2012, ed française Grasset, 2012, 480 pages.




Roman sociologique situé dans une petite ville, où sont confrontés anglais bien pensants, anglais bobos croyant en l'évolution de la racaille, et racaille.

Cent pages pour situer les 30 personnages principaux de la petite ville de Pagford, sud ouest de l'Angleterre, puis la plume de Joanne Kathleen ne peut s'empêcher de décortiquer les sentiments rebelles des ados....Des ados qui agissent parfois cruellement, via internet sans se soucier des conséquences.

THEME et ENJEU
On découvre l'enjeu petit à petit.
"Une place à prendre", c'est le décorticage minutieux de l'ambition des adultes quand Barry, conseiller paroissial de la ville décède. Colin, dit "le pigeon" se présente au poste de conseiller pour poursuivre l'oeuvre de son ami, Simon se présente aussi, pensant pouvoir magouiller à plus grande échelle, et le conservateur Howard présente son fils Mile pour conforter son but : expulser la racaille en modifiant le plan cadastral avec l'accord de Yarvil, la ville voisine ravie de s'agrandir de cette "cité des Champs"
Petit à petit, le livre se décentre des adultes qui se déchirent hypocritement, et glisse vers le monde des ados du lycée, et ce n'est pas sans rappeler Poudlard !
Tout tourne désormais autour de Krystal Weedon, une jeune racaille émouvante qui symbolise l'essai d'intégration réalisée par Barry.
L'enjeu : peut on intégrer des gens qui n'ont pas la même façon de vivre que la population traditionnelle de Pagford ? Barry était issu de la cité des Champs, et voulait sevir de modèle.

STYLE ET CARACTERES
"Barry Fairbrother ne voulait pas aller diner." Cette première phrase est alléchante, et je retrouve le style aisé de la romancière d'Harry Potter !
Les caractères des personnages sont, à mon avis, superbement dessinés, à l'image des romans de Balzac ou Zola !
Et ce qui est très intéressant, c'sy la desciption au fur et à mesure du roman, des inter-relations entre les gens (qui passent au nombre de 40 ou 50). Pour bien rester dans le roman, j'ai dû construire un schéma me prenant toute une page...qui évoluait !

EXEMPLES
"Shirley était mécontente : c'était elle qui aurait dû être au centre de l'attention."
"Simon, la mâchoire en avant, signe infaillible de l'imminence de la crise de colère..."
"Qu'est ce que tu fous là, cria intérieurement Samantha à la vieille peau..."
"Merci ma poule ! cria Krystal. J'te laisserai p'têt' mon c** tout à l'heure, si t'as envie."
"Tessa était sûre que Fats (Stuart son fils) imiterait demain la voix timide et suraigüe de Colin (son père) en train de lui crier dessus pour faire rigoler Andrew."
"Sukhvinder pensait qu'ils seraient désormais deux à la harceler : Fats et Krystal."

Oui, le diagramme avec des fleches allant de l'un vers l'autre (ça se croise ! ), en admiration ou antagonisme, est utile, et permet de mieux se plonger dans l'action, les implications.
JK a dû en faire un ou plusieurs, je pense !

Si on fait un diagramme, c'est clair, Vlana !

C'est un Harry Potter d'adultes, et dans le monde réel, pas magique !