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Germain, Sylvie
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Magnifique.
Magnus, l'ours en peluche d'un petit garçon réduit à reconstruire sa mémoire après l'âge de cinq ans. Il survit grâce à l'amour de sa maman et aux soins de son père, un grand médecin. Les chapitres, intitulés « fragments » (comme dans la mémoire), entrecoupés de notules ou de poèmes (peu envahissants) reconstruisent peu à peu un être morcelé et blessé. Un désir d'amour éperdu, des rencontres féminines extraordinaires, une solitude insondable, tout cela dans une langue magnifique et sans aucune fausse note.
Cela se passe pendant et après la dernière guerre mondiale.
Cela aurait pu se passer ailleurs et en d'autres temps. La découverte de soi, comme celle de l'autre, cela ne finit jamais.
Un éblouissement.
Prix Goncourt des Lycéens 2005. Et on prétend que les jeunes ne lisent plus?
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Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Albin Michel, 275 p. Prix Goncourt des Lycéens 2005
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| | Date :
12/1/2006
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Germain, Sylvie
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À quand l'habit vert de l'académicienne pour Sylvie Germain? En effet, cette auteure a une langue aussi riche et suave qu'un François Nourissier ou un Jean d'Ormesson, mais en plus, elle, elle raconte une histoire! Magnus est un petit garçon qui grandit en Allemagne nazie. Sa mère lui parle de sa famille glorieuse, de ses deux frères qui ont perdu la vie sur le front russe pour la grandeur du Reich. Puis, l'Allemagne tombe, et Magnus découvre que son père médecin travaillait... pour les camps de la mort. C'est la déchéance pour sa famille autrefois si prestigieuse, qui doit dorénavant se cacher en Suisse pendant que le père leur cherche une retraite au Mexique. Mais il mourra là-bas, et Magnus, parti sur ses traces une fois rendu à l'âge adulte, se souviendra soudainement de sa petite enfance, pour comprendre que ces parents-là ne sont pas les siens : il a été recueilli par sa mère adoptive à cinq ans, après avoir perdu sa vraie mère dans le bombardement de Hambourg.
Encore une fois, donc, Magnus devra se refaire une identité. Et tout au long du livre, les choses et les événements qui jouent normalement ce rôle lui fileront entre les doigts. Il aura aimé deux femmes, et les deux trouveront la mort. Chaque fois, Magnus doit se reconstruire. Il ne réussira jamais à savoir qui étaient ses vrais parents. Le seul fil conducteur de toute sa vie, c'est son ours en peluche, qui date d'avant le bombardement de Hambourg et qu'il a toujours gardé avec lui. Mais à la fin du roman, il s'en départira. Peut-être parce qu'il aura compris que notre identité tient finalement plus au présent, si fuyant soit-il, qu'au passé, fixe et obscur.
Au-delà de l'histoire, la qualité exceptionnelle de la langue de Sylvie Germain, la richesse de son vocabulaire, son amour manifeste des mots, sont dignes de mention.
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François Lavallée
(210 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Albin Michel , 2005, 276 p. Prix Goncourt des Lycéens 2005
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| | Date :
8/1/2006
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Livre(s) de Sylvie Germain critiqué(s) sur le Guide
Livre(s) de Sylvie Germain critiqué(s) sur le Club de lecture le BouquiNet
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