Les chaussures italiennes, de Henning MANKELL (2006, trad : 2009)
Seuil 2009, ISBN 9782020944656



Pourquoi ce titre : Louise admire un vieux chausseur italien, dont le portrait me fait penser à Gepetto.
Intro : Le début est triste : que peut-il arriver sur un ilot suédois en plein hiver ? Harriet, l'ancien amour du narrateur.
Personnages : le narrateur, 66, vit seul sur une île depuis 12 ans. C'est un ancien médecin qui a fait une erreur.
Harriet, 66, son ancien amour atteinte d'un cancer, qui le retrouve.
Louise, 37, sa fille inconnue, qui vit de petits boulots, écorchée vive.
Agnès, la femme dont il a amputé le bras par erreur, qu'il retrouve manageant des filles désespérées.
Tous ces personnages se retrouvent.

C'est ma première lecture de MANKELL, mais je crois que ce sera la seule, car il ne répond pas à mes attentes. Même si l'écriture est limpide, je pensais qu'il s'agissait d'un auteur de thrillers ou policiers. Or il s'agit ici d'un roman triste sur la solitude, la maladie et la vieillesse.
Nota : une bonne critique de l'égoïsme des grands de ce monde par rapport aux pauvres.
Une bonne image des protections que fabriquent les enfants à parent unique : Louise voit son père comme un troll.
Bilan : bon style, mais thème triste :

Ok,Grominou.... peut etre, alors !

Les morts de la st jean, ok, si je tombe dessus !

ou encore l'excellent Le Retour du professeur de danse (policier sans Wallander)

Je viens de terminer Les Chaussures italiennes et je l'ai plus aimé que toi, bien qu'il soit effectivement différent de ce à quoi je m'attendais, ayant lu auparavant Profondeurs (roman noir), Le Chinois et Le Cerveau de Kennedy (thrillers). Ici on est plus dans le roman psychologique.

"Le chinois" ne fait surement pas pleurer et comporte un aspect politique intéressant en plus de l'intrigue principale.

Henning Mankell était je crois un homme qui avait perdu la foi dans la société actuelle. J'ai toujours pensé que la morosité du personnage Wallander reflétait un peu le ressenti de son créateur. Un espèce de renoncement et de dégoût face à l'état actuel de la Suède.
Je crois qu'il avait beaucoup d'espoir dans un meilleur avenir pour l'Afrique. Le terme est un peu général. Était-ce l'Afrique du sud ou le Mozambique ou autres... J'ai déjà lu un interview, mais comme je lis trop souvent en diagonale ces choses là et bien, je n'en retiens pas grand chose.

J'aime beaucoup Mankell. Du moins sa série Wallander. Je devrais bien m'y remettre. Ma dernière lecture remonte à pas mal d'années en fait.

Volontairement reclus sur son île, un ex chirurgien voit sa quiétude interrompue par l'arrivée d'une ancienne flamme ce qui, de fil en aiguille, l'amènera à revoir sa vie autrement. Ce roman m'a particulièrement touché, peut-être parce que j'ai le même âge que le Fedrik du livre, celle à laquelle on songe aux bilans. La quête de sens quand on sait que l'avenir sera définitivement plus court que le passé, la remise en question de décisions prises ou éludées, le souvenir des occasions ratées, autant de thèmes ici abordés, avec brio, par un Mankell en pleine possession de ses moyens. Livre introspectif certes, sombre également, mais en même temps rempli de personnages vrais, qui ne semblent ne plus avoir le temps, ni l'envie, de tergiverser avec la vérité. Ne serais-ce que pour cela, cette lecture est mémorable.

Oui et il réservé à la biblio. J'espère que celle qui l'a le rapportera avant le congé des Fêtes!