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Sizun, Marie
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Marion se rappelle et raconte sa vie auprès d'une mère qu'elle admire et qui lui fait peur. La première fois qu'elle a eu peur, elle avait deux ans. Sa mère faisait une «crise». Fanny est maniaco-dépressive. Elle vit repliée sur elle-même, ne voit personne et maintient sa fille dans ce «bocal». Elles ne vivent que l'une pour l'autre. Tous les deux ou trois ans, Fanny est hospitalisée. Marion va chez ses grands-parents et vit autrement. Les premiers temps, elle s'ennuie de sa mère qu'elle adore mais petit à petit elle appréciera de pouvoir s'évader. A chaque crise, Fanny change et Marion doit se réadapter à une nouvelle maman. Au début, elle le fait par amour mais petit à petit, une distance s'installe entre elles. Marion devient adulte avant l'heure et voit la progression de la maladie de sa mère. Elle est de plus en plus angoissée et retarde le moment d'appeler au secours. Elle ne fait plus confiance à sa mère et cherche de plus en plus à séparer sa vie à la maison de celle du lycée. Elle a honte, non seulement de sa mère mais aussi de ses origines. Sa mère a «fautée» avec un jeune soldat allemand pendant la guerre. Marion va idolâtrer ce père dont elle ne sait rien, même pas le nom. Sa mère en parle très peu et le sujet est tabou chez les grands-parents bourgeois et patriotes pour qui cela avait été un scandale et l'origine de la rupture avec leur fille. Marion apprend l'allemand et aura l'occasion de partir étudier un an en Allemagne. Pour elle, c'est une fuite. Elle ne veut plus voir et vivre avec sa mère.
C'est une histoire bouleversante et angoissante. Marie Sizun écrit et décrit très bien cette montée de la pression jusqu'à l'éclatement final. Je l'ai lu en deux soirs, en apnée mais surtout pas en diagonale. Chaque phrase est importante.
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médée66
(173 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Arléa, 2007, 243 p.
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| | Date :
3/1/2009
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Sizun, Marie
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Marion, la narratrice, n'a pas une famille ordinaire: née en 1945, d'un père allemand, mort sur le front russe, et d'une mère clouée bien sûr, à l'époque, au pilori, et qui ne s'en est jamais remise... Marion aime sa mère, quoique hantée par le souvenir obscur d'une scène qui l'a épouvantée. Toute son enfance est marquée par les violentes sautes d'humeur de celle-ci, dont elle apprendra un jour qu'elles sont provoquées par une maladie nommée psychose maniaco-dépressive. Elle est déchirée jusqu'au bout entre son désir
d'une vie normale (l'école, les grands-parents) et un amour entrecoupé de mouvements de répulsion face à l'étrangère qu'elle découvre de plus en plus en sa mère malade. Elle est de plus hantée par l'image du père allemand, dont elle ne
sait rien, et qu'elle ne connaîtra jamais. Mais là encore, une épreuve lui est réservée.
Un livre d'une grande sensibilité, sans pathos, pudique et profond à la fois. Cette année, Marie Sizun a publié Jeux croisés, livre intéressant, mais moins convaincant que celui-ci.
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Mildcat
(118 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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Édition : Ed. Arléa, 2005, 240 p.
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| | Date :
12/1/2008
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