Alto, Août 2010, 572 pages
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Alain Defossé
I.S.B.N. 978-2-923550-35-0




Résumé
The Little Stranger ou L’Indésirable selon la traduction française, l’œuvre de Sarah Waters présente la période d’après-guerre d’une Angleterre qui peine à se relever de la Seconde Guerre Mondiale, qui a laissé de vilaines cicatrices au pays et aux gens. C’est également le cas au domaine Hundreds Hall. Tout le faste qui l’habitait a disparu et le domaine n’est plus qu’une ombre.
D’ailleurs tout le site semble voilé par les ombres du passé. C’est ce qui frappe le docteur Faraday appelé au manoir d’Hundreds Hall pour une consultation.
En pénétrant sur le domaine les souvenirs affluent. Il se rappelle de sa toute première visite au manoir. Touché par la détresse de la famille Ayres, le docteur se prend très vite d’amitié pour eux.




Critique
Je préfère de beaucoup le titre original. Plus invitant et piquant la curiosité. Livre choisi parmi les nouveautés de la bibliothèque. Il me semblait intriguant et fait pour me plaire. Une chose certaine, ce roman est tout à fait pour les lecteurs qui affectionnent le style victorien.

Il a plus de chance de plaire au lecteur patient. À celui que les longs préliminaires ne rebutent point, car l’auteure distille au compte-goutte ses effets. Ambiance gotique ténue à l’atmosphère éthérée, rythme lent, très lent, où affleure le surnaturel.

Des personnages très typés, sans nuances. Ou cliché comme le bon docteur hautement sympathique. Le bon gars qui manque cruellement de caractère et de personnalité, mais qui cache peut-être une toute autre facette. Timoré ou intéressé?
J’ai trouvé exagéré les caractères des personnages coulés dans un carcan rigide pour l’époque. De plus, on a beau dire «autre pays, autres mœurs» , les conventions sociales très marquées apparaissent trop rigides et lourdes pour les années cinquante.

Le rythme extrêmement lent du récit, nuit à la trame dramatique que le lecteur devrait ressentir et qui devrait aller crescendo au fil de la lecture.

J’ai tout de même apprécié le tour qu’a pris l’histoire en finale. J’ai deviné avant la fin, mais je n’en attendais pas moins.

L’éditeur nous invite en quatrième de couverture par cet entrefilet : Subtil mélange de fresque familiale, de roman social et de suspense gothique, le cinquième ouvrage de Sarah Waters, finaliste au prix Booker, vient confirmer d’éclatante manière le formidable talent d’une romancière ensorcelante.
Je dirais plutôt ; si vous aimez les histoires au style un peu suranné et désuet d’une autre époque, si vous appréciez les ambiances gothiques et les personnages d’un autre siècle, ce roman pourrait vous plaire.






Suggestions possibles :     Angelica d’Arthur Phillips , pour le style victorien et l’ambiance gothique. Également Garden of Love de Marcus Malte, pour les amateurs d’ambiance éthérée.
D’ailleurs ces deux derniers titres sont nettement meilleurs à mon avis.

J'aime beaucoup Sarah Waters, mais je n'ai pas encore lu celui-ci. J'en ai lu de mauvaises critiques par contre, donc j'ai l'impression que ce n'est pas son meilleur... Mon cousin l'a abandonné car il trouvait le personnage principal trop fade!

Pour ceux qui voudraient découvrir cette écrivaine, je suggère plutôt Fingersmith (Du bout des doigts), le roman qui l'a fait connaître.

Bon le gothique me tente, mais le caractère trop appuyé des personnages, comme tu le décris, me rebute... allez, au prochain ! Et puis de toutes façons, ma PAL est trop haute