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Houellebecq, Michel
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Le personnage principal de cette histoire s'offre quelques jours
de vacances sur l'île de Lanzarote. Ce personnage ressemble fort à ceux que
l'on connaît de l'auteur, c'est-à-dire pas de bons vivants à première vue.
Ce séjour est une occasion de s'échapper de la grisaille parisienne pour
tomber dans la morosité des voyages organisés. Après quelques excursions
sans intérêt, où il fait la rencontre d'un certain Rudy, il décide de
profiter de ses vacances pour nouer une relation à trois avec deux touristes
allemandes. Les ébats à trois se renouvellent quelques fois jusqu'à la
surprise du départ de Rudy, qui décide de s'installer dans l'antenne locale
de la secte des Raëliens. Le héros continue à profiter de ses vacances avec
les deux femmes, puis rentre chez lui.
Pas enthousiasmant ce résumé n'est-ce pas? Peut-être parce
qu'il est dans la veine du sentiment de ce roman, peu enthousiasmant. Ce n'est pas du roman que je parle ici (quoique), mais plutôt de l'ambiance que
veut se faire dégager Houellebecq. Ce récit est pour lui l'occasion de
cracher sur le tourisme de masse, ce qu'il fera encore mieux dans
Plateforme. Il crache plus généralement sur la fin de notre siècle qu'il
juge déprimant au possible. Il aborde aussi le problème des sectes et, mais
c'est presque sans étonnement que je fais cette remarque, il ne les dénonce
pas avec une grande virulence. Il ne les cautionne pas mais n'en fait pas non
plus une condamnation. Peut-être pour éviter une certaine démagogie, ou ce
qu'il pourrait considérer comme tel, lui et ses idées si pessimistes sur
notre société.
Pour ceux qui ne la connaîtrait pas, la secte raëlienne a été
montée par un Français, Claude Vorilhon, qui a découvert les extraterrestres
du fin fond de son massif central. Ces derniers seraient les créateurs de la
Terre, on les appelle les Elohim, et vont bientôt revenir. Ça commence sur
des bases farfelues, mais elle se fera connaître pour ses activités de
biotechnologie, et un procès pour diverses activités sexuelles perverses,
notamment sur des enfants.
En plus de ce récit, le livre contient quelque textes sur des
thèmes qu'il aime bien : échangisme, société désespérante.
Rien de bien révolutionnaire dans ce Houellebecq, mais ça se lit
tout de même.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Librio, 95 p. Prix Nobel 2002
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1/1/2003
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