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Bourguignon, Stéphane
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Édouard est-il en dépression depuis sa séparation? D'aucuns disent que oui. Il est à l'image de son terrain, en banlieue, qu'il laisse totalement à l'abandon depuis toutes ces années, et où poussent pêle-mêle tout ce qu'il avait entretenu avec tant de soin jusque-là. En six ans, les vignes ont totalement envahi les fenêtres, et les araignées et les chauve-souris ont élu domicile entre ses murs.
Pour tout le monde - son ex, ses voisins, son fils de dix-huit ans - ce jardin est à l'image d'Édouard, de son laisser-aller. C'est vrai qu'il est à l'image d'Édouard, mais ce que personne ne voit, c'est que dans tout ce désordre, c'est la vie qui passe, la vie qui pousse, la vie imprévisible et irrépressible qui crie et qui existe plus fort que dans leur cœur à tous, leur cœur contrôlé, endigué, endormi, inquiet sans le savoir. Eux préfèrent s'en remettre à l'étiquette de « déprime ». Lui préfère s'en remettre ni à des pilules, ni à un thérapeute. Il vit, là. Tout croche, mais tout là.
La tentation est forte d'identifier l'auteur au personnage principal. Pourtant, il suffit que les autres personnages - Michel, Véronique, Simone - prennent tour à tour la parole, s'emparent du « je » narratif, pour que l'on soit convaincu que tous, l'auteur les connaît de l'intérieur, et forcément, viennent de lui. Et nous aussi, nous nous reconnaissons dans chacun d'eux. Mais peu d'entre nous auraient le courage de se raconter en ces termes.
Dans Un peu de fatigue, Stéphane Bourguignon réussit, si c'était possible, à dépasser ses deux romans précédents, en profondeur, en lucidité, en symbolisme et en qualité du style, tout en restant à la hauteur de ce à quoi il nous avait habitué côté humour. Page après page après page, tout se tient, tout se répond, tout nous touche. Un véritable bijou.
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François Lavallée
(210 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Romance
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Édition : Québec Amérique, 2002, 268 p.
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| | Date :
7/1/2003
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Bourguignon, Stéphane
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C'est l'histoire d'Édouard, un homme au début de la quarantaine, séparé et qui, en réaction à une société où l'image prime et où la réussite réside en
une petite vie de banlieue parfaite, mène une vie négligée et s'isole peu à
peu.
L'idée de base est excellente, le personnage d'Eddy a un potentiel
extraordinaire. Toutefois, une série d'incidents loufoques et burlesques
rendent un peu « quétaine » l'ensemble de cette histoire. Encore là, il s'agit
peut-être d'une volonté de l'auteur de contraster, par le biais du
vaudeville, la détresse immense dans laquelle est plongé Eddy. Par moment,
j'avais l'impression de revoir Michel Côté dans le film La vie après
l'amour.
Sur le style, j'ai apprécié que les personnages prennent la parole à tour de
rôle. La dimension d'intimité qui règne dans le roman était propice au style
d'aventures décrites et permettait d'exposer plusieurs points de vue.
Mais la qualité première de l'auteur demeure incontestablement cette manière de décrire les émotions avec une justesse impressionnante. Il arrive à
rendre « émotionnellement vivants » une série de lettres et de mots d'une
manière si intense que l'estomac nous serre. Pour cette aventure au monde
des émotions, ce roman vaut la peine d'être lu.
Finalement, Bourguignon nous rappelle que la vie sans ces émotions positives
et/ou négatives se résumerait à : rien!
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Isabelle McCann
(32 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Romance
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| | Date :
1/1/2003
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Bourguignon, Stéphane
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Comment faire un résumé judicieux de ce roman? C'est l'histoire d'Édouard, qui après six ans de rupture d'avec sa femme, est au tournant de sa vie. Cet auteur québécois est à découvrir.
La cour arrière de la maison d'Édouard, jadis sa fierté, est jonchée de mauvaises herbes... il est la honte de son quartier propret... l'état de sa « cour », vous le devinerez, est une analogie de son état psychologique... « À preuve, après mon départ, toute sa structure s'était effondrée peu à peu et son magnifique jardin laissé à l'abandon était devenu le symbole de sa désolation. »
Au-delà du simple malaise sentimental, Édouard est brisé par la vie. Le laisser-aller qui domine son quotidien est calculé; avant c'était son noyau nucléaire qui le maintenait à flot, maintenant c'est la liberté pure d'un jardin sans les soins de l'Homme...
C'est plaisant à lire pour la beauté de la prose poétique. Quelque chose m'a dérangée, cependant, dans la voix de son ex. Et dans la description du malaise existentiel d'Édouard... en rapport avec ma propre vie...
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Stéphanie Racette
(26 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Romance
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Édition : Québec Amérique, 2002, 268 p.
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| | Date :
1/1/2003
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Livre(s) de Stéphane Bourguignon critiqué(s) sur le Guide
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