Bonjour les amis et pardon de mon apparent désintérêt! Il n'en n'est rien, pourtant, j'ai juste été très occupée avec le dernier tome de ma trilogie. J'ai mis la dernière main aux corrections le 22 décembre très exactement. Puis, ça a été le tourbillon des fêtes qui a débuté. Donc, je viens vous souhaiter malgré mon retard à le faire, de très joyeuses fêtes, du plaisir à profusion avec vos proches, de la santé et plein de bonnes lectures à venir pour l'année 2017.

Belles fêtes PerriDo !

Grandes oreilles, celle-là je ne l'avais jamais entendue! D'Habitude ça s'arrête à grandes dents! C'est ton invention, JM, ou vous dites ça par chez-vous?

Errant, j'aimais beaucoup Foglia moi aussi, c'est vraiment dommage qu'il ait pris sa retraite!

2. Chanson Douce par Leïla SLIMANI, chez Gallimard, 2016, 227 pages. PRIX GONCOURT 2016.

On en a dit grand bien et je confirme: voilà un excellent roman. Le style est parfait, il coule de source sans heurts, l'écriture est souple et brillante, l'histoire bien structurée et les pages se tournent sans répit, car ce récit est impossible à lâcher. Je l'ai donc lu d'une seule traite!

Le sujet est basé sur deux faits divers authentiques et effroyables. Il reste pourtant bien personnel, car cette histoire qui fait se dresser les cheveux est celle d'une immense et totale solitude.

Une "nounou" ou gardienne d'enfants est engagée par un jeune couple dont la femme ne supporte plus d'être "seulement" épouse et mère.   Elle veut rentabiliser son brillant diplôme de juriste et se donne à fond, sans compter ses heures, dans son travail. Le père est, lui aussi, plongé dans le sien. Ils sont enchantés d' "abandonner" leurs deux enfants en bas âge à cette femme qui leur a été recommandée et qui remplit son rôle à la perfection.

Démarre alors une lente et obscure descente aux enfers, dont nul ne prend conscience, sauf peut-être les enfants, qui ne peuvent s'exprimer qu'à leur manière...

En apparence tout est paradisiaque et les enfants semblent fous de leur nounou. Quelques craquelures apparaissent, vite balayées par ce père et cette mère qui veulent continuer à croire en leur chance.

Analyse impitoyable d'une certaine société de consommation, d'un certain milieu où seul compte le paraître, où les valeurs familiales sont supplantées par la soif de "se réaliser" et de tout réussir, couple, enfants, maison, carrière... d'un certain égoïsme ou d'une certaine inconscience.

Tout cela sans doute mais pas sur le mode accusateur, c'est plutôt une réflexion sévère et qui nous interroge en profondeur!

Un livre à lire sans retard!

"Le petit Prince, la planète du temps, COLIN, 2010.

St Ex a fait des petits : "La planète du temps" (2010) est un roman jeunesse. Le Petit Prince atterrit avec Renard sur la Planète du Temps. Ils trouvent le temps figé, et débloquent l'horloge du beffroi pour rétablir le temps et la vie des Tichronos.
Plein d'obstacles interviennent avant que le Petit Prince trouve le Grand Horloger sur cette petite planète.
Ce Grand Horloger me fait penser à celui de Voltaire, et à sa pensée à laquelle j'adhère (déisme). C'est vrai que le temps est un grand paramètre de la vie.
Il y a aussi un aspect "retour vers le futur" non maîtrisé dans ce petit livre.

4. L'Album de Famille" de Suzanne PROU, chez GRASSET, 1994, 136 pages.

Suzanne Prou était une auteure fort connue et appréciée dans les années 60, 70 et 80, jusqu'à ce dernier ouvrage.

Elle reçut le Prix RENAUDOT en 1973 pour "La Terrasse des Bernardini" qui fit date dans le monde de l'édition. Je la connaissais donc de nom mais n'avais jamais rien lu d'elle.

Ce petit roman - son dernier donc - m'a attirée par son thème, puisque je m'intéresse à la généalogie.

C'est un beau petit ouvrage, je regrette qu'il ne soit pas plus long, car le sujet m'interpelle: l'auteure achète sur une brocante un album-photos du temps passé, richement orné comme on le faisait vers 1900 et ayant bien supporté le poids des ans.

En partant des quelques noms et indications sous certains portrait, elle monte toute l' histoire - totalement imaginaire - d'une famille à travers 3 générations.

C'est tellement adroit qu'on se prend au jeu, entrant totalement dans l'histoire!

Très bon style, élégant, précis, raffiné même!

Les personnages sont parfaitement décrits, vivants et attachants!

J'ai fini Dernière nuit à Twisted River de John Irving.

C'est toute une épopée que nous livre ici Irving où l'on suit sur plus de cinquante ans les tribulations d'un père cuisinier et son fils devenu écrivain, le narrateur, et leur relation constante avec un ami du premier, bûcheron de son état, qui deviendra aussi celui du second. Une vague vendetta, menace latente, sert de prétexte aux nombreux déplacements de la petite famille mais c'est là quant à moi un aspect très secondaire d'un roman beaucoup plus ambitieux, et surtout, beaucoup plus profond.

Car c'est d'abord une histoire d'amitié masculine indéfectible entre les trois personnages principaux pourtant très différents l'un de l'autre. Entre le cuistot à l'existentialisme discret, l'homme des bois libertaire tonitruant et l'écrivain réservé et inquiet, le courant passe, le respect prime malgré leurs immenses différences. C'est aussi des histoires de parentalité, souvent tragiques. C'est aussi, à répétition, des histoires d'adaptation à de nouveaux milieux qui sont autant d'occasions de croître. Et il ne faut pas non plus oublier les relations de couples, éphémères mais chacune chargée de sens et d'émotions.Car les personnages féminins, plus nombreux, dépassent de beaucoup un rôle de faire-valoir. Chacune de ces femmes a une personnalité affirmée, souvent hors normes et influence grandement le cours des choses. En fait tous les personnages sont fouillés, intéressants et indispensables. Et, comme à son habitude, Irving les fait vivre à travers des dialogues savoureux avec des niveaux de langage parfaitement adaptés.

C'est ma sixième lecture de cet auteur et ce ne sera sûrement pas la dernière. J'y ai trouvé moins d'humour que dans la plupart des autres, beaucoup plus de prises de position politiques aussi, et possiblement un rythme un peu plus lent. Mais pour qui l'action n'est pas une religion et qui aime se pencher sur les méandres du destin de nos congénères, ce livre est une bénédiction.

Errant, j'ai beaucoup aimé Twisted River, certainement son meilleur des dernières années. On y retrouve plusieurs des thèmes chers à Irving, notamment celui de la Fatalité.

Nous on t'aime, JM