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Le forum du Guide - Critiques de livres : Littérature : Critiques |
Sujet: Cabbagetown, Hugh Garner | |
Auteur | Message |
Muffin
Déclamateur Depuis le: 14 août 2009 Status actuel: Inactif Messages: 2043 |
Sujet: Cabbagetown, Hugh Garner Envoyé : 09 avril 2012 à 22:14 |
Titre : Cabbagetown Auteur : Hugh Garner Editeur : McGraw-Hill Ryerson Trade; Canadian édition (Août 19 2002) ISBN : 0070915520 Nombre de pages : 424 J'ai cherché s'il y avait une traduction française, mais apparemment non... Quatrième de couverture : Anglais : The Depression was no longer euphemistically called the slump, the panic, the recession or such things. Hoover's "chicken in every pot" had been flushed down the same drain as "just around the corner there's a rainbow in the sky." The poor of Cheapside, Harlem, Berlin's Wedding, St Henri, the east side of Vancouver, the north side of Winnipeg, and Cabbagetown, took their unemployment stoically, as they had always taken disaster. Some chose apathy, some revolt, some fatalism, and some "took care of number one." (livre 1, chapitre 12) The year is 1929. Follow Ken Tilling as he passes from a 16 year-old adolescent to a young man of 24 during a time of struggle, hunger and deep sadness. If you rooted for the young man fighting his way out of a Montreal ghetto in The Apprenticeship of Duddy Kravitz or cheered when the boy finally leaves his poverty-stricken home in Ireland in Angela's Ashes, you will applaud Ken's search for truth and maturity. Français : Vous êtes en 1929. Suivez le parcours de Ken Tilling, qui passe de l'adolescent de 16 ans au jeune homme de 24 ans dans une période de lutte, de faim ; et d'une profonde tristesse. Si vous avez encouragé le jeune homme qui luttait pour sortir du ghetto de Montréal dans L'apprentissage de Duddy Kravitz [de Mordecai Richler] ou vous êtes réjoui de voir le garçon de Les cendres d'Angela [de Frank Mc Court] enfin quitter son misérable taudis en Irlande, vous applaudirez Ken dans sa quête de vérité et de maturité. (il s'agit évidemment d'une traduction approximative et personnelle, et excusez-moi mais je n'ai pas eu le courage de traduire l'extrait !) Avis personnel: Le quatrième de couverture cite également le Globe and Mail : "... aussi important et révélateur que Les Raisins de la colère". N'ayant pas réussi à entrer dans le lecture de ce livre, je ne peux pas vous dire exactement ce que l'on retrouve chez l'un et chez l'autre. Mais d'une manière plus générale, la comparaison avec Steinbeck tient bien, parce qu'il y a définitivement une influence nouveau roman - une tendance à vouloir défier les lieux communs et les règles du roman traditionnel. Il y a un personnage principal dans l'histoire : Ken Tilling, mais l'histoire tourne aussi bien autour d'autres personnages. Il y a même plusieurs mois, puis une année entière, où Ken Tilling part faire le tour du Canada, puis des Etats-Unis, où l'on ne suit pas son parcours. Le lecteur reste dans le quartier de Cabbagetown avec ses habitants et on retrouve Ken à son retour. On apprend ce qu'il a fait à travers la narration qu'il en fait à ses proches. C'est assez original. Donc les personnages secondaires sont assez développés, mais aussi les personnages "tertiaires", comme on pourrait dire... pour certains d'entre eux, on peut avoir du mal à comprendre pourquoi leur vie est développée plus en détail alors qu'ils ne font qu'une brève apparition dans le roman. Mais finalement, c'est plus l'histoire d'un quartier que celle d'une personne. Ce sont plusieurs esquisses, des expériences différentes, mais ancrées dans le même contexte. Ce qui convient finalement bien au nouveau roman, du moins dans cet aspect de ne pas suivre forcément le même personnage tout au long du livre. J'ai beaucoup aimé une discussion de Ken à la fin du roman avec un ami plus âgé à lui, rencontré lors d'une manifestation, qui lui ressemble étonamment. D'ailleurs je me suis demandé à un moment si cet homme ne pouvait pas être son père, qui est parti pour ne jamais revenir alors que Ken était encore petit. Mais ce serait un peu trop romanesque pour ce genre de roman très réaliste. Tous deux parlent dans ce passage de la façon de penser de Ken, qui est quelqu'un à la fois de préoccupé et engagé, mais qui n'intègre jamais de parti ou de mouvement, à une époque où le communisme fleurit à chaque coin de rue. Pour tout dire je me suis un peu retrouvée dans cette logique... Je suis assez satisfaite de ce livre, parce que je voulais être plongée dans la vie des habitants de ce quartier qui a été rayé de la carte en un clin d'oeil à la fin de la Dépression. Cette atmosphère Dépression est d'ailleurs très présente et force plusieurs destinées tragiques dans l'histoire - la mère de Ken elle-même, et plusieurs amis de jeunesse de Ken. En contrepartie, je ne me suis pas tellement attachée aux personnages, ce qui pourrait aussi être une conséquence du style nouveau roman. Le lecteur se retrouve bousculé entre plusieurs personnages, et bien que Ken soit un personnage indéniablement intéressant, j'en suis restée assez détachée. Même quand il est question de sa grande histoire d'amour. De la même manière, je suis restée assez loin de l'histoire de la tragique Myrla, qui ne m'a pas attirée plus de sympathie que ça. Je ne pense pas que Hugh Garner ait voulu incliner les sentiments des lecteurs pour ses personnages. Donc un livre marqué par le style nouveau roman, mais pas dans l'exagération non plus, et c'est certainement pour cette raison que j'ai lu celui-là avec facilité, contrairement aux Raisins de la colère dans lequel je ne suis pas rentrée. Notamment, il y a clairement une évolution. Le Ken du début et de la fin n'est pas le même, il a beaucoup appris, il a mûri - ses lectures elles-mêmes ont changé. D'autre part, le livre se termine sur une métaphore positive : l'aube d'un nouveau jour et la fin de la nuit, qui laisse espérer un avenir positif autant pour Ken que pour le pays. La fin du livre correspond à la fin de la Dépression. Et s'il fallait noter ce livre : |
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denis76
Déclamateur Depuis le: 21 janvier 2010 Status actuel: Inactif Messages: 6872 |
Envoyé : 10 avril 2012 à 04:50 |
Belle critique, Muffin.
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* Ça *
Déclamateur Modérateur Depuis le: 19 novembre 2004 Status actuel: Inactif Messages: 7625 |
Envoyé : 10 avril 2012 à 13:00 |
Je suis parfaitement d'accord avec Denis. Ta critique est vraiment très bien et me semble rapporter l'essentiel de l'histoire. Une chose toutefois dont je suis curieuse. Est-ce un roman ou un essai ? J'ai lu à un moment donné que tout roman n'est pas nécessairement littéraire. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas intéressant comme bouquin. Bien au contraire, je pense qu'il manquerait beaucoup de sel à la vie si on ne pouvait rapporter, entendre, lire, raconter des bouts d'Histoire d'un pays. Ça doit être particulièrement touchant à lire quand on sait que le quartier a été rayé, qu'il n'existe tout simplement plus. D'autant que tu as eu la chance de voir ce qu'il en reste. Ça me rappelle le livre lu dernièrement, "La Ville oubliée" que j'ai aimé lire malgré le manque de développement dans le récit. Juste savoir que ce sont des souvenirs réels de gens et de lieux ayant véritablement existés et non pas une fiction, j'ai trouvé ma lecture intéressante malgré les points faibles du récit. Mais je suis curieuse de savoir qu'est-ce que le style nouveau roman ? |
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*** Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux _ J.Renard
*** Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux _ Alphonse Allais |
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Muffin
Déclamateur Depuis le: 14 août 2009 Status actuel: Inactif Messages: 2043 |
Envoyé : 10 avril 2012 à 13:31 |
Merci à vous deux !
C'est un roman, *Ca*. N'étant pas certaine de la définition de l'essai, j'ai été vérifier, et il s'agit plus d'un sujet de réflexion de l'auteur qu'une fiction racontée. L'histoire est très certainement inspirée de la vie de l'auteur, qui a grandi lui-même à Cabbagetown pendant la Dépression, mais ça reste une fiction. Pour le nouveau roman, je le définis comme une tendance à vouloir défier les lieux communs et les règles du roman traditionnel, mais c'est assez large comme définition. Il s'agit souvent de mettre l'auteur en valeur plus que l'histoire, même si ça n'est pas le cas chez Hugh Garner. Il y a une définition assez claire sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_roman même si elle se limite au roman français. Les caractéristiques sont proches dans le nouveau roman américain. Parmi les écrivains du nouveau roman américain, on peut citer Hemingway, Steinbeck donc, Faulkner, Stein... Mark Twain est considéré comme le précurseur du nouveau roman américain. Ce n'est pas un genre dont je raffole particulièrement, mais c'est bien passé pour moi dans ce roman-là. |
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Crédit photo http://500px.com/robmutch
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* Ça *
Déclamateur Modérateur Depuis le: 19 novembre 2004 Status actuel: Inactif Messages: 7625 |
Envoyé : 10 avril 2012 à 20:49 |
Et bien tu m'apprends quelque chose là. Je vais me coucher moins niaiseuse ce soir, comme on dit. C'est la première fois que j'entends parler de roman nouveau. Merci pour l'information. Je vais aller regarder ça en détail. |
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Grominou2
Déclamateur Depuis le: 04 octobre 2006 Status actuel: Inactif Messages: 13547 |
Envoyé : 12 avril 2012 à 16:52 |
Quant à moi j'ai adoré Les Raisins de la colère, mais je ne savais pas que Steinbeck faisait partie du genre nouveau roman américain!
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Muffin
Déclamateur Depuis le: 14 août 2009 Status actuel: Inactif Messages: 2043 |
Envoyé : 12 avril 2012 à 19:06 |
Il faudra que je me remette à celui-là quand on me le rendra, je peux pas le laisser à peine commencé comme ça !
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