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Critiques
 Le forum du Guide - Critiques de livres : Littérature : Critiques
Icône du message Sujet: La Couleur pourpre _ Alice WALKER Répondre Nouveau sujet
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Muffin
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Depuis le: 14 août 2009 Status actuel: Inactif
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Citer Muffin Réponsebullet Sujet: La Couleur pourpre _ Alice WALKER
    Envoyé : 20 août 2013 à 13:09


Titre original : The Color Purple
Editions Robert Laffont
ISBN 2221110536
350 pages

Je n'ai pas parlé de The Colour Purple / La Couleur pourpre d'Alice Walker, lu fin juin - début juillet.
J'en profite donc pour y revenir maintenant, même si ma mémoire n'est plus aussi fraîche. Je me rends compte que je n'ai pas tant de choses à dire sur ce livre finalement, même s'il m'a plu.


Ce roman épistolaire est narré par Celie, une jeune afro-américaine évoluant dans la misère du Mississippi des années 1920-30. Celie et sa soeur Nettie sont élevées par leur père, un homme violent qui abuse d'elles. La mère des deux filles meurt dès le début du roman, si bien qu'on n'a pas le temps de la connaître. C'est alors que le père décide de vendre Celie en mariage à un homme tout aussi violent que lui, et voilà la jeune fille qui se retrouve à devoir élever les enfants de cet homme. Nettie vit d'abord avec eux, jusqu'à ce que son mari la chasse, plongeant Celie dans le mutisme. Mais c'est sans compter sur l'arrivée de la tapageuse Shug Avery, qui n'est autre que l'amour de toujours du mari de Celie... C'est grâce à elle que cette dernière va apprendre à se découvrir elle-même. Voilà qui résume le début de ce roman d'Alice Walker, qui lui fit gagner le prix Pulitzer en 1983.

Tandis que cette famille bât manifestement de l'aile - un mari violente sa femme et recueille sa maîtresse pendant des mois - la tournure des évènements est très inattendue. Le démarrage est funeste, si bien qu'on n'entre pas directement dans l'histoire, mais chaque nouvelle arrivée dans la famille va apporter son grain de sel - de nouvelles disputes, mais aussi une évolution.

En effet, la dévouée Celie va apprendre à se confier à Sofia, la jeune épouse d'Harpo, fils aîné du marie de Celie. Dotée d'un fort caractère, Sofia n'hésite pas à s'opposer à son mari, quitte à ce que ce dernier en ressorte avec quelques bleus... Mais c'est évidemment l'arrivée de Shug, la sublime chanteuse de Music Hall, qui va changer la vie de la narratrice. Alors que Celie ne s'était jamais même considérée comme un être humain, Shug va lui apprendre à découvrir sa féminité, et son caractère.

Je remarque que ce roman se déroule dans un huis-clos où les blancs n'existent quasiment pas - quasiment, mais leur seule intervention représente sans doute l'anecdote la plus dramatique de l'histoire. En effet, Sofia devra payer de la prison et de plus d'une décennie de service l'affront d'avoir refusé de travailler en tant que bonne dans un foyer blanc. Traînée dans la boue et privée de revoir ses enfants pendant des années, elle ne sera plus jamais la même après son retour. La violence du contexte de ségrégation est là, même s'il n'est évoqué qu'à demi-mots par Alice Walker.

Mais ce roman est bien plus que la portrait pittoresque d'une famille ancrée dans la misère. Une autre intrigue est amenée progressivement : celle autour de la soeur de Celie : Nettie. Tandis que Celie la croyait morte, elle découvre avec stupeur que son mari cachait les lettres qu'elle lui adressait depuis des années.

Le rythme du roman change alors : au lieu d'adresser ses lettres à Dieu, Celie commence à les envoyer à sa soeur Nettie et, un chapitre sur deux, ce sont les lettres de Nettie adressées à Celie que l'on découvre enfin.

Après avoir quitté Celie, Nettie s'est mise au service d'un couple noir aisé, qui l'emmena eu Europe puis en Afrique orientale, où ils s'installèrent comme missionnaires dans une tribu locale. Plusieurs intrigues se forment alors au sein de la tribu, qui n'avait jamais vu de missionnaires noirs auparavant.

J'ai trouvé intéressant cet aspect du "retour" en Afrique de descendants d'esclaves. On ne pense pas souvent au fait que les Afro-amércains à l'époque, et dans un tel contexte de misère, ne connaissent en fait pas leur origines. Ils ont toujours vécu dans ce pays où les blancs sont d'un côté et les noirs, de l'autre. Tout comme Nettie a appris à Celie à écrire parce que cette dernière n'était pas autorisée à aller à l'école, c'est Nettie encore qui, dans ses lettres, va expliquer à sa soeur leurs origines.

C'est entre l'éducation de Shug et celle, par correspondance, de Nettie, que Celie va s'instruire, découvrir ses propres talents, s'émanciper et, enfin, se construire une vie à elle. Tout se bouscule dans cette communauté où humour et drame se mêlent sans arrêt. On finit par s'attacher à ces personnages pittoresques. Les liens se nouent puis se défont ; les personnages disparaissent, pour réapparaitre changés. A la fin du roman, c'est de la même manière que les relations d'amitié qui se lient ne sont pas forcément celles qu'on croit...



Ce livre a été adapté par Steven Spielberg en 1984. Je n'ai vu que la moitié du film (pour d'obscures raisons) mais je n'ai pas été convaincue. J'ai trouvé que les évènements s'enchaînaient mal. Cela dit, je demande à voir la deuxième partie pour être sûre.

Tout à fait dans le même registre (littérature afro-américaine), j'ai lu l'hiver dernier The Secret Life of Bees / Le Secret des abeilles de Sue Monk Kidd, que je n'ai jamais critiqué ici. Je ne sais pas pourquoi, ça ne venait pas. Pourtant c'est un bon roman également, bien que ces deux romans pour moi ne parviennent pas au niveau de The Help / La Couleur des sentiments de Kathryn Stockett.
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Grominou2
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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 20 août 2013 à 13:18
Pas lu (ni vu le film) mais ta critique donne le goût! Tu as mis seulement 3 étoiles?
Grominou

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Muffin
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Citer Muffin Réponsebullet Envoyé : 20 août 2013 à 13:27
Oui, parce que j'ai bien apprécié cette lecture, mais ça n'est pas non plus un coup de coeur. Avec 4 étoiles je trouve qu'on entre dans le coup de coeur, qui arrive rarement mais de temps en temps tout de même, tandis que le 5 étoiles est exceptionnel... ma perception, évidemment.

Je te le conseille Grominou ! Bien que je ne sois pas fan du style épistolaire d'habitude, il faut reconnaître qu'ici, il facilite la lecture, parce que chaque lettre / chapitre est très court. Je l'ai lu très rapidement.
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Grominou2
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Citer Grominou2 Réponsebullet Envoyé : 20 août 2013 à 13:35
Pour moi aussi le 5 étoile resterait exceptionnel (si j'utilisais ce système, mais je trouve cela trop difficile, quantifier des émotions!)!

J'aime bien les romans épistolaires en général.
Grominou

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denis76
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 20 août 2013 à 13:43
Un peu le même thème que "la couleur des sentiments". La trame a l'air intéressante.
Je te dis comme Grominou, Qu'est ce qu'il manque pour la 4e étoile? Style alambiqué ? Trame compliquée ? Pas de rebondissements? Pas de suspense ? Pas de montée en puissance ? Ou tout simplement, comme tu dis : ce n'est pas un coup de cœur !
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Muffin
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Citer Muffin Réponsebullet Envoyé : 20 août 2013 à 16:21
Oui Denis, tu as trouvé, ça n'est simplement pas un coup de coeur. Je n'ai pas de reproche particulier à faire à l'écriture. Elle est volontairement simple, avec des fautes de vocabulaire, puisque la personne qui écrit n'est pas éduquée. Mais cela ne leste pas la lecture.

Peut-être que, comme pour La Couleur des sentiments, tu trouverais le rythme un peu lent, reflétant la langueur du climat du sud-est des Etats-Unis. Mais ça n'est pas certain : ici le style épistolaire apporte une certaine "promptitude" (si vous voyez ce que je veux dire !)
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denis76
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 21 août 2013 à 04:27
OK ! Il est vrai que "La couleur des sentiments", livre référence à succès, n'avait pas été trop bien noté par moi !
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