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Machiavel
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On ne sait toujours pas si Machiavel a écrit ce traité pour l'usage des princes, ou pour instruire les populations... Il n'en reste pas moins que ce petit livre est toujours terriblement actuel, et qu'en relisant les grands principes énoncés par Machiavel pour dominer autrui, on peut facilement identifier certaines pratiques de nos hommes d'État modernes. Alors que Machiavel veut apprendre aux princes à être des chefs efficaces, à faire bon usage de la cruauté et de la manipulation, il donne plusieurs exemples concrets en lien avec l'histoire de l'Italie. Trop, peut-être, pour le lecteur moderne, puisqu'il va parfois chercher ses exemples dans des faits historiques connus seulement des plus grands connaisseurs de l'histoire italienne. Pour les gens qui ne sont pas experts de la péninsule italique, il peut y avoir des paragraphes, voire même des pages, qui demeurent plus obscurs. C'est pourquoi je ne donne pas une note parfaite à ce livre, certains passages étant drôlement opaques. Par contre, pour qui a l'édition contenant quelques textes issus de la correspondance de Machiavel, il y a quelques lettres à rendre perplexe, particulièrement celle où il raconte sa rencontre avec une prostituée... qui est beaucoup moins jolie à la lumière qu'à la noirceur...
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Vicky Corich
(60 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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4/1/2006
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Machiavel, Nicolas
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Le prince est une méditation sur le pouvoir politique et sur la manière dont il s'acquiert, se conserve et, enfin, s'exerce.
Tout d'abord, Machiavel songe à rédiger une première oeuvre politique : les Discours sur la première décade de Tite-Live (1512-1519). Mais en 1513, il interrompt brutalement cet ouvrage pour s'attaquer au Prince, qu'il écrit, semble-t-il, d'une traite.
Contrairement aux Discours..., ce livre, relativement court, aborde des problèmes immédiats; l'auteur tente d'y synthétiser son expérience afin d'élaborer une méthode qui permettrait à un chef d'État de se maintenir au pouvoir.
Le principal objet de l'essai de Machiavel est le pouvoir d'un seul homme. L'analyse des expériences politiques antérieures fait dire à l'auteur que ni les républiques, ni les principautés telles que conçues par les philosophes, c'est-à-dire axées sur un gouvernement juste (exemple : la cité), ne correspondent à la réalité politique. La philosophie de Machiavel se base sur la connaissance des passions humaines, qui, utilisées correctement, garantissent le pouvoir au prince.
Les hommes politiques de qualité ont agi sans se préoccuper de leurs conseillers, sans s'abandonner à leurs alliés ni utiliser de mercenaires, toutes actions nuisibles au bon gouvernement d'un État. Il est intéressant de rappeler qu'à cette époque, les États italiens se faisaient la guerre par personne interposée, utilisant des condottieri, généraux mercenaires qui se louaient avec leurs troupes et qui, une fois la victoire acquise, faisaient plus de tort à l'autorité du prince que l'inverse. Machiavel, dont c'est une des préoccupations politiques majeures, y consacre quatre chapitres afin de convaincre le futur prince du danger qu'ils représentent.
À la base de cet échafaudage : la force. La plupart des États naissent d'un conflit armé; sans la force, rien ne se crée ni, surtout, ne se conserve. Le but premier du prince étant, outre de conserver le pouvoir, de conquérir de nouveaux territoires, il ne peut dominer, donc se faire respecter, sans la force (qu'elle soit armée ou morale) qui lui assure la crainte et l'obéissance de ses sujets et de ses rivaux. Corollaire immédiat : la ruse, ou plus exactement la raison d'État, autorise tout. Mais les hommes faisant grand cas de la vertu morale et de la religion, le prince doit sembler posséder ces qualités. D'autre part, il est entendu qu'afin de se préserver, il viole, chaque fois que le besoin s'en fait sentir, les règles les plus élémentaires de la morale, partant du principe qu'en respectant la parole donnée, le prince se met en position d'infériorité.
Le machiavélisme
Le machiavélisme n'est pas une duperie systématique mais le manquement à la morale, considéré comme une attitude générale de l'autorité. Ce manquement est donc à la base de sa théorie de l'agir : seuls les naïfs respectent la morale. Replacée dans son contexte historique, l'oeuvre de Machiavel se veut génératrice d'un nouvel État fort. L'Italie du XVe siècle étant plongée dans d'incessantes querelles de petits États soumis à l'ingérence étrangère, Machiavel souhaite ardemment l'arrivée au pouvoir d'un homme capable d'unifier le pays.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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| | Date :
11/1/2005
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ajoutez votre critique |
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Machiavel, Nicolas
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L'auteur aurait écrit son livre afin de former un prince de son époque à l'art de gouverner. Bien sûr, beaucoup de réflexions sont cyniques (d'où le terme de « machiavélique »), mais elles sont aussi très réalistes. Il n'y parle d'ailleurs pas que de guerres, mais aussi des régimes politiques ainsi que de l'art de garder le pouvoir.
Quelques exemples :
Les régimes politiques : il dit et montre bien à quel point ceux-ci varient selon le principe du pendule. On passe de la dictature à la république et de celle-ci on retourne à la dictature tellement les peuples sont changeants. La logique de chacune, poussée à l'excès, provoque invariablement ce mouvement.
La démocratie : il dit qu'elle se montre incapable d'efforts à long terme. La réalité lui donnerait-elle tort? Je ne crois pas!
Le prince (nous sommes au XVe ): Quand il prend le pouvoir, s'il veut le garder, il doit tuer ses opposants de suite et en une fois. En effet, le peuple finit toujours par oublier, tandis que s'il les tue les uns après les autres sur une longue période, il lasse et passera pour un tyran sanguinaire.
Les alliances : abandonner un allié fait de vous une puissance non fiable et éloignera vos autres alliés.
La guerre : il ne sert à rien de reporter une guerre qui semble probable. Faites-la de suite. À la reporter, vous laissez à votre adversaire le temps de se renforcer (voir les accords de Munich).
La république accorde trop de pouvoirs aux imbéciles et la dictature trop d'autorité aux insolents. D'où la nécessité d'une très bonne constitution qui serait le seul moyen d'éviter le jeu du pendule.
Les temps changent et les hommes refusent le changement. Le danger vient du fait qu'ils attendent les dernières extrémités pour envisager le changement. Bien souvent, il est trop tard. (Qui pourrait dire que cela est faux?)
« Il faut faire tout le mal ensemble afin que moins longtemps le goûtant, il semble moins amer, et le bien petit à petit afin qu'on le savoure mieux. »
Non, vraiment, je ne trouve pas ce livre lassant ni surtout dépassé!
Suggestion(s) de lecture : Alexis de Brocqueville De la démocratie aux Etats-Unis
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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| | Date :
11/1/2005
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ajoutez votre critique |
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