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Toussaint, Jean-Philippe 
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Très beau roman de ce jeune romancier belge qui a déjà publié d'excellentes oeuvres comme La salle de bain, La télévision, L'appareil photo et Faire l'amour.
Le roman se déroule en trois lieux : Shangaï, Pékin et l'île d'Elbe.
Le sujet : un homme cherche à rejoindre une femme avec la présence permanente du désir et de l'inquiétude. La première partie du récit se passe la nuit dans un train qui mène de Shangaï à Pékin où le narrateur, Zhang Xianghi son guide chinois et la secrétaire-hôtesse Li Qi vont voir une expo d'art contemporain. L'atmosphère est très chaude dans ce train en plein été... tandis que l'Européen et la Chinoise font plus ample connaissance dans les toilettes, le téléphone portable que le guide lui avait remis se met à sonner, interrompant les ébats du couple : c'est Marie, la compagne du narrateur. Son père vient de mourir. Tout s'accélère et se précipite dans la deuxiéme partie : de Pékin, il se retrouve à l'île d'Elbe pour l'enterrement du père de Marie, mais il préfère disparaître à la vue de Marie.
« Depuis cette nuit, depuis le coup de téléphone de Marie dans le train, je percevais le monde comme si j'étais en décalage horaire permanent, avec une légère distorsion dans l'ordre du réel, un écart, une entorse, une minuscule adéquation entre le monde pourtant familier qu'on a sous les yeux et la façon lointaine, vaporeuse et distanciée, dont on le perçoit. »
« Comme si nous ne pouvions désormais plus nous approcher, et nous aimer, que dans le hérissement et la brusquerie. »
« Je sentais le temps passer avec une acuité particulière depuis le début de ce voyage, les heures égales, semblables les unes aux autres, qui s'écoulaient dans le ronronnement des moteurs, le temps ample et fluide qui m'emportait malgré mon immobilité, et dont la mort - et ses violentes griffures - était la mesure noire. »
Comme on le constate, le style est très pur, fluide et poétique pour rendre du monde une image remplie de densité, de mystères et de contingence à travers le temps et l'espace, à la croisée des chemins du hasard et de l'amour, engendrant une « beauté convulsive », comme disait André Breton.
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Alfred Van Roey
(68 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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1/1/2006
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