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Montaigne, Michel de
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Monsieur de Montaigne est né en Dordogne en 1533 et meurt en son château en 1592 après avoir exercé différentes fonctions publiques.
Il commence à rédiger des « Essais » qui seront édités pour la première fois en 1580.
Ce qu’il y a de très intéressant dans ces essais, c’est qu’ils sont avant tout bâtis sur ses propres expériences, ce qu’il voit de la vie autour de lui. Il ne s’agit pas ici de philosopher, mais bien d’observer la vie et les hommes dans ce qu’ils ont de quotidien. Le bon sens et le pragmatisme dominent ici plutôt que de tenir de vaines spéculations sur les comètes.
La pensée de Montaigne va toucher à quasiment tous les domaines de la vie et du caractère profond des hommes. Ses constatations n’en seront que plus justes et toujours aussi actuelles.
Pour ce faire, outre l’observation, il se servira également des pensées et expériences des grands hommes, ou auteurs, de l’antiquité grecque ou latine comme César, Suétone, Tacite, Platon, Socrate et bien d’autres.
Les « Essais », en Folio, se composent de trois volumes et viennent de sortir dans la « Bibliothèque de la Pléiade » en un seul tome.
Michel de Montaigne se voulait accessible à toute personne de son époque sachant lire. Par contre, ce qui, pour nous, le rend plus difficile à lire c’est l’utilisation du français de l’époque.
Malheureusement, je n’ai jusqu’ici pas trouvé d’édition en langue contemporaine.
A conseiller pour sa finesse d’analyse et son actualité.
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Hubert Viteux
(225 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Essai
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Édition : Bibliothèque de la Pléiade, 2007
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| | Date :
10/1/2007
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Montaigne, Michel de
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Seizième siècle français. Montaigne oppose à la dichotomie courante corps/âme une conception où la symbiose des deux tient une place prépondérante; cette position témoigne d'une grande modernité. Il allie plaisirs corporels et plaisirs, plus durables, de l'esprit. La conversation, vertu inhérente à l'homme, permet de goûter au plaisir suprême de l'amitié (il cite son exemple avec La Boétie). ....hum
« C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. »
Telle est la phrase qui ouvre les Essais, vaste assemblage de réflexions éclectiques, intimes, parfois contradictoires. C'est une somme, celle d'un vécu résultant de l'expérience et de la conscience de son auteur. Sans ordre établi, de nombreux thèmes sont abordés, étudiés, délaissés ensuite au profit d'autres sujets pour mieux être cernés plus avant dans l'ouvrage. Tel un cheminement de pensée, ils s'enchaînent, étayés par de nombreux exemples.
Montaigne commence par examiner l'Histoire et les historiens, la politique, les nécessaires lois (malgré leur caractère irrationnel), pour mieux se situer par après dans ce contexte. L'Histoire permet d'étudier l'actualité, celle de son temps, tandis que les lois permettent l'organisation de la vie. Montaigne redoute les mutations : révolutions ou réformes qui déstabilisent l'ordre établi. Libéral, il déteste toute forme de cruauté et de violence. Influencé par la théorie du « bon sauvage » du Siècle des lumières, il rejette le colonialisme (prenant l'exemple de l'impérialisme espagnol et portugais) et, faisant l'éloge des civilisations dites barbares, il dénonce leur corruption et leur massacre. Il proteste avec véhémence contre toute forme de torture. et en particulier contre la « question », qu'il qualifie d'inhumaine.
Mais ce détour par la « chose publique » est effectué pour mieux avancer dans la connaissance du moi profond et complexe de l'homme, et Montaigne sonde cette question en se prenant comme sujet. À l'inverse du « cogito » de Descartes, il se penche d'abord vers le corps, car c'est lui qui appréhende toutes choses au moyen des sens.
Les opinions, variables et contradictoires, les sens, loin d'être infaillibles, ne nous donnent aucune base de connaissance fiable. Ces considérations débouchent sur une leçon de sagesse : le seul élément qui se donne à connaître est le moi profond, malgré son caractère changeant.
Le doute sceptique est ensuite dépassé dans une pensée tendant vers l'épicurisme : Montaigne accepte le monde comme entité en perpétuelle mutation, prêche l'observation des lois de la nature, prend en considération le corps et ses aspirations, tout en observant l'idéal de la modération en toutes choses.
Ces différentes positions philosophiques semblent contradictoires, mais elles s'échelonnent dans le temps et témoignent donc d'une évolution de pensée; elles rappellent que les Essais sont bien la somme d'un vécu, vivante comme son auteur.
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Essai
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| | Date :
11/1/2005
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