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Icône du message Sujet: La Naine __ Pierre MAGNAN Répondre Nouveau sujet
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* Ça *
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Citer * Ça * Réponsebullet Sujet: La Naine __ Pierre MAGNAN
    Envoyé : 16 avril 2013 à 10:36

Citation de Pierre Magnan
« J'ai voulu écrire bien longtemps avant d'avoir lu quoi que ce soit…»





La Naine
Éditions DENOËL/LACOMBE
324 pages
Date de parution : 01-04-1987
ISBN 2-89085-018-8/978-2-20723-371-9


Dernière édition chez Gallimard, Collection Folio, Mai 1994, ISBN : 978-207038-887-5
     



Présentation de l’éditeur
L’été de ses quatorze ans, au début des années 20, alors qu’il est apprenti dans l’imprimerie locale, une naine, à la fois méprisée et crainte, est tombée amoureuse de Jean, le narrateur.
Le cadre ce roman fortement autobiographique est une petite ville agricole de la Provence chère à l’auteur, et plus précisément la place principale flanquée, côté soleil, des demeures des notables et, côté ombre, des petites maisons des « dames du Nord », éternelles observatrices et commentatrices des faits et gestes de tout un chacun. La Sanson, espèce de sorcière discrète qui vit dans une impasse, tire en partie les fils d’une intrigue amoureuse à sens unique puisque Jean, lui, n’aime pas la naine.








Je ne connaissais de Pierre Magnan, que quelques aventures de son Commissaire Laviolette. En fait, une amie française eue la géniale idée et l’immense générosité il y a à peu près dix ans déjà, de me faire la surprise d’un envoi postal. Ainsi j’eue la chance de recevoir autographié par l’auteur lui-même, ¨Le Commissaire dans la truffière¨. Mon tout premier Magnan. Suivirent quelques autres livres de l'auteur, reçus ou achetés et tous dans la lignée du polar.

Lorsque j’ai trouvé le roman ¨La Naine¨ dans une boutique de livres usagés, je ne savais pas que Pierre Magnan avait écrit dans d’autres styles. Aussi je fus plutôt étonnée lorsque j’ai débuté le roman plus ou moins autobiographique selon l’éditeur. Ce que dément toutefois l’avis au lecteur mit en préface par l’auteur. Texte que je trouve très marquant et révélateur. Ce simple mot clame déjà la beauté du récit et la poésie du texte à venir.

«« Tous les protagonistes de ce roman ont emprunté les traits physiques de personnages qui ont existé. Ces êtres étaient les meilleurs gens du monde, absolument dénués de passion, de méchanceté comme d’imagination. Il ne leur est rien arrivé d’autre que de naître, prendre le soleil et mourir. L’histoire dont je les ai chargés, je l’ai forgée de toutes pièces.
       De même serait-il vain de vouloir juxtaposer une réalité quelconque sur les lieux que je décris. Mon personnage principal dit : «J’avais édifié une ville mythique planant au-dessus de la vraie et c’était en elle que je me consolais.»
       C’est exactement ce que j’ai fait. »»


Un bel été en ce début des années vingt, dans un village de Haute-Provence, là où les petites gens et les ombres se meuvent dans un quotidien indolent, presque figé dans le temps. Jean-Chrysostome dit Jean, a tout juste quatorze ans cet été-là. Jeune garçon se décrivant lui-même sans grand talent, beauté ou goût particulier, choisi de cesser l’école et d’entrer comme apprenti à l’imprimerie locale. Il est loin de se douter que sa vie d’innocence se termine et que le drame va prendre une bien drôle d’allure pour l’accompagner dans son entrée à la vie adulte.
Jean n’est pourvu d’aucun attrait remarquable, mais se découvre bien vite un appétit dévorant pour les rares livres qui lui tombent sous la main, et une passion pour quelques belles femmes du pays. Se réveillant à la beauté et à la sensualité féminines, il rêve d’être le héros des histoires romanesques qu’il lit, lorsqu’il réalise un jour qu’il est lui-même devenu le fantasme d’une femme à la singulière personnalité.

«« Une naine m’a aimé lorsque j’avais quatorze ans.
            Elle mesurait quatre-vingt-huit centimètres de haut. Elle se propulsait sur de grands pieds, ceux-ci s’étant normalement développés. Ses traits étaient mollement sculptés dans une sorte de saindoux livide. On eût dit que, crevant d’ennui, elle s’appuyait trop longtemps, les jours de pluie, contre la vitrine de son magasin.
           Son front était plat, ses oreilles larges, son nez écrasé. Elle était pourtant sortie classiquement du ventre de sa mère : la tête d’abord. Mais le volume de cette tête était tel que son passage avait fait s’étouffer la parturiente, morte sur-le-champ, en un seul cri. »



Jean est le narrateur qui dépeint au lecteur, toutes les couleurs parfois dramatiques, parfois pittoresques des gens, des rues et des pierres qui deviennent acteurs, pantomimes, scènes de la vie, à travers les drames anciens ou nouveaux qui s’y forment. Avec Jean, les femmes prennent toute la scène et les personnages masculins n’y jouent qu’en sourdine étant ramenés à des rôles de figuration. Les ombres étant personnages en elles-mêmes, sans parler de ces Dames du Nord témoins chuchotant fiel et mesquineries, avec croyances, mythes et envoûtements, une atmosphère mythique entoure les lieux et les gens.

L’auteur joue entre faits et légendes, tout comme il exclut une histoire biographique, mais n’a-t-il pas été typographe dès l’âge de treize ans? Y aurait-il tout de même une toute petite part de son histoire à lui, dans ce roman?



Grâce à une amie de France un jour, je développai une attirance particulière pour ces histoires fleurant bon la Provence et le chaud soleil de Marseille. Pierre Magnan est un de ces auteurs qui permet au lecteur de sentir dans ces écrits toute cette chaleur et cet amour qu’il portait à son coin de pays et ses habitants. Affection qu’il a su transposer à travers ses mots.

Si j’aime bien les histoires du Commissaire Laviolette, ce roman ¨La Naine¨ d’un tout autre style, profite d’une écriture plus travaillée et poétique. Je fus tentée d’écrire, plus délicate, mais ce serait faire injure à la plume de Pierre Magnan, qui est tout aussi fine et respectueuse dans ces polars. Donc, avis aux amateurs de belle littérature.


       







*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard

*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais


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denis76
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Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 16 avril 2013 à 12:00
Fleurant bon la Provence, oui, c'est vrai que les livres situés en Provence sentent le soleil !
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* Ça *
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Citer * Ça * Réponsebullet Envoyé : 16 avril 2013 à 12:38


Si comme toi, j'avais écrit les noms des auteurs qui me touchent le plus, on y retrouverait les noms de Jean-Claude Izzo, Pierre Magnan, Jean-Patrick Manchette, Philippe Carrese. Tous de Marseille ou du moins de la Provence.



Souvent dans leurs écrits on sent presque souffler le Mistral ou la chaleur du soleil, et c'est sans parler des couleurs, des odeurs et des saveurs de la bouffe. Comme on entend dire parfois, « ça goûte le soleil ». On en doute même pas.



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