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Critiques
 Le forum du Guide - Critiques de livres : Littérature : Critiques
Icône du message Sujet: La fabrique des garçons - Sylvie Ayral Répondre Nouveau sujet
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denis76
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Depuis le: 21 janvier 2010 Status actuel: Inactif
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Citer denis76 Réponsebullet Sujet: La fabrique des garçons - Sylvie Ayral
    Envoyé : 20 juin 2011 à 06:46
La fabrique des garçons, sanctions et genre au collège (Sylvie Ayral, 2011)

De sa recherche pour une thèse de sciences de l'éducation, Sylvie Ayral déduit que 80% des élèves punis en France sont des garçons, et que 90% des sanctions pour violences sont aussi le fait de garçons.
Dans son protocole de recherche, elle cible 5 collèges de la région bordelaise, de la ZUP encastrée dans les barres d'immeubles au collège privé du centre de Bordeaux.
Elle comptabilise les "punitions" (heures de colle surtout et mots dans le carnet)
Les "sanctions" (sanctio=rendre sacré)disciplinaires sont les travaux d'intérêt général et les exclusions décidés par le conseil de discipline. Le règlement intérieur légitime ces sanctions (comme l'écrit Michel Foucault pour l'univers carcéral)

De ce premier travail, il ressort que 80% des élèves sanctionnés sont des garçons, et cela varie très peu (tableaux statistiques) selon le collège, la catégorie socio-professionnelle des parents, ou le niveau(6è, 3è) de classe !

Dans son deuxième protocole, l'auteure cherche à connaître les causes de ces résultats étonnants.
Elle dirige 41 interviews individuels ou collectifs, d'enseignants hommes, femmes, CPE, AE, élèves garçons, élèves filles.
Il en ressort que, contrairement aux textes (règlement) qui ne tiennent pas compte du sexe (genre) des élèves, beaucoup des actes répréhensibles sont liés au genre !
Elle "épice" son livre de dialogues dont la grossièreté et les allusions sexuelles permettent d'étayer sa démonstration (page 147, par exemple).
pour les enseignant(e)s, les garçons sont turbulents de nature (biologique), et de tous temps(histo-anthropologique)
Pourquoi un garçon qui se fait exclure a t-il généralement un sourire béat ?
Parce que, dit-elle, il a gagné son statut de mâle dominant, de caïd, il se distingue des "intellos", des "PD", et des filles, dont certaines l'admirent.
L'homophobie et la séduction ne sont pas à négliger dans un groupe classe. Mais les instances officielles pratiquent la langue de bois dans ce domaine.
Sans l'écrire expressément, l'auteure préconise au gouvernement et aux établissements scolaires de modifier les textes en fonction des conclusions qu'elle apporte.

Bien que rébarbatif dans les premières pages, l'auteure étant obligée de poser "le cadre théorique de recherche", ce livre est très intéressant, car étant moi-même enseignant, je suis aussi confronté à des situations de conflits, et cela m'apporte un éclairage nouveau, particulièrement la vision des choses de la part des "caïds".





PRESSES UNIVERSITAIRES FRANCE | mars 2011
Collection Partage du savoir
ISBN 9782130587880

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sysy
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Depuis le: 13 janvier 2012 Status actuel: Inactif
Messages: 9
Citer sysy Réponsebullet Envoyé : 12 février 2012 à 11:08
Comme tout résultat de recherche un peu brut, la lecture est conseillée à tête reposée. Mais c'est des plus intéressant, ce qui permet de lire le tout.

Au résumé de denis, je rajouterais que si Sylvie Ayral relève que 80% des sanctions données aux élèves le sont aux élèves masculin; elle souligne d'autres petites choses dont un deuxième fait non négligeable: 75% des sanctions sont données par des "encadrantes" (enseignantes, AE femmes,...)


la mixité et l'égalité des sexes en prendrait un peu pour son grade quand on lit ça

J'ai particulièrement apprécié;
- les retranscriptions des propos bruts qui colorent le texte.
- Et l'orientation de l'auteure qui plaide pour une meilleure prise en compte du genre et de la construction identitaire dans les relations éducatives afin d'enrayé la violence scolaire. Vu les défauts du système répressif qui se trouve finalement instrumentalisé.


Au niveau des regrets;
- le peu de cas faits du point de vue des "élèves sages" (garçon et filles). Un peu comme si le fait qu'ils se conforment aux attentes du système faisait qu'on avait pas besoin de se préoccuper de leurs motivations à le faire. Alors qu'a priori, je trouve que ça pourrait être très éclairant. (A stigmatiser ce qui ne marche pas, on en oublie tout ce qui marche)

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denis76
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Depuis le: 21 janvier 2010 Status actuel: Inactif
Messages: 6872
Citer denis76 Réponsebullet Envoyé : 12 février 2012 à 11:37
Je stigmatise les éleves sages dans mes cours, tout en martelant les principes de ce que j'espere etre la sagesse. Ca marche sur le moyen terme (au bout d'un an)c'est trop chouette de voir mes eleves que j'ai pour la deuxieme année et qui m'écoutent. Ceux que j'ai pour la premiere année, une serieuse concertation avec les professeurs principaux est avantageuse.
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