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Munoz Molina, Antonio
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Je ne donne pas des 4,5 si facilement, mais ce livre les mérite véritablement. Non seulement l'histoire que nous raconte l'auteur est passionnante, mais en plus, l'écriture de ce livre est très poétique et véritablement superbe, comme presque tous les livres de cet auteur d'ailleurs.
L'histoire se passe avant et après la guerre civile espagnole. Le livre est plein de cette guerre et de ses suites mais n'a rien d'un livre de guerre! Une bonne partie du récit se passe dans le village de Magina, qui est le village mythique et imaginaire de l'auteur (tout comme le comté de Yoknapatawpha de Faulkner).
Après une étrange histoire de médecin enlevé pour accoucher une jeune femme, puis libéré, nous retouvons le jeune Manuel qui nous raconte l'histoire de ses grands-parents d'un côté comme de l'autre et de ses parents. La misère est grande dans les deux familles, mais on y est très digne. Lui, Manuel, n'a qu'une seule idée : quitter ce village et cette province pour parcourir le monde et voir autre chose. Il va y arriver en devenant traducteur pour des instances internationales, d'où le titre, « Le royaume des voix », qui, en partie, est celui da sa voix dans les écouteurs.
Mais il y a aussi d'autres voix, celles des morts mais encore celle du souvenir et surtout celle de l'amour.
Manuel a environ 14 ou 15 ans quand il voit Nadia pour la première fois. Celle-ci a son âge et débarque d'Amérique avec son père qui était militaire de haut rang à Magina juste avant la guerre civile. Il a dû s'enfuir après avoir refusé de se rebeller en faveur de Franco et donc contre la république.
Nadia ne verra même pas Manuel! Des années plus tard, ces deux enfants vont se retrouver tout à fait par hasard et tomberont éperdument amoureux l'un de l'autre, une passion profonde et rare. Ils vont aussi se mettre à compulser des valises pleines de souvenirs de leurs proches et découvriront ainsi de nombreux secrets qui le concernent ainsi que Magina.
Si vous désirez un très beau livre et passionnant en même temps, prenez celui-ci sans hésitation.
Tout est question de mots. L'armée ayant suivi Franco en grande partie, il sera considéré comme un traître, alors que, pour lui, le traître est celui qui trahit le pouvoir élu auquel il a juré fidélité, donc la république et non les franquistes.
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Hubert Viteux
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Genre : Fiction
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Édition : Points, 2000, 713 p.
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1/1/2007
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