"Mister Buddwing " (Titre anglais : « Buddwing ») d'Evan HUNTER.
(Traduction de l'américain par Geneviève HUREL, revue, complétée et corrigée) Aux Editions Les Belles Lettres ; Collection Le Cabinet Noir, 1997, 390 pages.

Résumé de l'éditeur :

Ed McBAIN, l'auteur mondialement célèbre des « Chroniques du 87ème District » a publié, sous le nom d'Evan HUNTER, plusieurs remarquables romans, dont Mister BUDDWING, l'un des plus inquiétants récits sur l'amnésie : Un homme se réveille un matin dans Central Park. Il ne sait plus qui il est. Pendant la journée et la nuit qui vont suivre, et tout au long du roman, le héros et le lecteur vont se poser les mêmes angoissantes questions: qui est Mister Buddwing, quel trouble événement l'a plongé dans ces ténèbres?


Mon avis :


Voilà un roman extraordinaire. Il fait partie de mes « trouvailles », œuvres anciennes non rééditées ou parues chez des éditeurs disparus.

Ce n'est pas à proprement parler un polar, mais une plongée vertigineuse au centre d'un cerveau dévasté par l'amnésie.

Le talent de l'auteur est exceptionnel, tant par son style, irréprochable, que par ce sujet peu commun et traité « de l'intérieur ». Beaucoup de profondeur dans la réflexion bien amère sur la vie et ses aléas. De la noirceur et du désespoir mais rien de sordide néanmoins !

Malgré le réel suspens et l'intérêt de l'histoire, cela reste un texte difficile à lire, par la complexité des sentiments et aussi les sauts successifs du présent au passé, au fur et à mesure que la mémoire semble revenir au malheureux héros.

La ville de New York est dépeinte d'une manière précise et admirable : on s'y croirait !

L'obsession de l'amnésique est une femme aimée, perdue, retrouvée, perdue à nouveau. Fait-il réellement ces rencontres successives, toujours à sa recherche ? Ou s'agit-il de rêves, de fantasmes, de souvenirs ?

Beaucoup de personnages foisonnent à chacun des carrefours qui le mènent toujours plus loin, au travers des quartiers de cette ville immense et au plus profond de son délire.

Malgré toutes les difficultés de ce récit construit à la manière d'un labyrinthe, le récit reste parfaitement cohérent, ce qui représente un véritable tour de force !

De ce roman hors des sentiers battus a été tiré un film sorti en 1966.

Je ne résiste pas au plaisir de vous joindre lillustration de couverture, elle m'a fascinée autant que le récit!