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Sartre, Jean-Paul
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Cette pièce de théâtre datant de 1948 est une de celles où Sartre applique le plus ses idées existentialistes.
En 1948, lors de la première, elle était jouée par de grands acteurs comme André Luguet et François Périer.
Hoederer est un haut cadre communiste, mais il entend engager le parti dans une direction qui dérange sa majorité. Il n’est pas un théoricien, mais bien un homme pragmatique.
Hugo est choisi par le parti pour être introduit dans son entourage proche et l’assassiner.
Ces deux personnages sont totalement différents l’un de l’autre. Hoederer est d’abord et avant tout un homme d’action, un homme de terrain, alors que Hugo est un théoricien qui souffre de n’avoir jamais agi.
Or, Sartre a des idées bien claires : seuls les actes définissent un homme, non ses pensées ou ses intentions. En outre, pour lui, on ne fait pas de politique en respectant les théories, en refusant de se salir les mains. L’efficacité est le seul vrai critère.
Camus et lui se sont suffisamment disputés à ce sujet après la guerre, Camus étant d’un avis opposé. Pour ce dernier, la fin ne peut pas toujours justifier les moyens.
Hugo, qui n’est pas un homme d’action, va hésiter longtemps, mais finira par tuer Hoederer.
La pièce débute alors que Hugo sort de prison, après cet acte, et que le parti a changé de direction. Maintenant, c’est lui que le parti veut tuer, vu qu’il sait que c’est ce même parti qui a fait assassiner Hoederer et veut maintenant prendre la direction que ce dernier prônait à l’époque !...
Les mains sales est une très bonne pièce suivant les idées de l’auteur.
Suggestion(s) de lecture : Du même auteur : Le Diable et le Bon Dieu, Huis clos, Le Mur, Les Mots |
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Théâtre
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Édition : Gallimard, 1948, 259 p.
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| | Date :
11/1/2007
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Sartre, Jean-Paul
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Au début de l’histoire, nous reculons de quelques années dans le temps. Hugo, sortant de prison est retourné à son ancienne cellule du parti communiste. Il y retrouve son ancienne amie Olga. Or, il est recherché par les autres membres du parti qui veulent le tuer.
Pourquoi ?... Tout simplement parce que quelques années plus tôt, avec Olga, il avait été envoyé par le parti pour tuer Hoederer qui dirigeait ce même parti, mais qui voulait suivre une ligne plus pragmatique qu’idéologique. Entre-temps le parti tout entier a évolué et n’entend plus assumer l’acte commis par Hugo sur ses ordres.
Sartre analyse ici deux personnages qui sont Hoederer et Hugo. Le second est un idéaliste « bourgeois », membre du parti sans jamais avoir eu à souffrir de sa condition. Il a donc tendance à n’être qu’un idéaliste et non un homme d’action.
Hoederer,lui, est un communiste acharné, fils d’ouvrier et ancien ouvrier lui-même, et d’abord et avant tout un homme d’action. A la différence des autres il est prêt à faire tout ce qu’il faut pour gagner, même si à court terme le parti doit céder quelque peu de sa conduite et ses idées.
Toute la pièce va tourner autour de ces deux personnages. Hugo ne rêve que d’une chose : poser un véritable acte et ne plus être une ombre sans importance. Va-t-il remplir sa mission ? Il hésite sans cesse ! Quant à Hoederer, il défend sa position en disant qu’à terme et dans les faits c’est lui qui a raison.
En tout cas, le temps lui donnera raison et il ne se gêne pas pour dire à Hugo que faire de la politique c’est aussi plonger ses mains dans la merde,et non rester pur et accroché à une idéologie.
Dans l’existentialisme, Sartre montre que seuls les actes peuvent définir un homme et rien d’autre. C’est en agissant que l’homme se définit; il n’y a aucun déterminisme et il est responsable de ses actes qui le définissent.
A l’époque où le FLN algérien posait des bombes dans les magasins parisiens, Sartre a défendu ce terrorisme tourné contre des innocents. A ses yeux, la volonté d’indépendance de ce peuple excusait ces crimes. Camus s’est violemment opposé à cette vision des choses et a maintenu que ce comportement était inadmissible. Dans la presse, Sartre a répondu à Camus qu’il ne comprenait rien à la politique et qu’à vouloir garder les mains propres, il n’était jamais qu’« Une belle âme »…
Les deux hommes étaient cependant déjà en brouille totale depuis la parution du livre de Camus L’homme révolté qui mettait sur le même plan les crimes communistes et les crimes nazis.
Je ne peux pas vous dire beaucoup plus de l’histoire racontée dans cette pièce sous peine de vous en dire trop.
Sachez cependant qu’à l’époque de sa sortie, en 1948, c’était André Luguet qui jouait le rôle d’Hoederer et François Périer celui de Hugo.
Suggestion(s) de lecture : Du même auteur : Le mur, La putain respectueuse, Huis clos, Les mot…
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Théâtre
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Édition : Gallimard, 1948, 260 p.
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| | Date :
10/1/2007
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