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Kundera, Milan
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L'après-guerre. L'Europe de l'Est. Le communisme s'installe. Et la jeune
élite du pays, l'université, participe bien sûr à ce mouvement. Ludvik fait
parti de ces jeunes-là, inscrits au PC de leur pays, suivant les réunions et
la doctrine. Jusqu'au jour où une blague, une simple plaisanterie, va
l'entraîner dans un tourbillon sans fin. Sa lettre (la plaisanterie était
écrite), bien sûr, est lue par des officiers du Parti communiste. Les propos
tenus sont jugés subversifs. On le radie du parti de l'université. Et
en prime, il devra passer quelques mois dans l'armée pour se reformater. Mais
de là, de ses rencontres, de la rancur de la situation, sa vie va
complément plonger dans l'enfer, changer du tout au tout. Pour une simple
plaisanterie.
Ou comment trois mots jetés sans réfléchir sur une vulgaire carte postale
peuvent changer une vie. Mais ce qui est pour moi le plus marquant dans le
livre, même si l'auteur lui-même se défend d'avoir voulu faire un livre
politique, c'est le contexte historique. C'est-à-dire celui de
l'installation du communisme dans les pays de l'Est, de la jeunesse
estudiantine qui intégrait le Parti, et de ce combat entre les valeurs
nouvelles imposées de Russie et les valeurs coutumières du pays et de son
identité culturelle. Ce côté aujourd'hui historique est très présent
dans le livre. On y découvre le fonctionnement, de l'intérieur, de la
machine communiste, de ses aspirations, de ses hypocrisies, de son
étroitesse d'esprit. On y note ce combat, qui constitue la dernière partie
du roman entre l'identité culturelle et l'imposition d'un régime qui ne
tient pas compte, justement, des identités culturelles parce qu'il est appliqué à
plusieurs pays.
Très intéressant.
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Cédric Blanchard
(308 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Philosophie, Religion et Spiritualité
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| | Date :
avant 2001
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ajoutez votre critique |
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Kundera, Milan
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La plaisanterie nous raconte le naufrage d'une vie, celle de Ludvik Jahn, étudiant tchécoslovaque, «rejeté hors du chemin de sa vie» pour avoir osé plaisanter sur les propos de Marx. Ironie, voire plaisanterie du sort pour cet intellectuel engagé, qui, pour avoir tourné en dérision l'idéal politique en lequel il croyait pourtant corps et âme, se voit retiré le destin qu'il s'était tracé.
Mais la facétie, le mot d'esprit dont Ludvik est l'auteur et, par la suite la victime, n'est que le vernis de ce roman, qu'un prétexte catalysant la dérive de sa vie, car le motif fondamental de cet échec demeure la rancoeur et la haine intarissables d'un orgueil blessé et d'une vanité finalement avouée.
Le cheminement de Ludvik nous est à la fois livré de l'intérieur et de l'extérieur: au travers de ses pensées, réflexions et souvenirs ainsi que par le biais des personnages qui ont greffé partiellement leur vie à sa destinée. Cet enchevêtrement de vies nous est livrée comme un mosaïque aux pièces éparses qui, peu à peu, s'assemblent pour former un tout cohérent.
Cette alternance de points de vue est fondamentale et nous défend d'ailleurs de suivre ce personnage aux multiples visages à travers le prisme de ses seules pensées. Il s'agit en effet de dresser touche par touche le portrait d'un homme qui nous dit comment il se voit et se comprend et évolue, comment il voudrait que les autres le regardent, et enfin de nuancer ce personnage en regard de l'image que ses amis se font de lui.
C'est ainsi que l'on en vient tout d'abord à compatir au sort de ce jeune étudiant, que l'on aurait ensuite tendance à se dire: «il n'a que ce qu'il mérite», pour enfin le prendre en pitié et en arriver à s'interroger sur soi-même.
A sa sortie en France en 1968, la Plaisanterie fut, comme le précise Kundera, «couvert d'éloges mais lu d'une façon unilatéralement politique». Même si l'auteur se défend d'avoir voulu faire de ce roman, une oeuvre politique, ce que l'on peut d'ailleurs lui concéder, la vie, le caractère et la personnalité de Ludvik, n'en demeurent pas moins teintés, voire forgés par le contexte politique de l'époque. Il serait en effet réducteur de ne voir en Ludvik que le miroir abstrait de l'âme humaine.
Il faut admettre que, probablement à dessein, l'auteur ne s'engage pas politiquement dans son oeuvre et qu'il place «simplement» ses personnages dans un contexte politique qu'il ne se permet pas de juger. Et pourtant on sent poindre çà et là, sous des dehors parfois naïfs et presque innocents, une once de dérision à l'égard des travers du régime, subtilement tournés en ridicule.
Kundera préfère, il est vrai, s'insinuer dans la pensée de ses personnages. Il excelle dans l'art de l'introspection et ne manque d'ailleurs pas d'adapter son écriture au caractère de ses personnages ainsi qu'au mécanisme de leur pensée. Le lecteur se laisse ainsi emporté par la fluidité d'un style qui, tantôt masculin, tantôt féminin, s'enchaîne sans rupture, «parce que, même dans les moments de repos, les idées ne suspendent pas leurs jeux». Le flottement et le jaillissement de la Pensée nous sont ainsi livrés avec naturel et spontanéité tout en en ne faillant pas à l'esthétique de la phrase. Celle-ci demeure d'ailleurs toujours «à sa juste place»: l'exactitude, la précision du lexique donne en effet corps à une syntaxe qui n'est en rien affublée d'une poétique gratuite et grotesque.
La recherche de soi rendue complexe par la dualité inhérente de l'être et du paraître traverse le roman de part en part sans pour cela conférer au héros un quelconque égocentrisme. L'évolution intérieure de Ludvik débouche ainsi presque naturellement sur une analyse de l'âme humaine de laquelle ne peuvent bien entendu être absents les incertitudes, sentiments, valeurs et idéaux qui font de l'Homme ce qu'il est ou ce qu'il deviendra. La peur, l'amour, la haine, la liberté, la religion, le pardon, l'intellectualisme... habitent dès lors ce roman, mais jamais l'auteur ne fait montre d'une arrogance philosophique ou moralisatrice.
Je vais toutefois m'arrêter là, car comme le dit Romain Rollain dans l'une de ses préfaces à une nouvelle de Stefan Zweig: «Il faut être philistin, pour trouver un plaisir dans tous ces commentaires autour des oeuvres d'art. L'oeuvre est là. Humez-la! Lampez-la! Que le public en reçoive, toute pure, l'impression directe! C'est un crime contre l'art, de la fausser, d'avance...»
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Théa Vox
(3 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Philosophie, Religion et Spiritualité
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| | Date :
avant 2001
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ajoutez votre critique |
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Kundera, Milan
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C'est le premier roman de Milan Kundera, ce livre relate l'histoire et les tribulations d'un étudiant tchécoslovaque, qui part une plaisanterie faites a l'endroit du régime communiste lui a valu plein de problèmes et il a du quitter son pays natal. D'ou le nom du titre du livre: La plaisanterie.
En fait ce livre n'est nul autre qu'une autobiographie de l'auteur et de ses mésanventures avec le régime communiste, car dès l'entrée en scène du locuteur on remarque la première personne du singulier «je». Ce livre a la fois philosophique et érotique nous montre le style de Kundera de ses pensées et nous permet d'apprendre sur la Russie communiste. En fait l'histoire se déroule de Prague jusqu'a Paris.
Un livre fort instructif que je recommande à tous les passionnés de philosophie, piste a suivre...
Suggestion(s) de lecture : A lire absolument de Milan kundera: La palisanterie, La valse aux adieu, Le livre du rire et de l'oubli, L'insoutenable légéreté de l'être, l'immortalité et La lenteur.
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Philippe
(première critique)
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Genre : Philosophie, Religion et Spiritualité
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| | Date :
avant 2001
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Livre(s) de Milan Kundera critiqué(s) sur le Guide
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