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Salvatore, R.A.
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Menzoberranzan est une cité souterraine où vivent les elfes noirs. C'est un monde cruel et fortement hiérarchisé où l'ambition personnelle et la force brute font foi de tout. Drizzt y est né, mais tout comme son maître d'armes Zaknafein, cet univers de haine et de méfiance lui paraît vide, et il lui semble qu'un autre mode de vie pourrait être possible. Zak et Drizzt ne doivent cependant pas laisser transparaître leurs doutes au sujet de l'ordre social et (im)moral de Menzoberranzan, ne serait-ce que parce que ce sont des mâles et qu'au pays des elfes noirs, les mâles sont tout en bas de l'échelle.
Pour les elfes de Menzoberrazan, tous les malheurs viennent du monde de la surface, un monde dit maléfique où vivent les elfes blancs. Pour punir ces êtres qu'ils détestent, les elfes noirs, guerriers jusqu'à l'os, mènent parfois des raids à la surface. Dès qu'il met le pied là-haut, Drizzt se rend compte que contrairement à ce qu'on lui a appris dès le plus jeune âge, les elfes blancs sont pacifiques. Mais ses congénères, aveugles à cette réalité, se contentent d'accumuler les trophées de massacre et de rentrer dans les profondeurs de la terre avant l'aube - car le soleil leur brûlerait les yeux.
Derrière cette intrigue en apparence simpliste se cache une symbolique profondément humaine auquel on ne peut rester indifférent. À la lecture du livre, on se prend à se demander en vertu de quoi nous vivons dans un monde où la confiance est possible et où il n'est pas obligatoire de constamment surveiller ses arrières pour survivre. Il existe dans notre monde des gens qui sont à l'image de Menzoberranzan, qui sont convaincus qu'il leur faut tuer pour ne pas être tués et qui ne peuvent soupçonner une autre façon de vivre. Avec leurs peurs transformées en agressivité, ces elfes noirs rendent notre monde dangereux, voire invivable.
Bien que certains éléments de l'intrigue soient assez prévisibles, on peut dire que R.A. Salvatore a un style riche et sait construire son histoire de manière à maintenir constamment l'intérêt.
Tome 1 de la « Dark Elf Trilogy ». Wizards of the Coast, 1980 (réimpr. 1990), 314 pages. Attention! Il existe une traduction française publiée chez Fleuve noir sous le titre Terre natale, mais c'est en réalité un condensé dont le volume fait à peu près les deux tiers seulement de l'original.
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François Lavallée
(210 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Science fiction et Fantaisie
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3/1/2003
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