|
|
|
|
|
Kauffmann, Jean-Paul
|
|
«Passé cet âge d'or, j'avais connu l'âge de fer: trois années fantômes. J'aspirais à la paix, à la substance et à la fluidité des choses.»
«Choisi par une maison" dans les Hautes Landes, c'est là, isolé en pleine nature que l'auteur va rééduquer ses cinq sens.» Cette maison m'a défripé le cerveau. Si la lecture l'a sauvé lors de sa détention, il n'a plus le même rapport avec elle. Seul, l'hédoniste Virgile et ses Géorgiques passe encore, aidé par Haydn et «Il ritorno di Tobia» qu'il passe en boucle mais aussi le bordeaux et le cigare dont il est resté grand amateur.
Et ainsi va sa rééducation, au rythme de la restauration de la maison et du prairial, au rythme des saisons ; lentement, posément, immuablement.
«L'isolement n'est pas la solitude.» Surtout quand on a du bon sens et de l'humour. Ce livre n'est jamais triste ou nostalgique.
J'ai bien aimé cette façon d'écrire, riche en références littéraires, en descriptions cocasses des gens, de la nature et de ses réactions.
Tout le long du livre, j'ai «fait la planche», je me suis laissée porter avec délectation par les sons, les odeurs, les saveurs, les souvenirs.
Le coup des pas de voleur dans le grenier, je connais. Chez mes parents, c'est une «dame blanche». Je suis «sauvage» et du Sud-Ouest donc j'ai baigné dans mon élément.
|
|
médée66
(173 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Faits vécus
| |
Édition : Nil Edition, 2007, 296 p.
|
| | Date :
6/1/2011
|
ajoutez votre critique |
|
|
|
|
Kauffmann, Jean-Paul
|
|
Ex-otage au Liban, l'auteur opère son retour au monde en achetant et faisant restaurer une maison landaise, où volontairement cette fois il va vivre dans un relatif isolement.
Il a une passion pour les arbres - et pour les vins. Le récit est centré sur ses rapports avec la maison, vide et/ou en chantier, ainsi que la nature environnante, qu'il perçoit alors tous sens en éveil.
Quelques rapports intéressants également avec ses deux ouvriers, étrangement mutiques, ou taiseux, le Voisin (éloigné) et sa famille.
On sent aussi la présence bienveillante et discrète de son épouse Joëlle, visiteuse de tous les week-end. Bien qu'elle soit très peu évoquée, l'idée de la captivité apparaît
clairement par contraste.
Une belle oeuvre, riche et sobre.
|
|
Mildcat
(118 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Faits vécus
| |
| | Date :
3/1/2011
|
ajoutez votre critique |
|
|
|
|
Kauffmann , Jean-Paul
|
|
Sublime ! voilà j'ai fini, je n'ai rien d'autre à dire... . Tout le monde connaît l'histoire de Jean Paul Kauffmann, les 3 ans qu'il a passé au Liban comme otage. Ce livre parle de son retour et de sa tentative pour réapprendre à vivre. En fait il ne réapprend pas, il tente de vivre avec c'est tout. A son retour, l'auteur a décidé d'acquérir un ex bordel pour SS, déchue et à rebâtir.
«Les Tilleuls» et l'histoire de la réhabilitation de la maison se confond avec la reconstruction de son âme.
Un récit sans pathos, par petites touches, à mesure qu'il prend possession de cette résidence dans les Landes, neuf mois après sa libération.
Jean Paul Kauffmann avance pudiquement sur ce terrain en biaisant, en passant par les chemins de traverse, tout n'est que métaphore limpide. L'écriture est douce et pudique, on se font dans les mots (maux ?) de l'auteur. Amateur de vins, tout dans son cheminement n'est qu'odeur et nature.
C'est beau simple, magnifique.
La maison du retour est un livre à l'ancienne, avec pleins et déliés, écrit par «un élégiaque enjoué» au rythme lent des jours qui passent, et dont la prose, sensible à la météorologie, semble accompagner le moindre mouvement de la nature environnante et traduire, à la perfection, chaque parfum. C'est aux Tilleuls qu'il a reconstitué sa mémoire olfactive et sensitive. Il la restitue dans ce livre boisé et capiteux, qui parfois étourdit.
Il ne cherche pas tant à la conquérir qu'à la faire revivre. Ensemble, ils vont réapprendre à respirer, à s'installer dans le présent comme s'il était perpétuel. «La Maison du retour» est une très belle histoire d'amour. Entre un rescapé de l'enfer et une ruine du paradis.
J'ai pour ce qui me concerne été touchée par le passage suivant, d'une réalité qu'il n'est point aisé de comprendre si...
«Ces trois années de captivité constituent sans doute une expérience du malheur, mais elles sont surtout un échec. Être pris, connaître l'humiliation et la peur, éprouver quotidiennement l'exceptionnelle stupidité de geôliers, avoir toujours le dessous, il n'y a pas de quoi se vanter ; ce n'est pas un accident de parcours mais un ratage. [...]. Être un survivant n'est pas davantage une victoire. C'est une séance de rattrapage. Bien sûr, on peut convertir un revers en prouesse, transformer une défaite en un dénouement heureux. Mais le fiasco originel est là. Il peut être retourné, transmué, sublimé, tout ce qu'on veut, il reste définitivement écrit en lettres de feu. »
|
|
Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Faits vécus
| |
| | Date :
5/1/2007
|
ajoutez votre critique |
|
|
|
|
Kauffmann, Jean-Paul
|
|
En mai 1988, on a vu revenir Jean-Paul Kauffmann d'une captivité de 3 ans au Liban. Michel Seurat, lui, n'est pas rentré.
C'était bien avant les Talibans, avant Ben Laden et Al Quaida. Mais déjà le même fanatisme aveugle. Pour essayer de se retrouver, Kauffmann achète une maison dans les Landes, une région réputée inhospitalière. La maison (« Les Tilleuls »), inhabitée depuis longtemps, a servi de lupanar pour les troupes allemandes pendant la dernière guerre. Au milieu des pins et des chevreuils, il va peu à peu retrouver goût à la vie. Et quel goût ! Sa description d'un Château Palmer 1961 vaut tous les guides gastronomiques.
Deux ouvriers, qu'il surnomme Castor et Pollux, retapent Les Tilleuls. Officiellement, le propriétaire y réside pour surveiller les travaux. En réalité, il tente de reprendre pied, avec l'aide discrète de sa femme qui le rejoint chaque week-end.
Des personnages truculents (son ami architecte, le Voisin et la sœur de celui-ci, les deux maçons mystérieux) une nature omniprésente, sa relecture de Virgile et la musique de Haydn vont peu à peu l'aider à remonter à la surface. Très discret sur sa captivité, il donne quelques détails par-ci par-là.
Par exemple, ses lectures : des « Harlequin » ;-)
La stupidité de ses tortionnaires. La peur permanente pendant les raids israéliens.
Un très très beau livre sur - eh oui - la joie de vivre. Et surtout sur la force de l'espoir.
|
|
Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Faits vécus
| |
| | Date :
5/1/2007
|
ajoutez votre critique |
|
|
|
|
Kauffmann, Jean-Paul
|
|
En mai 1988, on a vu revenir Jean-Paul Kauffmann d'une captivité de 3 ans au Liban. Michel Seurat, lui, n'est pas rentré. C'était bien avant les Talibans, avant Ben Laden et Al Quaida. Mais déjà le même fanatisme aveugle.
Pour essayer de se retrouver, Kauffmann achète une maison dans les Landes. Une région réputée inhospitalière. La maison « Les Tilleuls », inhabitée depuis longtemps, a servi de lupanar pour les troupes allemandes pendant la dernière guerre. Au milieu des pins et des chevreuils, il va peu à peu retrouver goût à la vie. Et quel goût ! Sa description d'un Château Palmer 1961 vaut tous les guides gastronomiques.
Deux ouvriers, qu'il surnomme Castor et Pollux, retapent « Les Tilleuls ». Officiellement, le propriétaire y réside pour surveiller les travaux. En réalité, il tente de reprendre pied, avec l'aide discrète de sa femme qui le rejoint chaque week-end. Des personnages truculents (son ami architecte, le voisin et la sœur de celui-ci, les deux maçons mystérieux) une nature omniprésente, sa relecture de Virgile, la musique de Haydn, vont peu à peu l'aider à remonter à la surface. Très discret sur sa captivité, il donne quelques détails par ci par là. Par exemple, ses lectures : des « Harlequins »; la stupidité de ses tortionnaires, la peur permanente pendant les raids israéliens.
Un très très beau livre sur, hé oui, la joie de vivre.
Et surtout sur la force de l'espoir.
|
|
Guy Capelle
(559 critiques, cliquez pour les voir)
|
|
Genre : Faits vécus
| |
Édition : Nil Editions , 296 p.
|
| | Date :
4/1/2007
|
ajoutez votre critique |
Livre(s) de Jean-Paul Kauffmann critiqué(s) sur le Guide
|
|
|
En ligne : 31258 visiteur(s)
|