« Il n'y a pas de vraies et de fausses lectures, ou de bonnes et de mauvaises, mais des tas de lecteurs avec des sensibilités bien différentes… » -- Dominique Demers
La nuit de l'oracle est un roman dans le roman. L'écrivain Sidney Orr est en convalescence et en manque d'inspiration, un ami écrivain lui suggère de prendre comme point de départ une histoire déjà existante. Sidney imagine alors une histoire mettant en scène un éditeur à qui on confie un manuscrit inédit: La nuit de l'oracle justement. Le récit oscille entre l'histoire de l'écriture du roman, histoire du roman qui nous est racontée et la vie du romancier qui fait une rencontre relevant presque du fantastique avec un marchand chinois. Une série d'événements viendra aussi bouleverser sa vie avec sa femme Grace. En plus, l'histoire nous est racontée par Sidney plusieurs années plus tard. Le roman peut sembler de construction complexe mais c'est très facile à suivre et je me suis passionnée pour toutes les histoires imbriquées les unes dans les autres.
Ce roman amène de nombreuses réflexions sur la puissance de l'écriture, le lien entre la fiction et la réalité, l'anticipation de l'avenir. C'est un très bon roman d'un auteur qui ne manque pas d'imagination.
Attention chef-d'oeuvre.
Une construction dramatique que Paul Auster semble améliorer
au fil du temps (son Livre des illusions atteignait déjà des sommets).
Sans avoir l'air d'y toucher, nous sommes menés à travers au
moins trois histoires gigognes. Et tout cela se tient parfaitement.
Pour finir dans une apothéose digne du théâtre grec.
La réalité est-elle le fruit de l'imagination? Une fois le livre fermé, on se pose la question.
Paul Auster fait partie des auteurs que les nazis auraient
mis au feu. Heureusement pour lui, il est né en 1947. Du très grand art.