Koestler symbolise mieux que personne l'Europe des décennies 30 à 50 :
confronté à de nombreuses reprises dans son oeuvre à l'Histoire (les
colons juifs en Israël, l'épuration dans le bloc de l'Est), l'auteur nous
fait cette fois le récit de ses turpitudes pendant la guerre d'Espagne.
Fait prisonnier par les républicains (1937) alors qu'il assure la
couverture du conflit pour un journal de gauche anglais, Koestler nous
fait partager ses longs mois de réclusion. D'abord isolé et dans
l'angoisse de son exécution, il rétablit un semblant de vie puis arrive
enfin à nouer des contacts avec des détenus (dont un pro-fasciste égaré).
L'exécution finale est toujours présente en filigrane.
Koestler sera finalement libéré grâce à l'intervention d'un ami anglais.
On retrouve bien dans le Testament l'ambiance que Koestler arrive à
créer dans ses récits : l'individu parait peser peu de choses à côté des
événements historiques qui l'entourent mais relativise comme toujours
l'histoire avec un grand H. L'humour propre à Koestler se retrouve bien
même dans les moments les plus dramatiques.
Suggestion(s) de lecture :
Du même auteur: Le zéro et l'infini, La tour d'Ezra, La corde raide, Les hiéroglyphes.