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Zweig, Stefan
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Comme la plupart du temps, il s'agit là d'un recueil de nouvelles, et comme toujours avec cet auteur, je n'ai pas été déçu une seule seconde....
« La peur ». Une femme de bonne famille, à la vie bien rangée, se prend un jour de passion pour un autre homme que le sien. La passion des corps s'enflamme, mais elle ne peut se résoudre à quitter l'univers bourgeois qu'elle
fréquente. Jusqu'au jour où toute sa supercherie menace de s'écrouler. L'auteur nous emmène alors au plus profond des tourments de cette jeune femme. Il nous décrit sa descente avec une minutie et une justesse époustouflantes.
« Révélation inattendue d'un métier ». Un homme ayant du temps à perdre flâne dans les rues de Paris. Il aperçoit alors dans la foule un personnage qui semble avoir un comportement secret. Notre oisif va alors s'imaginer toutes sortes d'explications, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il a en face de lui un authentique pickpocket. Il va alors décider de le suivre, de voir comment il travaille. Le personnage en vient très vite à se prendre à son propre jeu. Il se met à chaque instant dans la peau du voleur, essaie d'en ressentir tous les mécanismes, tous les gestes, toute la préparation qu'il faut pour réaliser un vol au corps à corps sans que personne ne s'aperçoive de rien. L'auteur encore une fois nous bluffe par la manière qu'il a de décrire les moindres pensées que peut avoir ce pickpocket.
« Leporella ». Servante de son état, Leporella est une femme qui ne s'est jamais épanouie, qui n'a jamais su exprimer ses sentiments. Et encore moins son amour pour son patron. Pour son bonheur, pour celui de l'homme qu'elle aime, elle va assassiner la patronne. S'ensuivra alors une étrange relation entre Leporella et le patron qui a compris le geste de sa servante, et l'en remercie sans pouvoir lui dire.
« La femme et le paysage ». Le héros tient dans ses bras une jeune femme qui vient de s'évanouir à cause de la chaleur. Il s'imagine alors qui elle est...
« Le bouquiniste Mendel ». Mendel est un ordinateur vivant. Il a mémorisé toutes les parutions, tous les livres depuis une éternité sur tous les thèmes. Mais les affaires sont les affaires et son étrange mémoire n'a pas
su s'adapter à l'économie locale. Il n'a jamais donc pu faire fructifier son don. Et quand, vingt ans plus tard, un ancien étudiant retrouve le café où s'était installé le bouquiniste, c'est pour lui l'occasion de se replonger
dans ses souvenirs de cet étrange homme.
« Le collectionneur d'estampes ». Un vieil homme aveugle entretient avec amour une collection d'estampes qu'il ne peut plus voir depuis longtemps. Collection que sa famille a depuis longtemps remplacée par des feuilles de
papier pour permettre de payer les soins du vieil homme. Mais quand arrive un antiquaire, il est obligé de jouer le jeu et de mentir à cette personne étonnante et si attendrissante.
Cela devient une habitude avec Zweig, mais toutes ces nouvelles sont superbes. Une capacité si grande à s'immiscer au plus profond de ses personnages que le lecteur en reste bouche bée.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Roman historique
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avant 2001
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