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musiciens aveugles dans l'histoire (Les)
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Ciccone, Louis
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Louis Ciccone est un ami et j'ai toujours grand plaisir à le
rencontrer chez lui à Paris. Âgé, très vif, il a également
enseigné le piano à mon compagnon. C'est lui qui m'a offert son livre, qu'évidemment je me suis empressée de lire!
Louis possède un style vivant, passionné. Mais il n'est certes pas
écrivain et cela se sent. Doit-on être à la fois
musicien de talent et écrivain? Sans doute pas, et c'est ce
qui motive ma note.
Il balaie vite et très large, s'essayant à des biographies
(ou plutôt notes bibliographiques succinctes) des principaux
musiciens depuis les origines connues. Du mythe d'Homère à
Xénocrite, puis Ossian ou encore l'histoire hagiographique
de Saint Hervé, après quoi suivent Carolan Turlough, John Parry,
Philippe Wischnitsch, Jean-Baptiste Chevrier, Charles Humel,
Francesco Landini, dit aussi Laudino, Alessandro Fridzeri,
Konrad Paumann et Arnold Schlick, Franz Wendt, Antonio de
Cabezon, Jacob van Eyck, Johann-Jakob Grave, Jacques
Laudet, sans omettre des femmes comme Esther Elisabeth von
Waldkirch, Maria-Teresa von Paradis, Marianne Kirchgässner,
Mélanie de Salignac, jusqu'à... Paul Castanier, accompagnateur
de Léo Ferré.
On apprendra éventuellement que Jean-Sébastien Bach ou
Georges Frédéric Haendel ont perdu la vue à la fin de leur
vie.
L'auteur étant peu attiré par le jazz et le blues, ces genres ne sont certes pas oubliés, mais les récits de cette section sont encore plus courts (sans être bâclés) que les
autres : Jefferson, dit « Blind Lemon », Terry Saunders Teddell,
dit « Sonny », John Davis, Arthur Tatum, dit « Art », Ray
Charles Robinson, Stevie Wonder...
L'auteur ne dissimule pas ses préférences en consacrant une très
grande partie de son livre aux les compositeurs des XIXe et XXe siècle : Alee Templeton, George Albert Shearing, Adolphe
Marty, Albert Mahaut, Louis Vierne, Jean Langlais, le ténor
toscan Andrea Boccelli, Albert Rafaël Rodriguez (« Concerto de
Aranjuez » pour guitare et orchestre) et beaucoup d'autres...
Le tout évidemment assorti du système braille spécifique né
au XIXe siècle (seulement) et des essais antérieurs de Rousseau ou Diderot par exemple, etc.
Enfin, mais cela se lit au début, le mythe qui fait de
l'aveugle un(e) musicien(ne) privilégié(e) est corrigé par
une intéressante explication : « Avec le psychologue américain
William James, on peut affirmer que le voyant privé de la
vue est une six-cylindres qui fonctionne avec cinq et que
l'aveugle-né est une cinq-cylindres qui fonctionne comme
telle. »
Ainsi, on peut conclure que le génie peut se passer d'un sens, mais que ce n'est pas non plus la perte d'un sens qui le crée.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Histoire, Géographie et Politique
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Édition : L'Harmattan, 2001, 158 p.
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| | Date :
7/1/2005
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