Le forum du Guide - Critiques de livres: François Gravel, auteur québécois

   Auteur(s): Gravel François

Titre: Mélamine Blues

Collection: Littérature d'Amérique Section / Sujet: Littérature, Québec & Canada /LITTERATURE QUEBECOISE

Éditeur: QUEBEC AMERIQUE 

Parution: 2005-09-06  

ISBN: 2764404123

Quatrième de couverture

Jeff est un préposé aux bénéficiaires un brin dyslexique qui peut vous entretenir jusqu'à plus soif de ses théories sur l'expansion de l'Univers, le rôle des Jordannaires dans la carrière d'Elvis, ou encore l'importance du vocabulaire pour amorcer la pompe à désir féminine. Pour arrondir ses fins de mois, il se fait parfois pickpocket culturel. Iseult est propriétaire d'une boutique médiévale. Douée d'un sens de l'organisation peu commun, elle a lle don de scénariser des coups fumants. Elle aussi s'intéresse aux poches arrière de ses contemporains, mais elle est surtout en quête d'un enjeu moral satisfaisant. Quand ces deux-là conjuguent leurs efforts pour détrousser les baby-boomers donneurs de leçons, les concessionnaires Chrysler et les amateurs de jazz, ça grince dans la culture!

Mon commentaire

Tout d’abord l’auteur, dont je vous dirai seulement  qu’en plus d’être romancier il fait partie des baby- boomers et  qu’il prendra bientôt  sa retraite de l’enseignement au niveau collégial. Cette information n’est pas sans intérêt compte tenu de son roman Mélamine Blues, critique mordante de cette catégorie sociale. 

Voici un lien sur un article très intéressant et représentatif sur l’auteur  paru au Devoir_ http://www.ledevoir.com/2005/09/10/90027.html?217

Mélamine Blues _lecture bien particulière à des lieux de mes lectures habituelles. Le narrateur et acteur principal du roman, Jeff,  est préposé aux bénéficiaires dans un centre de soins longue durée. Travail qu’il occupe à temps plein et histoire d’arrondir les fins de mois devient pick pocket de temps à autre. Cette dernière activité est en même temps la raison et le résultat de la philosophie singulière du personnage. Autant est-il attentionné à ses bénéficiaires, qu’il l’est pour émettre des critiques sociales virulentes et féroces sur les baby-boomers entre autres. Nous avons droit à ces jugements grinçants ainsi qu’à des  théories parfois étonnantes et ironiques enjolivées par une dyslexie de la prose fort attrayante et attachante. 

Livre écrit à la première personne, nous est présenté comme un long monologue entrecoupé de quelques conversations relevant plutôt de l’anecdote. Livre remplie d’humour à la dent longue mais savoureux même sous le regard féroce de la critique sociale. François Gravel est un conteur ou un raconteur plaisant. Une lecture d’été vraiment très agréable.

Y’à plusieurs bons moments dans ce roman mais je vous mets un court extrait suave, histoire de vous mettre l’eau à la bouche :

"Je précise tout de suite pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris qu'un concessionnaire Chrysler ne vend pas nécessairement des Chrysler, ni même d'autres sortes d'automobiles, mais il porte toujours des gourmettes en or et utilise des mots hypercaloriques qui lui procurent orgasme sur orgasme, comme s'il avait un clitoris à la place de la luette."

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