Bonjour,

Je viens de terminer Oscar et la dame rosed'Éric-Emmanuel Schmitt.


J'ai trouvé ce conte mignon au possible et me demande toujours comment Schmitt a réussi à trouver ce ton si serein pour traiter de la mort annoncée d'un enfant. Bien sûr le mélange de naïveté et de perspicacité d'Oscar y est pour beaucoup et contribue sûrement à nous le rendre si attachant. Madame Rose en soi, son dévouement, ses judicieux conseils et même ses récits, pas si innocents que ça,de match de catch colorent aussi agréablement le récit. Schmitt nous montre ici un coté épistolier qui peut surprendre au départ mais qui s'avère une belle trouvaille pour aborder le sujet et passer les messages. De même d'ailleurs que le vieillissement accéléré d'Oscar, lui inspirant des réflexions suaves qui nous accrochent un sourire en coin. Et impossible de ne pas succomber aux drôles de colocataires d'Oscar!

En somme j'ai aimé le ton, la forme et le fond de ce trop bref conte. D'une certaine façon, mais dans un autre registre, plus moderne pour l'écriture, et malgré des propos différent j'ai songé au « Petit Prince » en refermant ce livre. Et c'est un compliment.

Taffy, cela dit, la plupart des gens ont bien aimé ces livres, donc tu voudras peut-être te faire ta propre idée. Disons que je ne suggèrerais pas ces titres à quelqu'un qui veut découvrir Tremblay.

Tu m;'avais d'ailleurs suggéré, pour commencer, car, avec ce que j'ai lu, on peux pas dire que j'ai vraiment commencer tremblay, de lire la grosse femme d'à côté ou quelque chose du genre.

Oui, La Grosse Femme c'est excellent pour commencer, ou encore, si tu veux quelque chose de court, Un Ange cornu avec des ailes de tôle, un recueil de récits qui racontent sa découverte de la lecture quand il était enfant/ado.

Il me semble qu'il parlait bien de Gabrielle Roy, donc ça doit être l'extrait dont tu parles, Taffy.

La Grosse Femme est effectivement le premier des Chroniques du Plateau, mais il peut se lire de façon indépendante.

Après un dernier Hugo, j'attaque Mrs Dalloway, mini LC. J'ai l'impression que c'est un roman d'atmosphère mais les non-dits semblent délicieux !

J'ai fini Le huit de Katherine Neville...

Malgré une intrigue complexe à souhait et un rythme invitant, j'ai pris mon temps pour lire, déguster devrais-je dire, ce thriller à saveur très particulière. Le nombre de personnages et les itérations dans le temps compliquent la lecture et ne font qu'ajouter au fait que Neville fait appel à l'intelligence des lecteurs pour la suivre à travers ces péripéties baignant dans des contextes historiques et géo-politiques aussi captivants en soi que la trame principale.

Les protagonistes sont vivants, parfois drôles, et , pour la plupart, ont suscité ma sympathie voire mon attachement. En plus de me creuser les méninges pour trouver le fin mot de l'histoire, j'ai appris énormément sur le Révolution française, me suis remémoré avec délectation l'atmosphère de l'Afrique du Nord et découvert des personnages célèbres sous un jour nouveau. J'ai aussi apprécié la finale... Bref une excellente lecture à tous points de vue!

9. "La Maison des Absents" (titre anglais: " Broken Harbour" de Tana FRENCH, chez CALMANN - LEVY, 2013, 508 pages.

Un très bon roman. Poignant et intrigant du début à la fin.

L'action se déroule en Irlande en 2009, après la grosse crise immobilière. Un couple et ses deux enfants vivaient heureux et sans histoire dans un lotissement où ils avaient acquis une maison "de rêve". La perte de l'emploi du père va les précipiter dans un cauchemar. La mère a renoncé à travailler à l'extérieur pour se consacrer à sa famille. Mois après mois, on assiste à la dégradation de leur situation et de leur relation. Jusqu'au drame, épouvantable...

Comme souvent maintenant, on suit en parallèle la vie privée de l'inspecteur de police qui s'occupe de l'enquête. Elle est complexe et un épisode tragique de son passé se rattache aux lieux: Broken Harbour... Côte battue par les flots de la mer, plage qui a cédé le pas à la construction de ces dizaines de maisons abandonnées ou jamais vendues, certaines inachevées...
L'atmosphère est sombre et pleine de menace, le récit vraiment lugubre.
Les protagonistes sont ballottés comme les galets par l'océan, dans une intrigue qui nous emporte...

Très belle écriture, précise, dialogues ciselés, personnages attachants et pitoyables, tout est réuni pour un excellent moment de lecture, car on ne peut s'arracher à ce livre tant que l'on n'en a pas tourné la dernière page!

11. "La Maison sur le Rivage" (Titre anglais: The House on the Strand") de Daphné DU MAURIER, au LIVRE DE POCHE (éditions ALBIN MICHEL), 1970, 441 pages.

Voici un roman prêté par ma belle-sœur, que je remercie au passage. Grande lectrice comme moi!

On ne présente plus Daphné du Maurier. J'avais bien évidemment lu et relu "Rebecca" et vu et revu le film tiré de ce roman qui fait partie des grands classiques anglais.

Je m'aperçois que je ne la connaissais que très mal, comme bien d'autres auteurs. Internet est une source sans égale pour nous en apprendre beaucoup et sur la personnalité et sur l'œuvre de ces tout grands!

Ce roman est une découverte! Le style en est excellent, sans surprise, j'en étais sûre d'avance. Mais l'histoire m'a totalement captivée! D'une très grande originalité, elle nous emmène à la fin des années soixante au pays de Cornouailles, à la beauté sauvage et secrète.

Un homme d'une quarantaine d'années, Richard, vient de tourner le dos à son activité de directeur de maison d'édition. Il s'accorde des vacances avant de commencer une autre vie, quittant l'Angleterre pour les Etats-Unis, où l'attend une nouvelle carrière.
Il est invité par son plus ancien ami, Magnus, un scientifique d'un niveau exceptionnel, à passer ces congés dans son ancienne demeure aménagée de façon moderne et confortable. Il s'y installe avec sa femme et les deux petits garçons qu'elle a eus de son premier mariage, dans la perspective d'une période de repos dans un endroit magnifique. La mer, les rochers, les collines, tout invite à la détente et à la découverte. Magnus est quant à lui resté à Londres et lui promet de venir les rejoindre plus tard...

Celui-ci se livre depuis longtemps à de mystérieuses recherches. Il a demandé à Richard d'expérimenter une potion de sa composition, ce qu'il accepte, éprouvant pour cet ami qu'il considère comme son maître, une confiance sans limite.

Il se retrouve alors 600 ans auparavant, dans les mêmes lieux mais comme ils étaient à l'époque, assistant à des événements "en temps réel" mettant en scène des personnages auxquels il va soit s'identifier, soit s'attacher et qu'il voudra retrouver à toute force, multipliant des expériences de plus en plus dangereuses...

Lors de ses "retours", il est victime de graves malaises et ses relations conjugale et familiale se dégradent de jour en jour. Il vivra dorénavant entre deux mondes, l'un prenant de plus en plus d'importance...

Une plongée onirique et troublante dans un monde englouti, une passionnante histoire qui nous surprend jusqu'au bout. Et une profonde réflexion sur la face cachée de l'intelligence humaine et les pouvoirs méconnus du cerveau. Ce roman a près de 50 ans et n'a de ce fait rien à voir avec ces thrillers "scientifiques" qui fleurissent, si nombreux, de nos jours!

Bonsoir Grominou, tu ne seras pas décue!