- Cette fois, c'est assez! Explosa Charles en ignorant l'air accablé de son père et en se tournant vers sa soeur. - Je m'en vais!

Isabelle fût la première à réagir: - Allons donc! Tu ne peux pas t'en aller comme ça!

Charles hésita un instant, les yeux fixés sur son père mais la colère l'emporta vite sur l'inquiétude: - J'en ai assez de me faire dicter le moindre de mes gestes! Tonna-t-il d'une voix emplie de fureur.

- Charles! Implora Isabelle tout en tentant de le retenir par le bras.

- C'est tout réfléchi, répondit le jeune homme d'un air dur, - oncle Robert va m'héberger le temps que je trouve un emploi.

Malgré tous ses efforts pour garder la cohésion au sein de sa famille, celle-ci était en train de voler en éclat, une fois de plus.

Un silence pesant s'installait entre eux suite aux dernières paroles échangées quand le carillon de la porte résonna brusquement et fit sursauter Isabelle.

Une silhouette se dessinait à travers le vitrail coloré de la porte d'entrée sans qu'Isabelle puisse déterminer avec exactitude s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme.

Elle allait s'en débarasser au plus vite et retourner sans tarder régler cette situation désastreuse entre son père et son jeune frère.

Cherchant son courage, Isabelle ouvrit la porte sur deux hommes en uniforme qui patientaient sous le chaud soleil estival tandis qu'elle-même avait l'impression qu'un étau de glace lui broyait le coeur.