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Vos écrits
 Le forum du Guide - Critiques de livres : Connexes à la lecture : Vos écrits
Icône du message Sujet: Cylia Répondre Nouveau sujet
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Patrick Delay
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Depuis le: 02 janvier 2007 Status actuel: Inactif
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Citer Patrick Delay Réponsebullet Envoyé : 22 janvier 2007 à 01:29
Message posté par annalekt

bonjour whismerhill,tu n'as pas à nous remercier de te lire quand on n'a du talent c'est normal d'avoir des "fans" bon dimanche.


Tu n'as aucune obligation de le faire, c'est vrai.
Mais continue tout de même car de constater que ce que l'on dit a de l'intérêt pour quelqu’un c'est bien agréable.
La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié... J'ai oublié de qui c'était      Encore faut-il qu'il reste quelque chose
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whismerhill
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Citer whismerhill Réponsebullet Envoyé : 24 janvier 2007 à 05:46
Voici le chapitre IV. Bonne lecture ;-)

IV: Marc cherche,...

Je ne me rendormis pas cette nuit-là. Claire appela simplement la police et les décommanda, selon ses propres termes. Qu’elle, qui aime tant commander, puisse décommander quelque chose avait un je-ne-sais-quoi de surnaturel. Elle n’avait eu aucun mal à trouver une excuse pour qu’ils ne se déplacent pas. J’en aurais été incapable. Je mens très mal et cela se voit. Elle le voit.
Nous nous recouchâmes comme si de rien n’était. Les soubresauts que je perçus au bout de quelques minutes me prouvèrent, sans aucun doute possible, que j’étais le seul à me sentir mal. Je n’avais pas rêvé et elle n’avait pas pu s’enfuir, — tout était fermé à clé — pour aller où, de toute façon. Entre ces deux certitudes, un mystère. Je décidai d’aller voir les propriétaires de la maison en construction, où j’avais trouvé Cylia, dès le lendemain.
Cylia… Ce prénom me faisait sans cesse penser à Simon & Garfunkel et leur chanson Cécilia. J’ai longtemps cru qu’ils disaient Cilia avant de comprendre que je me fourvoyais depuis le début. Lorsque la petite m’avait dit son prénom, c’était la première idée qui m’était venue en tête.
Je passai une partie de la nuit à me demander quelle était la meilleure manière d’aborder ces gens. Je ne devais pas leur paraître trop étrange. Après tout, ils étaient mes futurs voisins, même lointains. Inutile de détruire nos relations avant même de les créer.
Le reste de la nuit me servit à réfléchir sur les alternatives que j’aurais si jamais — comme je le craignais — ces personnes n’avaient pas de fille et ne connaissaient aucune Cylia. Demain, j’irai pianoter frénétiquement sur le oueb, et aussi au commissariat, chercher si aucune petite fille avec ce prénom n’aurait disparu.
Six heures trente. Il était tôt, mais si je me levais, elle ne trouverait pas cela étrange. J’expédiai mon petit-déjeuner plus vite que si j’avais rendez-vous avec le pape lui-même. Je fis ma toilette plus rapidement encore : les dents, un peu d’eau sur le visage, du déodorant, et le tour est joué.
Étape numéro une, retourner sur le chantier. Je sortis et me dirigeai vers la construction comme je l’avais fait la veille. Il faisait plus sombre hier mais guère plus. J’arrivai devant et restai un moment à observer la bâtisse. Je ne sais pas ce que je cherchais à ce moment précis.
Je montai les escaliers en béton. Chaque pas était l’occasion d’un flash me remémorant hier. La moindre seconde me revenait embrumée, effilochée, comme venant d’un mauvais rêve. J’enrageais intérieurement de ne rien pouvoir faire face à cet oubli programmé d’une partie de ma vie.
Je me retrouvai dans la pièce où la rencontre s’était produite. Le jour se levant, je réalisai que cela allait probablement être une chambre. Et à sa superficie, je pus déduire qu’elle pourrait fort bien être la chambre de Cylia. Je m’avançai vers le coin où je l’avais vue. Des picotements m’étreignirent les bras, comme s’ils étaient engourdis.
Je m’accroupis. Je cherchais un indice corroborant ce que je pensais être la réalité. De longues minutes, je ne vis rien, jusqu’à ce que je me demande comment j’avais fait pour ne rien remarquer. Peut-être parce que l’objet était anodin ? Par terre était posé — non ! Placé. — un exemplaire du magazine PaP (Particulier à Particulier). Il était très ancien mais parfaitement conservé. Je regardai la date sur ma montre, mécaniquement. Ce journal avait sept ans.
Je crus d’abord à un hasard sans intérêt, mais je trouvais curieux la façon dont il avait été disposé, comme si l'on avait voulu que je le trouve. Je restai là un moment à réfléchir, à observer les alentours, à jouer à Sherlock Holmes. Je dus toutefois me rendre à l'évidence : je n'avais rien d'un détective alors je pris mes cliques et mes claques et rentrai chez moi prendre un petit déjeuner bien mérité.
Elle m'attendait, pleine de reproches, comme d'habitude. J'eus droit à « Où étais-tu encore ? » mais aussi à « Pourquoi m'as-tu encore laissée seule ? » pour terminer par l'indispensable « Tu as une maîtresse, c'est ça ? ». Devait-elle se sentir si peu sûre d’elle pour craindre systématiquement cette éventualité !
Nous déjeunâmes après que je lui ai dit ce qu’elle désirait entendre. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour avoir la paix. J’allai même jusqu’à lui proposer de m’accompagner au commissariat. Je connaissais son agoraphobie. Je savais qu’elle ne viendrait pas et elle ne me déçut pas. J’en profitai pour maximiser l’estimation de durée de mon absence, en lui disant que je serais là pour onze heures. Ainsi, j’aurai tout le loisir de prendre mon temps afin de mener mon enquête.
J’enfilai mon manteau sous l’œil dubitatif de Claire et sortis en poussant un soupir de soulagement. Je tirerai cette affaire au clair, qu’elle le veuille ou non. J’allais devoir être prudent car, à coup sûr, elle allait fouiller mes vêtements de fond en comble, à peine le pas de la porte franchi. Je n’avais rien à cacher… Enfin pour l’instant car un pressentiment m’étreignait depuis maintenant presque sept heures ; depuis que j’avais trouvé Cylia. J’avais subi son attraction. Son prénom et son visage tournaient en boucle dans mon esprit. J’étais sûr qu’il y avait une raison et je devais la trouver. La réponse était peut-être au commissariat.
L’exemplaire de PaP, que j’avais trouvé dans la maison, était toujours posé sur le siège conducteur de ma voiture, là où je l’avais mis en revenant de ma visite. Je le déplaçai côté passager. Son contact me procura quelques fourmillements dans l’avant-bras comme après s’être endormi dessus — je n’avais pas dormi — mais je n’y prêtai pas attention. Un faux mouvement, sans doute.
J’avais décidé de commencer par téléphoner à mes futurs voisins. D’abord, il me fallait récupérer leur numéro sur le panneau du permis de construire. Une fois fait, je composai fébrilement les dix chiffres magiques sur mon portable. La sonnerie me parut très longue, mais je n’en comptai pas plus de trois. Une voix féminine m’accueillit, encore un peu enrouée. Il était tôt. Sans prendre de gant, je lui demandai si elle était bien la future propriétaire de la maison près de chez moi. Sa réponse affirmative amena ma question sur une éventuelle petite fille prénommée Cylia. Je ne fus même pas déçu de ce qu’elle me dit. Je m’y attendais. Cela se résuma à « Nous n’avons pas d’enfant, mon mari et moi. ». Elle me bombarda alors de questions pour savoir qui j’étais mais je conclus par les formules de politesse sans m’expliquer et raccrochai. J’avais mis le tact au placard !
Je me rendis compte que pendant toute la conversation, je m’étais mis à feuilleter le magazine, mécaniquement. Difficile de dire si des images s’étaient imprimées mais certaines photos ne m’étaient pas étrangères. Avais-je été en contact avec ce numéro ? Et dans quelles circonstances ? Est-ce que cela avait un rapport avec Cylia ? Difficile à dire.
Je jetai ma lecture sur le siège arrière et démarrai, direction le commissariat. Pourtant, dans ma tête, les quelques photos que mon cerveau avait imprimé ne voulaient pas s’en aller. Elles tournaient en boucle dans mon esprit.
J’arrivai au commissariat de mon quartier, tout excité à l’idée de ma recherche et, peut-être, de mes découvertes. J’essayai d’en dire le moins possible à l’officier qui s’occupa de moi. Je ne voulais rien lui cacher mais je craignais qu’il ne me prenne pour un fou. Il ne mit pas longtemps à me trouver la liste des Cylia déclarées disparues. Le prénom n’étant pas courant, elle ne comportait qu’une entrée. Malheureusement, l’équipement laissait à désirer et le terminal monochrome du policier ne lui permit pas de m’afficher une photo. Il me donna l’adresse — j’en fus surpris, je pensais qu’il serait réticent — et je partis avec ma prise de guerre.
Coup de chance pour moi, ils n’habitaient pas très loin, eux aussi dans la banlieue est de Paris. Mon excitation n'avait d'égal que mes craintes de me voir opposer une fin de non-recevoir. Je conduisis en automatique. Mes vitesses étaient manuelles, mais je ne réalisai pas le chemin que j'avais parcouru. Heureusement, mon GPS fut nettement plus attentif.
Je m'arrêtai lorsqu'il me dit d'une voix suave et féminine : « À...Disse... Mètres... Vous êtes arrivé. ». Immédiatement, je me rangeai sur le bas côté et coupai le moteur. Je regardai le numéro sur la feuille que m'avait donné le policier, puis la maison portant le même. Ma réponse était à une quinzaine de mètres — n'en déplaise à la demoiselle électronique — mais je rechignais à descendre, comme un collégien amoureux qui n'ose pas faire sa déclaration. Je n'étais ni au collège, ni au lycée et je sortis de mon véhicule, direction le numéro dix-neuf, le cœur battant.
Lorsque je me trouvai devant la porte, je pris sur moi et sonnai. Elle s'ouvrit instantanément comme si quelqu'un se trouvait derrière. C'était le cas.
La femme qui m'avait ouvert était jeune (et jolie). J'avais préparé mon discours mais au dernier moment, les mots me manquèrent. Devant mon silence, elle me demanda poliment ce que je désirais. Je lui répondis que je venais pour sa fille. Elle me laissa entrer et je vis tristement, dans l’entrée, une photo de sa fille Cylia. Elle était blonde et avait douze ans. Mon moral s'effondra !
Je repartis chez moi, ne sachant plus vraiment quoi faire. Les quinze minutes de mon trajet ne m'inspirèrent pas. Aucune idée ne vint illuminer ma triste fin de matinée, et j'arrivai dépité devant ma porte. Je l'ouvris. Claire se précipita vers moi depuis le salon. J'aurais juré qu'elle m'avait attendu. Son visage était grave, presque méchant. Elle me dit en insistant sur chaque syllabe comme si j'étais un enfant :
− Une jeune femme t'attend dans le salon
J'étais surpris et le lui fis comprendre.
− Une femme ? Que veut-elle ?
− Je ne sais pas ! répondit-elle hautaine et, sans doute, vexée. Tu n'auras qu'à le lui demander.
Puis, elle tourna les talons et s'enfuit dans la cuisine. Je savais qu'elle mourrait d'envie de savoir. Moi, j'étais mort dès que ma visiteuse serait partie.
J'entrai au salon et dis bonjour avant même de l'apercevoir. Elle se leva et me fit face. Je me décomposai et tentai de parler. Les mots que je balbutiai auraient pu se traduire ainsi :
− Vous ? Mais que faites-vous là ?
Mais la seule chose qui sortit réellement fut :
− Vo ? Mai vou là que fé ?
Elle sourit.
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Citer annalekt Réponsebullet Envoyé : 24 janvier 2007 à 06:32
bonjour,vite,vite la suite!j'adore et suis prise dedans,ne tarde pas c'est trop génial,allait,allait au boulot ,bonne journée.p.s:ouab s'écrit web.
Un clown,c'est toujours triste.
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Citer whismerhill Réponsebullet Envoyé : 30 janvier 2007 à 03:37
Et voici le chapitre V : Amélie trouve,...

C'est toute retournée par les événements de la veille que je décidai de prendre le train, direction Paris, mon ancienne ville. Des Nancy-Paris toutes les heures, ou presque, faciliteraient la disparition de mon impatience. Je m'étais rendue à la gare mais, devant l'ampleur des travaux en cours, je restai ahurie. Je crus, sur le moment, qu'ils étaient en train de la détruire entièrement.
Je repris mes esprits et me dirigeai vers un guichet électronique — sale bête ! — et bataillai ferme avant que l'automate ne daigne me cracher un billet au visage. Ces engins n'ont aucune politesse, même programmée. J'oblitérai immédiatement le précieux sésame car, par chance, le train partait dix minutes plus tard. Mieux, c'était un express : aucun arrêt à Trifouillis-les-Oies et Brie-Comte-Robert. Joie et félicité !
Je me dis tristement qu'à quelques mois près, j'aurais pu prendre le nouveau TGV et mettre une heure de moins. Attendre six mois pour gagner une heure, voilà bien une idée plus idiote encore que mes pensées habituelles. Heureusement que, malgré ma propension à être instinctive, j'arrivais habituellement à tourner ma langue sept fois dans ma bouche. Enfin, parfois !
Je montai dans le wagon et m’assis à ma place numérotée, dans un compartiment parfaitement vide. Je restai seule plusieurs minutes dans cette petite pièce à imaginer ce que j’allais bien pouvoir dire à ce couple : « Bonjour, messieurs dames. Pourriez-vous me parler du fantôme que vous avez vu la nuit dernière ? Moi-même, j’ai vu cette petite fille qui n’existe pas ! » Je souris, presque à mon insu. Et femme qui rit est à moitié dans ton lit, ce qui est vrai puisque je suis dans mon propre lit tous les soirs. À nouveau, je pouffai seule. Si quelqu’un s’était trouvé avec moi, il m’aurait prise pour une folle !
Le train démarra. Je regardais par la fenêtre quand j’aperçus Cylia. Elle était là, debout sur le quai, me tournant le dos. Je ne voyais pas son visage, mais j’étais certaine que c’était elle. Ses longs cheveux noirs, sa silhouette, sa taille : tout correspondait.
J’étais subjuguée par sa présence. Je ne l’avais pas vue depuis la veille et elle me manquait. Soudain, je fus déconcentrée par la porte du compartiment qui s’ouvrait et détournai mon regard. Une jeune femme, d’un peu moins de trente ans, le ventre très proéminant, entra. Avec un peu de chance, elle allait accoucher pendant le voyage, pensai-je.
Je pivotai immédiatement pour regarder à nouveau cette petite fille dont j’avais rêvé toute la nuit. Elle n’était plus là. Je bougeai frénétiquement la tête dans tous les sens pour la retrouver quand je tombai dessus. Elle me faisait face à une dizaine de mètres. La déception était à la hauteur de l’espoir que sa vue m’avait apporté. Je m’étais trompée. Ce n’était pas elle mais une autre petite fille qui lui était semblable. Cela ne faisait aucun doute, malheureusement.
J’étais abattue car je pensais réellement revoir celle qui avait bouleversé ma vie en juste quelques minutes. Je m’affalai dans mon siège en ruminant. Mon regard croisa ma colocataire. Je n’avais pas remarqué à quel point ses yeux étaient noirs, de même que ses cheveux. Ils étaient lisses et lui arrivaient à la taille. Les reflets violacés étaient du plus bel effet. La jeune femme était en train de ranger ses affaires avant de s’asseoir sur un siège en face de moi prenant soin de se décaler légèrement pour que nos jambes n’aient pas à se toucher.
Son visage me fit penser à Cylia. Encore et toujours ! Je me rendis compte que, quoique je fasse, qui que je vois, je n'avais plus qu'elle en tête. La folie s'emparait de moi car je savais pertinemment que tout ceci était parfaitement ridicule.
Pourtant, mes yeux ne parvinrent pas à s'éloigner de cette femme enceinte, me rappelant les heures les plus noires de ma vie, celles que je désirais tant oublier. Les souvenirs remontaient peu à peu en moi ; les larmes aussi. In extremis, je détournai le regard afin qu'elle ne puisse voir ce qui coulait maintenant en continu. Dans le même mouvement, je me levai. Je devais me rafraîchir. De l'eau froide sur le visage ne pouvait pas me faire de mal.
Dans le couloir étroit, je cherchai un mouchoir dans ma poche et tombai sur le ticket de RER ramassé à terre, la veille. Immédiatement, ma crise reprit plus fort encore, incontrôlable. Je ne pouvais pas m'arrêter alors je poursuivis le plus rapidement possible jusqu'au bout du wagon et son robinet salvateur. Je fus ballottée à gauche à droite tout le long, mais j'y parvins rapidement sans rencontrer personne. Dieu merci ! Je ne sais pas si j'aurais réussi à soutenir un regard d'incompréhension et de désapprobation tel que je l'imaginais déjà dans mon esprit.
Je m’enfermai dans la cabine.
− Mais que m'arrive-t-il ? dis-je en geignant telle une gamine de quinze ans qui vient de se faire plaquer.
Je me toisai dans la glace d'un air réprobateur. Je me sermonnais toute seule. Après m'être comportée comme une adolescente, je me mettais à me gronder. J'aurais pu être ma propre mère ! Les deux bras posés sur le lavabo en plastique sale, je sentis la force de mes muscles me quitter. Je flageolais. Et ce billet qui passait devant moi, imaginaire, pour me narguer. Et aussi cette femme enceinte qui m'obligeait à me juger toute seule. C'était plus que je ne pouvais en supporter. Alors, je craquai à nouveau en alliant, cette fois, les cris au liquide rêche et salé coulant sur mon visage.
Ma voix raisonna dans la cabine exiguë. La douleur était forte. J'avais enfoui ces images dans les tréfonds de mon esprit depuis si longtemps qu’elles étaient remontées à vitesse folle pour me jeter mes actes en plein visage, avec dédain et mépris. J'étais partagée dans mes sentiments entre peur, colère, tristesse et besoin de vengeance.
Je me calmai, en reprenant mon souffle, comme je l'avais si bien appris à mon cours de yoga hebdomadaire. J'en sortais toujours détendue ; tellement détendue que, la plupart du temps, j'en pleurais de soulagement. Je me reconcentrai sur le but de mon voyage : trouver ces personnes qui avaient aperçu, elles aussi, Cylia.
Soudain, je reçus une gifle, pas assez forte pour me faire vaciller mais suffisamment pour que je doute significativement. J'épelai à haute voix la cause de mon désarroi :
− Comment un policier de Nancy peut-il savoir qu'une personne habitant en banlieue parisienne a vu Cylia hier soir ?
Je continuai intérieurement.
Il m'a dit lui-même qu'ils avaient reçu un appel hier et qu'il y était allé. Enfin, il me semble que c'est ce qu'il a dit !
J'essayai de le revoir en train de me parler, de l'écouter à nouveau pour comprendre les mots sortant de sa bouche. Mes souvenirs étaient un peu flous, mais ils se précisaient d'instant en instant. Enfin, je parvins à observer son visage. Il m'était familier et je ne l'avais pas remarqué sur le coup. Je me demandai où j'avais pu rencontrer cet homme, quand un bruit sourd me sortit de mes cogitations. Quelqu'un à l'extérieur avait visiblement très envie d'utiliser les toilettes.
Je m'essuyai les mains, et sortis en m'excusant de les avoir monopolisées si longtemps. L'homme me fit un signe de tête.
Je n'étais plus triste mais toujours terriblement perturbée par tout ceci lorsque je rejoignais ma place. La femme enceinte n'était plus là. Le compartiment vide me renvoya à mon désarroi. Puis, je vis que ses affaires n'avaient pas bougé. Au-dessus des sièges, se trouvaient une valise et un petit sac, ce qui me rassura.
Le train arriva à la Gare de l'Est. Comme d'habitude, la foule pressée de descendre avait pris d'assaut les couloirs. Inutile de bouger pour l'instant, la sortie allait se faire au compte-goutte. Le temps ne m'était pas compté, nous étions au terminus. Je laissais la meute s'entre-dévorer.
Je n'avais pas revu ma colocataire du trajet. Bien que je trouve cela étrange, je ne cherchai pas à comprendre. Mon but était proche et je ne voulais pas m'en éloigner. Qu'une femme enceinte passe deux heures aux WC n'avait, en soi, rien que de très naturel.
Une fois tout le monde dehors, je rassemblai mes bagages (une simple valise de voyage, en fait) et je pris la direction de la station de RER près de la Gare du Nord, à quelques pâtés de maison. La ligne E m'accueillit avec indifférence, contrairement à moi qui était submergée par des sentiments contrastés. J'achetai mon ticket, attendis une rame et montai dedans. Il n'était guère rempli, mais ces personnes suffirent, avec l'heure, à me rassurer.
Je descendis à Noisy-le-Grand, ville dont j'avais souvent entendu parler sans jamais y avoir mis les pieds. Je restai un moment à regarder béatement ce panneau puis mon regard se tourna vers le quai et je cherchai quelqu'un de connu, mais en vain. Je posai ma valise et sortis l'itinéraire viamichelin que j'avais imprimé avant de partir. Il me restait deux kilomètres trois cent cinquante avant d'avoir des réponses.
Ils habitaient un joli pavillon, un peu à l'extérieur du centre-ville. Le jardin était minuscule, mais leurs voisins ne semblaient guère mieux lotis. Le cœur battant, je m'approchai de la porte et frappai dessus énergiquement. Je n'avais pas vu la sonnette. Pourtant, il y en avait une.
Une dame d'une quarantaine d'année, un peu hautaine mais très distinguée m'ouvrit. Son regard était accusateur, inamical, presque haineux à certains moments. Clairement, elle n'était pas ravie de me voir ici. Jamais, je n'avais songé que j'aurais pu trouver porte close ; qu'ils auraient pu être partis. À retardement, je fus soulagé, malgré le cerbère qui venait de m'accueillir. Je sus immédiatement que ce n'était pas à elle que je devais parler.
− Bonjour, pourrais-je parler à votre mari, s'il vous plaît ?
Je m'attendais à des questions, une demande de justification, mais rien ne vint et elle répondit juste aussi sèchement qu'elle le put.
− Il n'est pas là ! Il ne devrait pas tarder.
Elle me fit entrer dans le salon et j'attendis sans qu'elle ne m'adresse plus la parole, ni ne fasse attention à moi, ce qui me convint parfaitement. Une dizaine de minutes s'écoulèrent avant que je n'entende la porte d'entrée s'ouvrir. Elle se précipita dans le couloir comme si je n'existais pas.
Je perçus quelques mots de la conversation sans arriver à comprendre le sens. Il y avait trop de trous. Le mari entra et me dit bonjour sans me regarder. Je lui répondis doucement, mais ma voix fut occultée par le baragouinement qui sortit de sa bouche.
− Vo ? Mai vou là que fé ?
Je souris sans être surprise par son visage. Je devais m'en douter depuis le début. Lui pas, à voir son étonnement !
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Citer annalekt Réponsebullet Envoyé : 30 janvier 2007 à 06:52
j'adore toujours autant mais je trouve ce chapitre moins palpitant que les autres,mais sur la fin ca redevient....comment dire....fou!ils se connaissent?,comment cela ce fait- il?,tu vois on n'en revient à ce poser des questions et a vouloir savoir la suite.et vite s'il te plait,ne me fais pas languire autant c'est trop bien,j'attends la suite avec GRANDE impatience. ah oui!a propos merci.bonne journée.
Un clown,c'est toujours triste.
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Citer whismerhill Réponsebullet Envoyé : 30 janvier 2007 à 07:09
Allez, je ne te fais pas bisquer plus longtemps...
tu peux lire la suite sur : http://www.whismerhill.fr/cylia_index.php

Alors bonne lecture ! ;-)
Ecrivaticien dans l'âme.
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Citer annalekt Réponsebullet Envoyé : 30 janvier 2007 à 14:20
je t'adore,merci t'es super.je me reserve pour demain car j'ai congé demain après-midi,encore mille mercis.bonne soirée.
Un clown,c'est toujours triste.
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