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Le Clézio, Jean-Marie Gustave
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Tous deux sont peintres. Physiquement dissemblables comme un éléphant et une colombe, ils mènent ensemble une vie amoureuse agitée, marquée par le désir de liberté, et la nécessité d'être ensemble, partageant le même idéal révolutionnaire, et le même engagement artistique. Diego Rivera, un ogre, d'une stupéfiante capacité de travail, compose des fresques immenses, qui célèbrent à la fois le passé du Mexique et l'avènement d'un monde nouveau, fraternel, où le capitalisme serait banni. Frida Khalo est une femme petite au caractère trempé, infirme, qui se lance à corps perdu dans son amour pour Diego et la peinture. Ses tableaux sont liés à sa vie, à ses douleurs, à sa solitude, comme dans cet autoportait, où assise sur sa chaise d'infirme, elle tient, en guise de palette, son coeur aux artères apparentes, et des pinceaux imprégnés de son sang. À sa dernière exposition, à Mexico, les visiteurs verront Frida couchée dans un grand lit à baldaquin, vêtue de sa plus belle robe zapotèque, maquillée, portant ses boucles d'oreilles d'or et de turquoises, femme brisée qui trouve encore la force de sourire. On comprend l'intérêt de Le Clezio pour ces artistes hors du commun, et pour leur célébration d'un monde primitif qui nourrit ses propres ouvrages. Même si des maladresses et des redites peuvent irriter, le sujet emporte l'ouvrage. Diego est à la mesure de ses fresques, et l'évocation de Frida est inoubliable.
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Alain Rotko
(54 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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7/1/2002
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Livre(s) de Jean-Marie Gustave Le Clézio critiqué(s) sur le Guide
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