La nuit de la dinde

Edition : Métailié
Année de parution : 2003
France

Quatrième de couverture :

24 décembre au soir, le père Noël sonne à la porte des Boutonnier, les enfants sont ravis. En fait, le père Noël prend en otage la famille du directeur de la banque et ses invités. Mais que cherche vraiment cet ancien dirigeant d'une société de sécurité, qui depuis neuf mois a utilisé toutes ses capacités techniques pour surveiller le groupe de personnes réunies autour de la dinde ? Compte-t-il réellement dévaliser la banque au petit matin ou bien veut-il soumettre les convives à un pervers "jeu de cadeaux" qui leur fera avouer leurs secrets les plus honteux et les dressera les uns contre les autres ?
Finiront-ils déchiquetés par les bombes que le père Noël leur a collées au corps ou bien Jeanne, l'enfant trop sérieuse, leur sauvera-t-elle la vie avec l'aide des amis imaginaires qui peuplent ses rêves ?


Critique :

Voici un roman court qu'il aurait été de circonstance de présenter à Noël si j'avais pu le lire à ce moment-là (encore qu'il aurait peut-être gâcher l'ambiance des fêtes !). Car La nuit de la dinde n'a rien d'un gentil conte à lire au coin du feu, sur fond de "Mon beau sapin, roi des forêts".
C'est un roman noir, et d'un cynisme épais à couper au couteau, ce qui ne l'empêche pas d'être très jouissif pour peu qu'on apprécie les fables contemporaines cruels à la Friedrich Dürenmatt (l'auteur de La panne, avec lequel le roman de Quadruppani à une certaine parenté) ou les films de Michael Haneke.
S'il s'agit bien au départ d'une intrigue de polar, ce roman est surtout le théâtre d'un jeu de la vérité qui révèle les hypocrisies de chacun des invités (chacun aura sa part du gâteau, si j'ose dire) et montre qu'on ne connaît pas toujours ses amis aussi bien qu'on le pense, l'histoire du hold-up étant secondaire et pour tout dire vite oubliée. Car même si ce père Noël peut sembler une ordure à première vue, il se révèle surtout, de manière bien plus intéressante, un "dératiseur des consciences".

Prenant, bien construit, alliant suspense et critique sociale acerbe, La nuit de la dinde fait partie de ses romans qu'on lit d'une traite.

Je prend note et j'essaie de voir s'il y a moyen de l'avoir par l'entremise de ma bibliothèque. Il m'intrigue ce livre. Ça semble assez délirant et cynique pour me plaire.