A travers les confessions successives d'une femme, de son mari et de la bonne qui a brisé leur mariage, l'auteur dresse un tableau grinçant des relations amoureuses et humaines, marquées par l'irréductible solitude de l'individu et la terrible pesanteur de l'organisation sociale.

Mon avis :

Sandor Marai est un écrivain hongrois du 20ème siècle relativement méconnu malgré son talent. Je l'ai découvert en lisant ce roman que j'ai énormément apprécié.

La psychologie des personnages est très complexe et prend beaucoup de relief du fait qu'elle est présentée par l'angle intérieur et les angles extérieurs.

La construction en triptyque donne beaucoup de suspens à l'ensemble car les mêmes faits prennent un peu plus de sens après chaque confession. Le roman se clôt avec la confession rapide d'un quatrième personnage qui nous en dit plus sur le parcours du mari et de la bonne. Le roman en perd un peu de sa cohérence, mais c'est un défaut mineur.

Ce n'est évidemment pas très gai, le thème principal étant les incompréhensions inhérentes aux rapports hommes/femmes et riches/pauvres. Le contexte est original : la haute société hongroise, du début du 20ème siècle à l'après guerre. Mais le discours est intemporel, avec au final une morale sur la valeur inégalable de la culture.