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Maalouf, Amin
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Le rocher de Tanios avait «l'aspect d'un siège majestueux, creusé et comme usé à l'emplacement des fesses, avec un dossier haut et droit s'abaissant de chaque côté en manière d'accoudoir [.] Derrière mon épaule, la montagne proche. A mes pieds la vallée [.] Et là-bas, au loin, je voyais la mer.» Un rocher pour méditer.
Les gamins d'un petit village du Liban ont l'habitude de grimper sur tous les rochers. «Tous les rochers, mais jamais celui-là !.»
Une crainte superstitieuse et une légende s'attache à ce rocher.
Devenu adulte, le narrateur, va en apprendre plus sur Tanios kichk, disparu mystérieusement en 1840 et sa mère, la trop belle Lamia.
« N'avais-je pas cherché, par-delà la légende, la vérité? Quand j'avais cru atteindre le cour de la vérité, il était fait de légende ». Cette phrase résume bien ce qui fait le charme de ce magnifique roman; l'écriture.
L'écriture d'Amin Maalouf, est toujours empreinte de poésie qui décrit des situations, des époques, des faits, en pesant le pour et le contre mais sans jamais juger. Et que dire de l'humain capable d'amour, de patience, de générosité ou d'orgueil, de trahison, de lâcheté et de cruauté.
Grâce à la précision et la recherche des mots «justes» j'ai vu les paysages, j'ai vécu avec les gens et j'ai senti les parfums d'Orient.
J'aime beaucoup l’ambiguïté de l'écriture moyen-orientale qui dit sans dire tout en disant mais en laissant le lecteur libre de son choix.
Ce livre a eu le prix Goncourt en 1993. Presque un classique!
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médée66
(173 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Roman historique
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Édition : Grasset, 1993, 277 p. Prix Goncourt 1993
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4/1/2011
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Maalouf, Amin
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A Kfaryabda, un minuscule fief du Liban de la première moitié du 19e siècle, le seigneur exerce un pouvoir féodal absolu, et non remis en cause, sur les hommes, et encore plus sur les femmes, des trois cents familles qui vivent sur ses terres.
Usant de son droit de cuissage, il « séduit » les épouses, les mères, les sœurs et les filles, et les renvoie, après usage, à leurs maris qui feignent de ne pas connaître la nature des « corvées » domestiques que chaque personne de sexe féminin doit accomplir périodiquement au château.
Tout se passe bien, dans le respect des traditions, jusqu’au jour où le cheikh s’attache, plus que de raison, à la belle Lamia, la jeune épouse de son nouvel intendant, lui fait un bâtard, Tanios, et provoque, par la nature non usuelle de cette liaison, la colère de sa propre femme et du clan de celle-ci, dont les membres, pour venger l’affront, viennent en grand nombre s’installer et festoyer chez le cheikh jusqu’à presque le ruiner.
Tanios, bâtard puis rebelle, devient en grandissant le centre et, involontairement, le déclencheur de conflits familiaux, claniques, régionaux mettant en jeu toute la complexité du Liban de l’époque, qui voit s’affronter sur son sol les seigneurs et les émirs locaux, les multiples religions et confessions héritées de toutes les confluences de son Histoire, l’empire ottoman déclinant et l’Égypte de Mehemet Ali et de son bras droit, le Français converti Joseph Sève, alias Soliman Pacha, et, par ces derniers interposés, les puissances occidentales et coloniales rivales.
Les identités, chez Amin Maalouf, étant toujours meurtrières, le fanatisme, le sang et la mort marquent le destin des différents protagonistes, celui de Tanios ne connaissant une parenthèse de paix que pendant la période où, justement, réfugié à Chypre incognito, il n’a plus d’identité, et peut vivre un amour tranquille avec une femme sans nom avec qui toute communication est impossible puisque chacun ignore tout de la langue que l’autre parle.
Le roman est donc, on le devine, une affirmation de pessimisme désespéré : le discours identifie celui qui le prononce et le pose d’emblée en adversaire de celui à qui il est adressé. La parole nourrit la haine. L’homme ne peut s’entendre avec son semblable que lorsqu’il ne l’entend pas…
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Patryck Froissart
(14 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Roman historique
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Édition : Grasset, 1993, 280 p. , ISBN : 2253138916 Prix Goncourt 1993
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| | Date :
3/1/2007
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Maalouf, Amin
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Le rocher de Tanios a été écrit à l'origine en arabe par Amin Maalouf mais j'ai lu une traduction en français (c'est peut-être ce qui lui a enlevé son charme). Il m'a été conseillé par ma cousine, qui l'a dévoré (mais en arabe!); bref, je lui mets 1/5. C'est parce qu'il a fait une bonne reconstitution historique même si ça n'a pas une place centrale dans le livre. Tout le livre tourne autour d'un jeune garçon (ou enfant) qui, un jour, apprend qu'il est le seul du village à ne pas savoir que Gérios n'est pas son père, mais qu'en fait Lamia la plus belle, sa mère, a succombé huit ans plus tôt au charme du cheik (ou seigneur), qui avait l'habitude de prendre la femme qu'il voulait dans sa communauté sans que ça ne dérange personne. Là, il y a des problèmes:
1- Jusqu'au bout, on ne sait pas qui est vraiment le père
de Tanios (mais on s'en fout!).
2- Tout le village est dans le secret et c'est tabou alors
que la moitié des enfants du village sont ceux du cheik!
3- Tanios est traumatisé: pourquoi tout d'un coup?
4- Il est super intelligent, mais à aucun moment dans le
livre on ne voit un de ses actes d'intelligence!
5- C'est un enfant pourri gâté et non attachant!
6- Il disparaît et c'est pour cela que l'auteur écrit le
livre: il veut résoudre le mystère de sa disparition (mais
on s'en fout!).
7- Pourquoi raconter l'histoire de Tanios plus que celle
de n'importe quel enfant de la terre?
Bref, Tanios est un adolescent en pleine crise quand il
découvre que son père (ou père adoptif?) n'est pas aussi
nul qu'il le croyait, mais celui-ci se fait tuer!
Enfin, il tombe amoureux d'une fille dans l'escalier, il
monte avec elle... c'est une pute comme par hasard, elle
tombe follement amoureuse de lui et lui rend son argent
comme par hasard, et en plus il promet de l'emmener avec
lui et devinez ce qu'il fait: il part sans même un remord
sans lui dire au revoir!
En fait il est emmené par des grands dirigeants de la nation
(Anglais, Ottomans...) pour sauver le monde, ce qu'il fera
très mal, mais le fera quand même.
Bref je suis sarcastique mais j'ai détesté ce livre et
c'était une torture de devoir le finir. Je ne comprends pas l'utilité de l'avoir écrit et encore moins de l'avoir lu; désolée d'être aussi méchante, mais c'était une arnaque!
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Amira
(première critique)
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Genre : Roman historique
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| | Date :
avant 2001
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Livre(s) de Amin Maalouf critiqué(s) sur le Guide
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