Si j'ai bien compris les règles, n'importe quel membre du forum peut proposer un de ses auteurs favoris en début de mois? Si c'est bien le cas, alors je me lance... En esperant ne pas me tromper...

Franz Kafka

I) Biographie

Voici une petire biographie, axé principalement sur son parcours littéraire, mais il faut que vous sachiez avant tout qu’il aura connu une enfance difficile auprès d’un père autoritaire, qu’il connaîtra de nombreux déboires amoureux, et qu'il sera très fragile physiquement... Et mentalemnt... Tout ceci influencera ainsi grandement ses écrits...

1883: Naissance, le 3 juillet, à Prague.

1896: Kafka commence ses études à l'université allemande de Prague: il débute en chimie, mais change deux semaines plus tard pour des études en droit.

1902: Il rencontre pour la première fois celui qui sera l'éditeur de ses oeuvres posthumes: Max Brod.

1904-1905: Écriture de "Description d'un combat."

1906: Le 18 juin, il termine des études en droit à la German University de Prague. Travaille dans un cabinet d'avocat.

1907: Il est engagé comme force d'aide chez une compagnie d'assurances du nom de "Assicurazioni Generali". Il garde cet emploi jusqu'en juillet 1908. Par la suite, Kafka suivra un cours portant sur l'assurance-travail à l'académie commerciale de Prague. Écriture de "Préparatifs de noces à la campagne."

1908: Kafka se trouve un poste à "l'institut d'assurance-accident du Royaume de Boehmen à Prague" en tant que fonctionnaire.

1910: Kafka fait la connaissance de Franz Werfel, un auteur juif. Par ses fréquentes présences aux représentations théâtrales d'une troupe juive qui joue à Prague, il fait la connaissance de l'acteur juif Jizchak Loewy. D'autre part, il s'intéresse de plus en plus au Judaïsme, ainsi qu'au sionisme.

1911: Il entreprend de plus longs voyages au Nordboehmen ainsi que des vacances avec Max Brod en Suisse, en Italie et en France.

1912: Écriture de "La Métamorphose", "Le verdict" et "Le soutier".

1913: Kafka visite Felice Bauer à Berlin. Six autres visites suivront jusqu'en juillet 1914

1914: Le 30 mai, il voyage à Berlin avec son père à Berlin pour la célébration de ses fiançailles avec Felice Bauer, fiançailles qu'il rompera toutefois le 12 juillet, devant témoins. Il continue tout de même sa correspondance avec elle. Écriture de "Dans la colonie pénitentiaire".

1915: Kafka s'adonne à l'écriture de plusieurs travaux en même temps mais les abandonne en cours de route. Il rencontre à nouveau Felice Bauer avec laquelle il entreprend des voyages à Marienbad et à Munich.

1917: Kafka commence son apprentissage de l'hébreu et se fiance de nouveau à Felice Bauer, ils romperont toutefois à Noël. On découvre qu'il atteint d'une tuberculose du poumon. Écriture de "La muraille de Chine".

1918: Il attrape la grippe espagnole et tombe sérieusement malade. Il entreprend quelques voyages de récupération.

1919: Kafka fait la connaissance de Julie Wohryzeck Schelesen, qui vient d'une famille d'artisans tchèques, et se fiance avec elle. Ils romperont ces fiançailles peu après.

1920: Sa correspondance avec la journaliste tchèque Milena Jesenska débute. Kafka la visite à Vienne.

1921: Kakfka se voit accorder un congé indéterminé par le service de bureau où il travaille et prend sa retraite l'année suivante.

1922: Kafka subit une dépression nerveuse et souffre d'insomnie. Écriture de Un champion de jeûne" et "Le Château".

1923: Kafka apprend intensivement l'hébreu en vue d'un voyage en Palestine.

1924: Son état de santé s'aggrave de plus en plus. Kafka décède le 3 juin au sanatorium de la ville de Kierling. Il sera enterré le 11 juin à Prague.

II) La littérature chez Kafka

Franz Kafka passe un peu partout pour le symbole même de la littérature d'avant-garde. Son oeuvre étant des plus énigmatiques, elle a donné lieu à une foule d'interprétations plus ou moins ingénieuses, qui ont toutes le défaut d'être extérieures aux textes, et de refléter moins la réalité vivante de l'écrivain que les diverses idéologies ayant sur le moment la faveur des critiques. Aussi Kafka n’a fait que travaillé dans le silence et la solitude, sans autre ambition que de décrire, en toute vérité et discrétion, ce qu’il appelait son impossibilité de vivre.

Son style d'écriture n'a ainsi rien à voir avec les écrivains populaires de l'époque, son objectif premier étant de nous faire ressentir l'angoisse immense qu'il ressent face à l'absurdité de son existence. « Absurde », tel est le mot-clé, terme d'après guerre utilisé pour la première fois par Camus, par désespoir pourrait on dire. En effet, dans un monde sans Dieu, l'homme n'a aucun but particulier, n'est rien ni ne construit rien, mais erre, sans fin, en attendant l'heure fatidique de sa mort. L'homme ni son existence n'ont de sens... Et ce bien avant la naissance de Sartre et de Camus, Kafka avait déjà donné les bases de ce que l'on nomme l'existentialisme, doctrine affirmant que dans ce monde absurde, l'homme doit se construire lui-même, sans l'aide de Dieu ni de personne. En effet, le personnage principal de son oeuvre Le procès, Joseph K, ressemble à s'y méprendre au personnage principal de La nausée, petit bijou d'existentialisme, signé Sartre, père fondateur de cette philosophie... Dans Le procès, Joseph K. se voit inculpé d'un crime qu'il n'a jamais commis, et clamera corps et âme son innocence contre une administration qui ne cessera de lui barrer le chemin, jusqu'à l’heure fatidique de sa mort, administré par deux fonctionnaires… Nous sommes tous ici bas en procès, et nous ne faisons qu’attendre que sonne le glas, sans rien pouvoir y changé… L'administration est une parabole, c'est l'allégorie de cette force supérieur qui nous transcende, qui nous empêche de nous affirmer, une force que l'on pourrait croire divine mais qui n'est que d'ordre sociale, qui à jamais nous fera tourner en rond dans notre recherche de la Vérité! C'est à travers la dure réalité du quotidien, sa banalité, que Kafka nous touche, nous émeut!

Tous les messagers et les courriers qui abondent dans les récits de Kafka, tous les fonctionnaires qui noircissent des paperasses sont des écrivains ayant perdu leurs insignes visibles au profit d’un élément fondamental de leur fonction, qui est ici la communication entre le monde invisible et le monde social, entre le haut et le bas, ou bien encore entre un ici et un ailleurs supérieur auquel on fait seulement allusion. Ce sont des symboles, si l’on veut, à condition toutefois d’admettre que le symbole, en l’occurrence, ne contient pas plus de sens que l’objet signifié, il ne faut jamais dans Kafka essayer de voir plus qu'il n'en dit, mais au contraire un sens plus étroit, d’autant plus profond et obsédant qu’il est réduit à une seule idée.

L’écrivain est donc partout dans ce monde imaginaire qui paraît tout à la fois familier et affecté d’une étrange folie. Mais pour répondre à la situation où il se trouve en face de la société de son temps, il est partout déplacé, dénigré, privé de ses attributs reconnaissables, dé-personnalisé en quelque sorte. Par une ironie dont malheureusement le personnage est à chaque fois le seul à ressentir l'amertume...

III) Le chateau

Ah que dire du Château! Où la recherche désespérée d’un homme qui souhaite se faire une place au sein d’une société dans laquelle il débarque tel un cheveu dans une soupe! En effet, K. se voit attribué un poste d’arpenteur sur les terres du comte Westwest et de son immense château… A son arrivé, il fait face à un mur d’incompréhension, on lui affirme qu’aucun poste tel que celui ci n’a jamais été demandé dans le village... Il devra ainsi lui aussi faire valoir ces droits face à une administration toujours aussi ferme et illogique... Face à une existence si dénué de sens... Allégorie de l’homme qui tente de trouver désepérement un but à sa vie...

K. deviendra donc pour tout le monde Monsieur l’Arpenteur, sans jamais recevoir la confirmation officielle de son titre. Il est perdu parce qu’il s’entête à la réclamer au lieu d’exercer spontanément ses dons et de contraindre ainsi la population à reconnaître le prix réel de son travail! Son échec est donc inévitable: il s'enlise dans l'administration, devient l’Exilé absolu, et réclame de la communauté la consécration d’une œuvre virtuelle, qu'il n'exerce pas, empreinte de plus par l’individualisme le plus extrême, c’est effectivement vouloir l’impossible; d’autant qu’en rêveur incorrigible, il met des espoirs insensés dans son «messager», ce Barnabé au nom d’apôtre qui, étant censé lui porter des lettres d'en haut, lui semble de nature divine, propice à la Vérité. C’est là l’erreur fatale que le Château, c’est-à-dire la vie, a pour tâche de punir. Car Barnabé n’est pas la divine Muse que K. imagine; en vérité c’est un gossse, sans expérience, effrayé par la vie, n’ayant pour lui que sa prodigieuse mémoire et son sourire trompeur, qui séduit en vain. Quant aux lettres dont il est chargé, ce ne sont que des paperasses poussiéreuses, sans expéditeur ni destinataire définis, tout juste bonnes à semer le trouble dans le monde. "Barnabé, dit Kafka, est le messager du mensonge, et le mensonge n’apporte pas le salut."

Dans tous les cas, le chateau est une oeuvre magnifique, qui m'a particulièrement touché, il s'agit là principalement et avant tout d'un mont de tristesse, celui de Franz Kafka, qui y a entreposé toute sa solitude, son angoisse, sa mélancolie... Son récit n'a pu que me toucher...

En effet, autre que la dénonciation d’Etats totalitaires, de la montée ambiante du nazisme que Kafka avait pressenti avant tout le monde, autre qu’une profonde psychanalyse de l’homme en lui-même, autre que tous ces signes précurseurs de l’existentialisme, autre que toutes ces allégories des questions que tout un chacun se pose un jour dans sa vie… Ce qui m’a personnellement le plus marqué, c‘est la façon qu’a Kafka de décrire ces angoisses, ces questions existentielles, ces mésaventures avec les femmes, sa mélancolie, son insondable solitude… Tous ces thèmes nous sont contés sous la forme de parabole, sont symbolisé par des personnages qui vivent dans un monde absurde, sans fondement ni loi, et qui finissent par se mourir, lentement, tué par le trop plein de chagrin de son auteur… Kafka ne vous donnera pas de réponses, mais vous partagerez avec lui ces moments de trouble, de doute, comme chaque homme en connaît dans sa vie… et c’est en cela qu’il est beau…

Voilà, en ésperant qu'à la suite de ce bien maigre dossier (Si seulement je possédais ce magnifique don d'écrire à la perfection!) une conversation puisse démarrer sur l'ami Franz... Pourquoi pas après tout... Allez la, hop!

Statue érigée en son honneur dans sa ville natale de Prague:



Édité par Neithan

Alors d'abord, si un jour l'un d'entre vous décide de rentrer dans l'univers si spécial de Kafka, je vous conseille de commencer par La métamorphose, l'histoire d'un homme, de retour dans sa famille et qui du jour au lendemain se transforme en cafard!
Mais plus loin qu'une banale histoire sans fondement, KAfka exprime parfaitement des sentiments comme le rejet, la solitude, que nous avons tous parfois pu connaitre... Il y décrit la façon dont ses proches, petit à petit finnissent par le rejeter... C'est très triste, c'est en soi une véritable psychanalise del'homme... Et c'est aussi une vraie lecon d'humanité!

Puis de continuer avec Le procès, et enfin Le chateau, ce sont ces trois meilleures à mon avis...

Je vous incite tous à les lire, et même s'il parait difficile à aborder au premier abord, Kafka se rélève un auteur capable de nous parler, il lance une sonde dans nos coeurs et est capable d'exprimer ce que nous avons en nous de plus profond... Nos doutes, nos questions...

Sans oublier que certains passages sont tordants (certaines scènes dans le procès sont hilarantes), et que dans son pays natal Kafka est un auteur consideré comme... Comique! Ce qui finit de vous convaincre qu'il n'est point un auteur chiant ni dépressif...

Si vous vous êtes déjà lancé dans la lecture de Kafka (sinon faite le, vous ne serez pas décu!), amlors n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de lui, en bien comme en mal! Et si vous avez des questions posez les moi!

j'ai lu le Procès de franz Kafka et franchement je me suis retrouvé un peu ébloui par la créativité de l'auteur et son imagination. Dommage que son oeuvre complête n'est pas disponible ici.

Bonjour tout le monde,
moi aussi j'ai lu la métamorphose, mais je n'ai rien lu d'autre que lui, je pense que c'est une erreur de ma part car j'avais beaucoup aimé, c'est un bouquin très bizarre, mais passionnant.

Neithan: peux tu nous parler un peu plus en detail des autres livres que tu as lu de lui? j'ai donc lu "la metamorphose" , "le proces" et "le chateau"!
que me conseille tu pour ma prochaine lecture!
je crois que "le sursis" est un des plus connu ,nnon!?
quelle est l'ambiance des autres oeuvres!?

Alexa je ne voudrais pas te décevoir mais regarde la date dans le haut du message de Neithan.

Je n'aime pas vraiment cet auteur mais peut-être que je n'ai pas eu de chance... En fait, j'ai été obligée de lire le chateau; j'ai bien aimé le début mais plus les pages avancaient et plus je trouvais qu'il ne se passait rien du tout... Au final, je pense qu'il ne se passe pas grand chose dans ce livre et c'est cela qui m'a déplu... Il manquait un peu d'actions...

J'ai lu Le Procés, c'était au départ dans le cadre de mes études et je doit avouer que sinon je n'aurai pas jetée mon dévolu sur ce livre, cependant j'avais tort car le livre c'est avéré vraiment bon !