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Bernhard, Thomas 
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L'imprécateur autrichien frappe très fort dans cette histoire de famille.
Franz-Josef Murau vit à Rome. Il s'adonne à la philosophie et à l'enseignement. Il en a les moyens. Issu d'une famille noble, il peut se permettre une vie de rentier. Dès les premières pages, il apprend par un télégramme la mort de ses parents et de son frère aîné dans un accident de voiture. La propriété familiale de Wolfsegg (oeuf de loup, tout un symbole) qu'il abhorre, lui revient par héritage. Le livre est écrit en deux parties: le Télégramme, et le Testament. Une partition monastique: deux très longs chapitres, pas d'interlignes, sur un mode incantatoire, et somme toute fort classique. Une série de personnages aussi abjects les uns que les autres, à commencer par le narrateur lui-même, emportent le lecteur dans un véritable tourbillon de misanthropie pratique. A commencer par ses parents: un père ne rêvant que de la gestion de son domaine, une mère mondaine qui préfère le frère aîné, deux soeurs à la limite de la
débilité mentale, son élève Gambetti qui ne pense qu'à faire exploser le monde, l'archevêque Spadolini, homme brillant et amant en titre de la mère. L'Autriche est décrite comme national-socialiste et catholique. Le domaine est entretenu par les jardiniers (les préférés de l'auteur) et les chasseurs qu'il déteste. Les parents ont gardé leurs privilèges grâce à leurs amitiés avec les nazis.
Un livre qui aurait eu droit au bûcher du temps de l'inquisition, du nazisme ou du stalinisme (barrer les mentions inutiles). Malgré tous ses efforts, le narrateur n'arrivera pas à «éteindre» ce qui le rattache à son enfance.
Une tragédie moderne remplie d'amertume.
Petite remarque en passant: Franz-Josef Murau ne semble pratiquer aucune vie sexuelle. Peut-être un début d'explication à son rejet du genre humain?
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Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : L'Imaginaire Gallimard, 509 p.
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9/1/2009
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