Chant et sang

Le vide enveloppe les objets. L’obscurité me donne envie d’être. Je veux écrire. Loin du sublime et du grotesque. Ecrire. Les mots me haïssent, c’est évident je les aime. Je suis un moi qui a perdu sa bataille avec le monde et ses ruses. Les mots viennent s’asseoir devant la scène. Ils deviennent les spectateurs d’une abominable farce. Le héros, c’est l’autre. Le pitre, c’est l’autre. « Rien n’est plus ridicule que le tragique » dit-il. Lui aussi je l’entends. Il me déteste. La haine fait vivre. Une maxime aussi ancienne que le néant. « Pourtant » apparaît et avec lui la logique. Reine homme et roi femme. La logique. L’image d’un être qui prend la couleur de la misère se compose petit à petit. Petit petit petit viens que je t’enfile sur le fil du collier de mes autres poèmes. La vache il foutu le camp ! Je parlais de la misère dans son acception la plus……..je ne trouve pas le mot personnage. Peut-être ne veut-il plus théâtraliser les délires amers d’un Socrate. La vertu est un plaisir et nous ne péchons que par ignorance. O mon pauvre vous êtes à l’origine de la mort de la tragédie. Ils le disent non Nietzsche vous accuse. Les mots renoncent au principe de l’identification. Ils veulent être des spectateurs. A leur gré, ils veulent être des spectateurs. Enfin je t’ai trouvé mon cher. Tu es de retour sur la scène. Tes Amis sont presque tous ici. Le théâtre est vide mais la scène est pleine de joie. Oui, je parlais de la misère dans son acception grotesque. La souffrance accouche de l’art. L’art accouche de la souffrance. La misère change de sens. Elle devient sublime. Ce n’est pas la fin du dualisme moi/mots. Parlons seulement d’un accord provisoire.




                                                                                                     Mars 2006

Chant et sang