Et des personnages !

On dirait qu'on les a sous les yeux, en chair et en os, avec leurs défauts et leurs qualités :

ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu pratiquement une vingtaine de films sur Anna K.

J'avais bien aimé, mais Guerre et Paix reste mon préféré de Tolstoï!

Merci à Nastasia-B de m'avoir conseillé ce livre.
Petersbourg et Moscou, 1878. Je suis mentalement Constantin (Kostia) Levine Dmitrievitch.
Comme dans un autre grand roman, le Prince des marées de Pat Conroy, je m'identifie à un personnage, et vois par ce prisme tous les autres comme s'ils gravitaient dans ma sphère.
Anna, femme superbe et très instruite, mariée à un haut fonctionnaire ambitieux, sévère mais sensible, homme de devoir qui cache ses sentiments : Alexis A. Karenine. Elle s'ennuie dans "le monde" de la haute société et la noblesse russe entre Petersbourg et Moscou.
Le comte Alexis Vronski la remarque à la descente de train. C'est le coup de foudre réciproque. Anna résiste un an avant de céder à ce charmeur auquel tout réussit. Comment vont ils vivre cette passion ?

Je vais décrire les personnages principaux sans, bien sûr dévoiler les évènements.
Tolstoï décrit fort bien les personnages.
On dirait qu'on les a sous les yeux, en chair et en os, avec leurs défauts et leurs qualités :
ça ne m'étonne pas qu'il y ait eu pratiquement une vingtaine de films sur Anna K.

Anna A.Karenine est intelligente et attentive aux autres, mais prise au piège de la passion, elle sacrifie son fils et sa réputation. La réputation d'une femme était salie dans ce cas, à cette époque, contrairement à celle d'un homme. Anna, femme libre avant l'heure, est Sissi, Olympe de Gouges, la femme libérée des années 70-80, et aussi "elle est si fragile"...

Vronski, dandy insouciant et épris de liberté, se sent lui aussi piégé. Ne tenant aucun cas de la situation familiale d'Anna, Karénine et Serge, leur fils, qui vont tous les trois souffrir, il manipule Anna. Je pense que c'est un malade mental, ce que l'on appellerait maintenant un pervers narcissique. La société bien pensante et lui isolent Anna des tous ses repères antérieurs.... "Il" est une femme que je connais bien.

Stepane A.Stcherbatski est le frère d'Anna. C'est un viveur qui ne se sent bien que dans "le monde", fait jouer ses relations, et trompe sa femme Dolly, mère par dessus tout. Stepane est, selon une réflexion de Tolstoï, un bon représentant de l'âme russe. Mais des "ronds de cuir" de haute volée de ce genre, nous en avons toujours eu en France et ailleurs. Il représente tous les magouilleurs de France et de Navarre.

Catherina P. (Kitty) est la soeur de Dolly. C'est une personne vive, joyeuse et très empathique, et selon ma pensée, un ange terrestre (je pense que je "gonfle" certain(e)s avec ça, mais on cerne ainsi bien le personnage. Elle est une femme que je connais bien.

Enfin, Levine, propriétaire foncier qui veut le bonheur de ses paysans, un sauvage qui n'aime pas les réunions politiques et les instances judiciaires, disant que c'est peu efficace, un esprit lent qui ne tient pas les répliques rapides de la dialectique verbale, mais c'est un philosophe cultivé qui se pose beaucoup de questions.

Quels problèmes vois je soulevés par Tolstoï dans ce roman ?
-- La rentabilité de la terre en Russie sous le tsar Alexandre : beaucoup de travail pour peu de profits ?
-- La passion et ses conséquences : il faut être fort dans sa tête pour résister, prendre conscience de la destruction et des solutions (je répète que j'ai connu ça, c'est terrible) ;
-- Les ambitieux, les précieux, un thème connu ;
-- Les libres penseurs, les nihilistes et le début du communisme ;
-- le sacrifice : en vaut il la peine ?
-- L'influence de l'Angleterre et de la France sur l'éducation, les us et coutumes : l'européanisation de la Russie occidentale ;
-- La guerre : faut il aider un peuple de même religion race slave contre les Turcs ?
-- Dieu, le bien, le mal, les philosophes érudits et les "philosophes" paysans : est ce nécessaire d'écrire de grands livres pour inspirer la prise de conscience ?

Ce roman, pénible au début avec le placement " lourd" de la passion, se rafraîchit pour moi dès qu'il s'agit de Levine ou Kitty.

Je crois que j'ai lu seulement ces deux-là, qui sont les plus connus. J'en lirai peut-être d'autres éventuellement, mais pas dans un avenir rapproché. Trop de livres à lire!

Oh; Lélia, 850 pages, c'est un pavé, mais il y en a d'autres.
Merci

Guerre et paix ? Peut être, mais là je lis des petits bouquins.