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vieil homme et la mer (Le)
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Hemingway, Ernest
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Cela fait plus de quatre-vingts jours que le vieil homme prend la mer chaque
jour sans ramener vraiment de poisson. Il croit vraiment que la déveine le
poursuit, mais parce qu'il y croit, parce que le gamin croit encore en lui,
il prend chaque jour la mer. Et aujourd'hui, c'est jour de chance. Il vient
d'attraper un espadon. Un poisson long de plusieurs mètres, d'une force
phénoménale. Voilà le vieil homme qui mène une lutte sans merci pour
attraper le poisson, et le garder. Durant trois jours d'un combat épique, le
poisson et le vieil homme sont seuls au monde, avec leurs interrogations
(enfin, celles du pêcheur), avec le respect face à l'ennemi dans la grandeur
du combat. Au final, l'homme l'emportera. Mais les requins se chargeront de
ne laisser au vieil homme que la carcasse de l'espadon de retour au port.
Ce livre, fort célèbre, est considéré comme l'un des plus grands livres
d'Ernest Hemingway. Cette lutte entre l'espadon et le vieil homme prend vite
des airs de parabole. On y voit alors la beauté du combat que se mènent ces
deux ennemis. Tout au long des trois jours où le bateau de pêche est remorqué
par la puissance de l'espadon, on voit les états d'âme, les interrogations
du vieil homme qui se dit que ce poisson-là pourrait bien être le dernier.
C'est avec des mots simples que l'on découvre l'immense respect du pêcheur
pour sa victime. Ce fut lui, ce ne fut pas un autre, et si le sort en a
décidé ainsi, on ne peut rien y faire, et c'est bien pour cela que sans
animosité aucune le vieil homme veut la mort du poisson. Parce que c'est la
sienne ou celle de l'espadon. Sa victoire se transforme finalement bien vite
en demi-victoire, car s'il a gagné contre le poisson, s'il a réussi à le
ramener à terre, il ne lui restera en fait que la carcasse, les requins se
chargeant du reste. Un combat héroïque qui n'aura mené à rien puisque cette
mort qui devait faire vivre le pêcheur avec la viande du poisson ne mènera
à rien. Et toutes ces idées sont très bien expliquées, avec beaucoup de
clarté, par le pêcheur.
En lisant ce livre, j'ai compris d'où Luis Sepulveda avait puisé son
inspiration pour écrire Le vieux qui lisait des romans d'amour puisque
l'histoire est assez semblable, hormis le fait qu'il s'agisse d'un fauve et
non d'un poisson.
Le vieil homme et la mer est un roman qui veut montrer que l'on ne triomphe
jamais vraiment, que dans chaque victoire, il y a quelque part une défaite.
Ici le fait que le pêcheur n'a rien ramené au port. C'est aussi une ode au
courage, à la ténacité, à l'espoir inébranlable face à l'adversité.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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avant 2001
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