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Ospina, William
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Le début du roman est un peu long et difficile à suivre.
Nous faisons la connaissance d’un jeune espagnol qui vit aux Caraïbes avec sa nourrice (qui est en fait sa mère) pendant que son père parcourt le monde à la recherche d’or. Nous sommes en 1540 et les conquistadors ont débarqué au Pérou en quête d’aventure et de richesse. Par une lettre qu’il gardera toujours sur lui, il apprend la mort de son père, terrassé dans l’éboulement d’un temple Maya. Quelques années plus tard, ayant droit sur les richesses de son père, il part sur ses traces afin de récupérer son héritage.
Commence alors l’aventure.
Le narrateur ( le jeune homme espagnol revenu de son périple) raconte son histoire à une tierce personne. William Ospina ne nous dévoile son identité qu’à la fin du roman.
De son arrivée à Qusco où son père est décédé, jusqu’à son retour en Espagne : sa rencontre avec les conquistadors, son émerveillement et sa déception face aux temples incas et leur mise à sac, ses recherches pour retrouver l’or de son père, son enrôlement aux côtés de Gonzalo Pizzaro dans l’expédition pour découvrir le pays de la cannelle( el dorado qui ne fut qu’une chimère), les aventures et les mésaventures qui ont jalonnés son voyage, les découvertes fabuleuses et les horreurs commises par les siens…puis son retour parmi son peuple pour conter son voyage.
La dernière partie m’a un peu ennuyée. William Ospina y décrit la vie politique de cette époque et les enjeux ( un besoin sans cesse grandissant de richesse) des puissants en Espagne. Il remonte en amont de l’histoire pour nous expliquer que l’avidité de pouvoir et de richesses des Européens était tellement grande qu’elle justifiait à leurs yeux la destruction de terres lointaines et de peuples jugés inférieurs. La loi du «je suis plus fort alors je t’écrase».
A l’instar du fleuve que nos aventuriers ont suivi, William Ospina nous entraîne dans son récit par des ondulations dans le rythme de ses mots. D’une prose poétique douce et enivrante, comme le calme illusoire d’une eau apaisée, nous sommes brusquement entrainés par une vague de mots durs et crus qui illustrent la violence des hommes entre eux. Puis vient l’émerveillement avec des descriptions fabuleuses d’une faune encore vierge. Mais ce repos n’est que de courte durée car l’homme et sa puissance se rappellent à nous. Le ton s’emballe et les mots s’entrechoquent.
Comme notre jeune espagnol, j’ai fait un étrange voyage dans un univers qui m’était inconnu jusque-là. J’ai été transporté dans son récit comme dans un songe et j’ai beaucoup appris sur l’histoire de la colonisation espagnol et sur moi-même.
William Ospina signe ici un grand roman d’aventure, mais aussi un roman historique.
C’est un excellent récit de voyage qui nous ouvre les portes sur une époque riche en découvertes ( mais au prix de nombreux morts ).
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Fleurdusoleil
(première critique)
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Genre : Fiction
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9/1/2010
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