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Blondin, Denis
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Notre société a la fâcheuse habitude de se considérer comme l'aboutissement de tout. Or, si nous observons les autres peuples et les autres époques avec condescendance, il y a fort à parier que nos descendants nous jugeront avec la même dureté - et la même incompréhension. Mais il est rare qu'on trouve quelqu'un qui puisse, aujourd'hui même, nous montrer notre propre société avec ce recul. Denis Blondin le fait. Et le dieu argent ressemble à Quetzalcoatl.
Denis Blondin n'est pas le seul auteur d'aujourd'hui à décrire le pouvoir vertigineux et les effets pervers de l'argent : les livres sur le néolibéralisme se multiplient déjà depuis quelques années. Mais c'est le premier que je lis qui nous invite efficacement à nous interroger sur la place qu'a prise le matérialisme non seulement sur la planète macroéconomique, mais dans nos vies individuelles. « Il serait très difficile pour un Occidental d'expliquer à un Indien d'Amazonie pourquoi il vient de s'acheter une nouvelle chemise ou une nouvelle paire de souliers alors qu'il en a déjà vingt-deux autres dans sa garde-robe et vingt-quatre autres dans des sacs de plastique, attendant d'être acheminées à de bonnes œuvres ou liquidées dans un marché aux puces. »
Tout en appelant de ses voeux - voire en prophétisant - « la mort de l'argent », Denis Blondin, anthropologue, pousse la courtoisie jusqu'à nous expliquer comment fonctionnent ou ont fonctionné les sociétés humaines sans argent (et je vous arrête tout de suite : elles ne sont pas non plus fondées sur le troc)... et l'honnêteté jusqu'à se décrire comme riche et à avouer... son amour de l'argent.
Le tout agrémenté d'un humour intelligent qui ne gâte rien et contribue à la réflexion.
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François Lavallée
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Genre : Psychologie et Sociologie
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Édition : Éditions de la pleine lune, 2003, 304 p.
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6/1/2003
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