|
|
|
|
|
Juan, Pascal
|
|
Quatrième de couverture :
Faire le ménage nu devant de vieilles dames argentées en manque d'émotion...
Patrick, futur Conchito, a enfin trouvé l'idée qui va lui permettre de gagner dignement sa vie et trouver sa place dans la société.
«Tout à mon enthousiasme juvénile, j'avais l'impression de recréer le monde de l'érotisme, tel l'astronome amateur persuadé de découvrir des galaxies inconnues. J'avais, en quelque sorte, la bite dans les étoiles.»
Si au début l'affaire est plutôt brillante, pour sa longévité elle exige néanmoins de rechercher une nouvelle clientèle. Et dans ce genre d'activité, il n'est pas rare d’assister à des dérives baroques voire dissolues...
Sorti tout nu du jardin d'Eden, Conchito, lui, ne demande qu’à exercer tranquillement le maniement de l'aspirateur en dodelinant des bijoux de famille, comme un honnête petit artisan.
Mais pour supporter cette pression mondialisée et ce nouveau doute qui s'installe, il s'épanche peu à peu sur sa bouteille tout en fantasmant sur les gros seins de sa voisine.
Sans compter qu'au moment où il rencontre la femme qui s'intéresse enfin à lui, il s'aperçoit que son sexe rétrécit, aspiré de l’intérieur...
Sur fond de précarité sociale et dans un style jubilatoire teinté d'ironie et de dérision, Pascal Juan réussit à nous dépeindre un personnage désopilant et désabusé, dernier habitant d’un monde suranné; un Don Quichotte dont la lance a le mauvais goût de se rétracter au moment d’affronter les moulins...
Mon avis :
Malgré les apparences le roman est très drôle, et touchant à la fois. Et, s'il est parfois un peu leste dans son vocabulaire, il évite toujours la vulgarité. Au-delà du thème qui peut semble trivial, c'est une illustration, jamais démonstrative, du monde de ceux qui sont exclus du «sexe» parce qu'ils sont d'abord exclus sociaux.
À mettre entre toutes les mains à partir de l'adolescence – surtout celles des garçons qui retrouveront certainement une part de leurs doutes sur leur identité «virile».
Je l'ai lu en deux soirs, ça ne vous tombe pas des mains. Une bonne surprise.
|
|
Saint Etienne
(première critique)
|
|
Genre : Fiction
| |
Édition : Presque Lune, 2010, 235 p.
|
| | Date :
9/1/2010
|
ajoutez votre critique |
Livre(s) de Pascal Juan critiqué(s) sur le Guide
|
|
|
En ligne : 5577 visiteur(s)
|