Et voici ma toute première critique



Titre : Premier de cordée
Auteur : Frison-Roche
Edition : J'ai lu
Année : 2009
Première parution : 1942
ISBN : 978 2 290 32872 9
Pages : 315

L'aventure humaine avec un grand A. L'histoire se déroule dans la vallée de Chamonix au début du XXème siècle. Un homme, guide de haute montagne, est foudroyé en pleine ascension. Son fils se jure de récupérer le corps ... Je ne vais pas plus loin car je veux laisser le suspense pour ceux qui n'ont pas encore lu ce livre émouvant et haletant.

Mon avis :
Il est plus que positif. Un très très beau livre, réellement. Au départ il y a la peur d'être un peu bloqué par le vocabulaire spécifique à la montagne que tout le monde ne connaît pas forcément. Puis on est pris dans l'aventure et les descriptions sont vraiment magiques. C'est un livre d'une force incroyable qui retransmet avec succès et émotion les valeurs de sacrifice, solidarité et fraternité entre les hommes. C'est aussi un livre qui fait aimer (et craindre) la montagne, qui nous rappelle l'immensité et la force de la nature et nous donne une leçon d'humilité dans un monde qui en a parfois bien besoin. On est finalement peu de choses.
On s'écarte clairement des page-turners et autres romans qui à mon goût finissent par tous se ressembler dans leur style d'écriture. Attention ça ne veut pas dire qu'on n'a pas envie de lire la suite et de tourner la page. Mais effectivement il faut être un peu persévérant, aimer les ambiances, les atmosphères et non pas seulement le rythme haletant et les dialogues. Dans ce roman on a parfois l'impression que le temps s'arrête face à l'immensité de la montagne. Il est comme suspendu. Et cela fait du bien. Les personnages sont attachants et on a envie de savoir ce qui va leur arriver...

Pour finir, un petit extrait parmi plein d'autres et qui n'est sûrement pas le plus beau :
"Le crépuscule ensanglante le ponant; c'est un embrasement très fort, comme une aurore boréale, qui domine les vallées d'ombres, et c'est bien la sensation qu'ils éprouvent d'être échoués quelque part sur une banquise polaire, au bord d'un océan de ténèbres qui viendrait battre des récifs enneigés." (299-300)

oui, c'est fort, comme les récits de marins (j'en ai lu plusieurs chez ARTHAUD éditeur) , car la montagne et la mer, j'ai pratiqué à mon petit niveau, ce sont des activités qui ne pardonnent pas ...c'est vraiment à la vie à la mort, à leur niveau !