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hommes au triangle rose (Les)
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Heger, Heinz
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Réédition d'un livre paru en France en 1980.
Ces pages sont consacrées à un thème jusqu'à très récemment écarté des livres d'histoire, de la mémoire collective et de l'iconographie officielle de l'univers concentrationnaire : la persécution par les nazis de dizaines de milliers d'individus en raison de leur seule orientation sexuelle.
Arrêtés pour infraction au paragraphe 175 du Code pénal allemand, qui réprime les relations « contre nature », des hommes sont soit incarcérés soit transférés vers des camps de concentration. Bon nombre d'entre eux sont placés en détention au terme d'une décision administrative et non judiciaire.
Dans les camps nazis, les déportés homosexuels doivent porter un triangle rose qui les identifie comme tels. La hiérarchie concentrationnaire les place au plus bas de l'échelle sociale des camps, ce qui ne leur permet guère d'entretenir des relations d'entraide avec les autres déportés et d'améliorer ainsi leurs chances de survie. De fait, statistiquement, le taux de mortalité de ces déportés est parmi les plus élevés des camps.
Ce récit en est un témoignage poignant et très humain. Impossible à dissocier de tous les autres!
L'extrême confusion qui règne encore plus ou moins toujours et l'amalgame fait autour du phénomène concentrationnaire à l'époque laissent présager des difficultés auxquelles les déportés homosexuels vont être confrontés pour faire admettre leur statut de victimes du nazisme. L'absence de reconnaissance officielle de cette déportation spécifique, l'absence jusque dans les années soixante-dix d'un militantisme homosexuel constitué, le silence des intellectuels et le peu d'intérêt des chercheurs et des historiens pour une question « qui n'existe pas » ont longtemps occulté une réalité qui s'est peu à peu estompée dans la mémoire collective.
Faut-il considérer comme digne de mémoire et de respect la déportation des uns et comme ignominieuse la déportation des autres?
Le silence qui entoure la déportation des homosexuels, comme celle des tziganes, des francs-maçons, des malades mentaux, des handicapés, des témoins de Jéhovah, des Noirs peut-elle laisser croire à une approbation tacite?
L'oeuvre de mémoire doit être collective, ouverte, indivisible.
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Christiane Mélin
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Genre : Histoire, Géographie et Politique
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Édition : H & O, 2006, 179 p. , ISBN : 2845471122
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| | Date :
9/1/2006
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