mauvais goût, qu'on trouve en littérature souvent, sauf peut-être quelques apostrophes qui "imagent" un peu le texte. Connaissant le prénom et la couleur des personnages, je n'avais aucun problème à les visualiser bien entendu et le texte traduit complète bien sans déguiser en vaudeville les personnages.

Le blanc inculte du côté Jason se sent très bien dans le texte. Tous les gestes posés et les mots dits transpirent une ignorance crasse et malfaisante.



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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 09:03
Message posté par Poulpette

Vous me rassurez !!Je commençais à douter de mes capacités intellectuelles !!!!

J'ai du mal moi aussi........... !!!!!!!



Je ne veux pas te dire quoi faire.
L'histoire est belle, sombre et humaine, mais d'un abord difficile.
Personnellement, je suis heureuse d'avoir pu lire ce classique.







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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 04 mars 2014 à 12:37
Tu as sans doute bien fait, *Ça*, de lire la préface si cela t'a permis d'avoir du plaisir par la suite. Quant à moi je ne les lis jamais car je déteste savoir d'avance l'histoire, même des détails insignifiants! Je ne lis même pas les 4e de couverture, c'est tout dire!

Je suis moi aussi très contente de l'avoir lu car ma culture personnelle s'en trouve enrichie, mais j'avoue n'avoir pris aucun plaisir en cours de route! Je trouve que l'idée de Faulkner était excellente et révolutionnaire pour l'époque: par son style d'écriture il veut nous faire comprendre l'innocence de Benji et le désordre des pensées et la souffrance de Quentin. Il y a seulement à mon avis un problème de dosage, il m'a manqué quelques indices de plus pour avoir l'impression de progresser dans ma compréhension des personnages et de leur situation.

Jeanne, j'ai bien hâte d'avoir ton avis sur ce roman!
Grominou

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