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Sujet: Sur le chemin dArbocos | |
Auteur | Message | ||
mahdinet81
Discret Depuis le: 22 août 2005
Messages: 2 |
Sujet: Sur le chemin dArbocos Envoyé : 22 août 2005 à 16:16 |
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SUR LE CHEMIN D’ARBOCOS
Par Mahdi AMRI mahdinet81@hotmail.com Nous sommes en l’an 2123. Nadia et moi décidâmes de quitter la Terre pour aller vivre sur une autre planète. Le long de deux mois entiers nous faisions nos préparatifs. Il fallait surtout se procurer d’un bon nombre de conserves, de comprimés vitaminés, de DVD, de bandes dessinées… C’est tout ce qu’il fallait en effet embarquer sur notre navire spatial, pour pouvoir atteindre Arbocos, notre nouvelle terre et patrie. Nous avions tout prévu pour le voyage. La durée : 148 jours. La date du départ : le 13 mai 2123. Celle de l’arrivée : le 8 juillet 2123… Nadia se servit de son esprit de physicienne chevronnée pour m’éclairer davantage sur les conditions du voyage : la température à l’intérieur du navire équivalente à 18 C°, sa vitesse estimée à 2600 km / h et même les noms des planètes et étoiles que nous croiserons sur notre chemin… Quant à moi, je me bornais à sélectionner une gamme de livres et DVD pour tuer le temps au cours de notre excursion spatiale. Je me considère comme un fan des romans d’aventures et des films d’actions. Ça, il faut l’avouer ! Nous nous mettions énergiquement à s’approvisionner de tout ce qui nous nécessitait. Nous projetions de traverser l’espace, en direction d’Arbocos, dans d’excellentes conditions. Pour cela, Nadia et moi avions établi une liste de tous nos besoins. C’était une liste très longue, mais précise que Nadia a saisie et enregistrée sur le disque dur de son PC. Cela bien sûr pour pouvoir la réviser ou l’enrichir à tout moment. Quitter la Terre ne fut pas le cadeau de notre mariage récent, ni un luxe que nous nous offrions pour notre lune de miel. Ce fut un choix déterminé de notre part. Ce fut plutôt notre chance à saisir pour une vie meilleure. En ce temps-là, notre planète manquait sensiblement de ressources. Les puits de pétrole étaient épuisés à cause de l’industrialisation massive, la quasi-totalité des eaux douces de la planète étaient polluées, et nos gouvernements dépensaient des budgets énormes pour doter des milliards de populations d’eau potable. Nos terres agricoles étaient devenues sèches, arides et l’on produisait moins en moins d’aliments qu’on vendait désormais au marché noir à des prix hyper élevés. Notre planète s’est enfilée dans la peau d’un ogre horrible et sans merci. La prétendue civilisation de ce 22ème siècle nous assiégeait, empoisonnait. Elle ne profitait qu’à une minorité de richards qui détenaient en leurs mains le devenir de la planète. Notre quotidien n’était qu’une chute libre dans le néant, il n’était qu’égarement entre les labyrinthes obscurs d’effroi et du doute. Nous étions assimilés à des consommateurs idiots des contenus médiatiques qui submergeaient notre quotidien. Nous achetions tout, sans penser, ne serait qu’un instant, à gérer modérément nos dépenses. Nous fûmes les proies faciles du culte de la consommation. Nous engloutissions tout, sans réfléchir, aveuglément, incessamment… : Internet, les idées, les nouvelles modes, les vidéos clips, les séries télévisées… Tout, tout, tout. Nous nous transformions à de grandes machines à broyer. La loi de la répétition nous commandait. La mécanique nous caractérisait. Nous étions presque tous identiques. Nous étions des copies, des copies, des copies... des choses futiles, insignifiantes, inexpressives. Nadia et moi, faisions partie des milliers des humains ayant choisi de fuir la Terre à la quête d’une vie meilleure dans un nouvel astre. Arbocos fut notre choix ultime en raison de sa proximité climatique et géographique avec la Terre. En plus Arbocos, d’après mes recherches personnelles sur le Net, est l’une des planètes les plus « vivables » après la Terre et Caucabctus situées toutes les deux dans notre système solaire. Le jour J, notre navire spatial prit le chemin d’Arbocs. Ce fut vers un monde inconnu que nous voyagions. Bien que notre documentation et connaissance préalables sur Arbocos étaient abondantes, nous ne nous manquions pas de sentir une certaine angoisse à l’idée de pouvoir vivre sur une autre planète. Sur le visage réfléchi et crispé de Nadia je lisais cette angoisse qui s’annonçait nettement et sans aucune réserve. Moi, je réussis à dissimuler mon angoisse. Mais au fond de mon cœur, j’éprouvais exactement le même sentiment, et avec la même ampleur. Le voyage se passa sans de réelles difficultés. Le seul obstacle fut de s’adapter rapidement avec les conditions de vie au navire. La pesanteur de nos corps nous gênait au début mais nous ne nous tardâmes pas à s’y habituer. Nous étions contraints à gérer un peu sévèrement nos ressources. Nous prîmes nos précautions pour tout éventuel incident d’ordre technique qui pourrait retarder la date d’arrivée prévue à Arbocos. Nous nous nourrissions juste du minimum nécessaire qui nous maintenait en vie. Nous jeûnions un jour sur cinq. Nos douches, nous les prenions chaque dix jours. Au cours de notre voyage au cœur de l’espace, nous faillîmes craquer de solitude. A nos yeux, rien ne pouvait remplacer la chaleur humaine. Rien ne substituait l’homme, même dans sa folie, son irrationalité ou sa barbarie. La Terre nous manquait. Nos DVD, notre PC connecté à Internet depuis ce point perdu dans l’espace, nos BD, ou même nos romans policiers...rien ne réussit à nous divertir, à nous faire oublier notre terre si chère à nous. Pourtant, nous étions forcés à nous « réprimer » un petit peu. Notre rêve étant de voir d’ici 148 jours terrestres la planète Arbocos se dessiner lumineusement sur la face du ciel. Nous étions surtout bien décidés à nous lancer dans notre aventure. Coûte que coûte, nous devrons atteindre Arbocos. Nous devrons transpercer le cosmos infini pour embrasser la terre d’Arbocos. Nous le devons à tout prix pour y fonder une nouvelle vie et donner naissance à des humains doués d’intelligence et d’esprit. A travers la double vitre de notre cosmos spatial nous nous amusions à regarder les étoiles. La voûte céleste en était pleine jusqu’à l’encombrement, mais la main divine perfectionnait leur architecture. Nous étions face à un tableau splendide qui nous charmait. Nous étions éblouis, à méditer et à sentir la magie des étoiles. Les jours s’écoulèrent. Nos commencions à nous accoutumer graduellement à notre vie dans le navire. Au bout de 4 mois de voyage, nous amorcions le calcul des jours qui nous restèrent pour atteindre Arbocos. 140, 141, 142, 143,144…. Et vint le 147ème fameux jour. Un jour pas comme les autres. Mémorable pour nous deux certes, mais surtout affreux, infernal. Son souvenir reste dans notre mémoire plus collant qu’une vielle cicatrice. C’est qu’à minuit du 147ème jour, alors que le vaisseau se prêtait à l’atterrissage sur la terre d’Arbocos, Nadia reçut un message d’alerte sur sa boite électronique. Avant même de le lire, Nadia se connecta à Internet et activa son logiciel de traduction Univelg. Celui-ci avait la capacité de déchiffrer toutes les langues de la terre et des autres planètes habitées. Même hors de notre système solaire, et dont l’Arbocary la langue d’Arbocos. La surprise de Nadia fut si grande lorsqu’elle jeta ses premiers regards sur le message d’alerte. Il était rédigé dans un français clair et correct. Il était aussi bref que tranchant. Il portait la signature de l’empereur d’Arbocos. En voici le texte intégral : « Mesdames et Messieurs les humains, Au nom du peuple d’Arbocos, je vous demande de retourner à votre planète. Vous n’avez pas le droit d’atterrir sur Arbocos. Sachez que nous possédons les armes les plus destructives qu’elles soient pour vous anéantir. Des bombes atomiques sophistiquées, des fusées, des avions de guerre F 116… Bref, tout ce qu’il faut pour vous pourchasser de notre planète. Sachez que nous avions pu nous approprier de vos sciences, de vos technologies depuis l’explosion informationnelle qu’a connue votre planète. Vous avez commis la grave erreur de ne pas contrôler la masse gigantesque des informations fluant sur notre planète. Maintenant, votre civilisation nous est familière. Elle est d’ailleurs la nôtre. Nous sommes plus puissants que vous. Nous avons plus d’armes. Nos ressources sont abondantes, pas comme les vôtres. Nous sommes une nation en plein progrès. Nous ambitionnons à fonder la civilisation la plus illustre, la plus grande qu’elle soit, et nous avons la volonté et les moyens. Nous ne vous permettons jamais de coloniser notre planète. Allez chercher à vivre ailleurs, si vous trouvez vraiment une planète qui accepte de vous accueillir ! ». Une panique horrible nous saisit quand nous vîmes les fusées de l’ennemi se lancer vers nous. Ce furent des boules flamboyantes qui avancèrent avec une vitesse incroyable vers notre chaloupe. Ce fut le spectacle de la mort lorsque nous fûmes entourés des boules de feu. C’est la fin. Nous allons périr. Nous allons mourir dans un massacre barbare si nous n’agirons pas vite. Sans réfléchir Nadia activa le système de défense. Notre vaisseau commença à dégager des masses successives de vapeurs froides. Au bout de quelques minutes, il fut entièrement couvert d’une couche épaisse de glace. Ce qui nous permit de résister, provisoirement, à la chaleur infernale des boules. J’augmentai au maximum la vitesse du vaisseau, je changeai sa direction. Je pris le chemin du retour, plutôt de la fuite. Nadia et moi, militâmes pour sortir de la zone du danger. Nous conduisîmes à une vitesse folle le navire. Nous étions obsédés par l’idée de la fuite. Nous traversions des galaxies, des cieux étoilés, des univers infinis. C’était l’envie ardente d’échapper à la mort qui alimentait notre volonté. Nous priions Dieu pour nous aider. Nous étions égarés. Nous nous sentions seuls, jetés dans un fossé, à la merci de l’inconnu. Désormais, nos réserves étaient quasi épuisées. Il nous restait très peu d’eau et de nourriture pour survivre. Le pire ce fut que l’énergie qui déplaçait notre chaloupe dans l’espace ne tardait pas à s’épuiser. Dans 2 ou 3 jours au maximum elle descendit au niveau zéro et nous retrouverions la mort inévitable. Surtout, il ne fallait pas trop y penser ! Il fallait espérer la production d’un miracle. Même si nous nous retrouvions entre les dents de la mort. Même si nous étions jetées dans les ténèbres profondes d’une nuit sans fin, d’un destin sans pitié. C’était notre façon unique de résister à la mort qui s’approchait. Espérer, espérer, espérer… Le premier jour passa, le deuxième aussi. Nous étions morts de faim, abîmés de fatigue. Nous comptions les heures qui nous séparèrent du troisième jour. Pour survivre, nous n’avions qu’une bouteille d’eau minérale et une boite de comprimés vitaminés. La douleur nous pinça le cœur. Nous pensions avec amour et douleur à la Terre. Des milliers d’événements, de souvenirs, d’images si chers à nous traversèrent notre mémoire. L’enfance, la jeunesse, notre fête de mariage. Nos parents, nos proches, nos camarades. Notre enthousiasme initial pour l’aventure et la quête de l’espace. Tout se rassemblait dans un nuage de tristesse. Nous étions les plus malheureux du monde. Deux êtres vulnérables, fébriles. Nous étions sans défense, perdus dans un univers immense, attendant la mort qui s’approche. Maintenant, notre chaloupe se déplace lentement dans l’espace. Elle traverse des couches épaisses de poussière. Elle continue sa chute libre dans le vide. A travers sa double vitre nous jetons des regards évasifs aux étoiles enveloppées de beauté et de lumière. Nous voyons la vie et la mort se rencontrer dans une étreinte glaciale. Nous voyons la mort. Nous descendons aux profondeurs du néant…. |
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J'adore écrire et lire les autres !
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