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Camus, Albert
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L'avantage des livres pour le collégien, c'est que le citoyen lambda,
parmi lesquels je me compte, peut mieux situer un chef d'oeuvre comme
celui-ci.
Dans ce très beau texte, un avocat raconte à un concitoyen de passage à
Amsterdam sa vie, son égoïsme, son autosatisfaction, sa condition
humaine, ses angoisses. L'Algérie, sans être citée, est omniprésente
pour Camus. La responsabilité de la France dans le gâchis algérien mène
droit au thème de la culpabilité. Ce livre a paru en 1956, quelques
années avant la mort de Camus.
Dans le groupement de textes à la fin du livre,on trouve de larges
citations d'Eschyle, Tristan et Yseult, La Fontaine, Victor Hugo,
Malraux (de ce dernier: « juger, c'est, de toute évidence, ne pas
comprendre, puisque si l'on comprenait on ne pourrait plus juger. »)
Anecdotique: pour le Belge que je suis, Camus a introduit dans son texte le panneau manquant de Juges Intègres, volé à Gand en 1934. Ce tableau n'a jamais été retrouvé. Comme le monstre du Loch Ness, il réapparaît régulièrement dans les quotidiens de Belgique.
Pour les puristes, une écriture magnifique: ... « Quand je vivais en
France, je ne pouvais rencontrer un homme d'esprit sans qu'aussitôt j'en fisse ma société ».
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Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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Édition : Folio Plus, 119 p.
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| | Date :
8/1/2010
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Camus, Albert
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Je me trouve ridicule de mettre cette note à un écrivain qui, un an plus tard, recevra le Prix Nobel de littérature !
L'oeuvre de Camus comporte des cycles dont le dernier est justement La chute (il est vrai qu'il ne lui reste plus que 4 ans à vivre !)
Après le rayonnement de Noces , le sentiment de l'absurde de
L’étranger, La chute a une ambition morale et sociale, physique et
religieuse, à laquelle je suis restée insensible...
Une femme se suicide depuis le Pont Royal à Paris. Clamence passait par
là, entend un cri derrière lui, mais continue son chemin... sans chercher à lui porter secours !
Dès lors Clamence va se lamenter dans un monologue de 170 pages ! Il
mérite bien sa «chute» morale et sociale qu'il va s'appliquer
soigneusement, espérant bien entraîner dans cette disgrâce ses lecteurs
tous coupables, eux aussi, ils savent bien de quoi !
Lui qui n'aime que le soleil, va s'installer à Amsterdam, pays couleur
de pluie....
«Clamence» n'est pas sans rappeler «clamans in déserto» (criant dans le désert). La chute, dans la Bible, c'est aussi la chute d’Adam et Eve.
La chute du livre, ce sont les dernières lignes de l'ouvrage, le suicide est présent au début et à la fin de La chute.
Le dernier mot est «heureusement», c'est Clamence qui le prononce, en
ayant acquis la certitude que s'il se retrouvait dans la même situation
(sur le Pont-Royal,avec ce cri derrière lui), il agirait comme la
première fois !
«Paroles, paroles» comme dans la chanson de Dalida.... C'est la
démonstration minutieuse de leur inutilité !
Relisez La chute pour voir ce que vous en pensez !
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Wanda
(31 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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| | Date :
1/1/2010
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Camus, Albert
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La critique de François Lavallée est très pertinente et bien faite. Ici, nous voyons que personne n'est innocent, même s'il devait en être convaincu ! Le Christ lui-même ne l'est pas !... Il voulait racheter le péché des hommes alors que lui-même se sentirait coupable !... Le massacre des innocents, vous connaissez ?... Ah, le terrible aveu du narrateur qui espérerait que la jeune femme pourrait sauter à l'eau une seconde fois !... Mais c'est trop tard !
Personne n'est innocent, tous coupables. Il ne sert à rien de se voiler la face, il faut regarder en face la vérité et vivre avec elle.
Probablement le plus pessimiste des livres écrits par Camus, alors qu'il était un profond amoureux de la vie. Il nous le prouvera surtout dans Le premier homme mais cela peut aussi se sentir dans La peste…
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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Édition : Gallimard, 1956, 170 p.
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| | Date :
11/1/2007
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ajoutez votre critique |
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Camus, Albert
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On a tous au fond de soi une obscure espérance: celle d'être pur, innocent, d'avoir un « bon
fond », bref, de ne pas être coupable. Le narrateur de cette histoire a longtemps réussi à
entretenir cette illusion. Avocat, il défendait la veuve et l'orphelin pour le principe (et pour la
gloire), aidait les aveugles à traverser la rue, bref avait un comportement en tout exemplaire.
Mais le bon côté des choses, pour l'avocat, c'est de ne pas être l'accusé. Or, il existe aussi au
fond de soi un obscur sentiment de culpabilité, ne serait-ce que du fait qu'il existe des plus
malheureux que nous, ne serait-ce que de savoir que nous n'avons pas, n'aurons jamais le
courage de la solidarité humaine.
Le Jugement dernier n'est rien : « J'ai connu ce qu'il y a de pire, qui est le jugement des
hommes. » On juge autrui pour retarder le plus longtemps possible son propre jugement. Puis
vient un moment où un rire obscur éclate dans son dos, un moment où l'on fait face à sa réalité,
au-delà du masque que l'on s'est donné.
Presque toutes les pages de ce livre expriment des idées qui font réfléchir, nous poussent vers
l'humilité et nous offrent un cadre non complaisant pour réévaluer notre condition individuelle et
collective comme humains.
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François Lavallée
(210 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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Édition : Gallimard, 1956, 156 p.
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| | Date :
avant 2001
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Livre(s) de Albert Camus critiqué(s) sur le Guide
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