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confession du pasteur Burg (La)
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Chessex, Jacques
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On pense irrésistiblement à La symphonie pastorale de Gide:
- même scénario : un pasteur tombe amoureux d'une jeune fille... (mais
celui-là n'est pas marié et n'a pas d'enfant)
- même type de narration : le récit à la 1ère personne qui nous fait
pénétrer dans l'intimité du personnage, et nous donne sa version
exclusive des faits.
Mais la progression est inverse : le pasteur de Gide, d'abord généreux
et respectable, devient odieux de mauvaise foi et d'égoïsme.
Celui de Chessex, au contraire, se présente d'emblée comme un détestable fanatique, terrorisant ses ouailles et se plaisant à leur imaginer des châtiments épouvantables, adoptant habilement l'hypocrisie quand il se rend compte du danger que présente pour lui la haine qu'il suscite.
C'est en mûrissant une sombre vengeance qu'il sera frappé par la grâce,
et que, transfiguré par l'amour, il se convertira à la beauté du monde
et à l'indulgence envers ses semblables...
Mais il est trop tard alors pour empêcher un dénouement tragique.
Certes, Chessex n'est pas Gide, mais c'est néanmoins un réel écrivain.
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Mildcat
(118 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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9/1/2010
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ajoutez votre critique |
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confession du pasteur Burg (La)
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Chessex, Jacques
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Une nouvelle incursion chez les auteurs suisses. Jacques Chessex. Prix Goncourt, membre du jury du prix Médicis, Grand Prix de langue française de l’Académie Française, j’en passe et des meilleurs. Le sérieux, le sens de la rigueur, de l’austérité. On sent que l’auteur a été marqué tôt dans sa vie, dans sa chair et dans son cœur par des évènements dramatiques.
Le pasteur Jean Burg. Un enfant intelligent, précoce, une jeunesse studieuse à l’écart des autres et de leurs turpitudes. Une vocation née de la lecture des Livres Saints et des œuvres de Calvin. Un esprit à la fois simple et torturé. Voilà notre personnage muté dans sa première paroisse qui vient juste de mettre son ancien pasteur à la retraite après vingt-cinq ans de bons et loyaux services sans à-coups. Un petit village de montagne, des paysans avec leurs petits travers, des bourgeois honteusement enrichis et qui se croient au-dessus des lois et de la morale, des petites combines, des petites mesquineries… Bref des habitants au profil somme toute courant dans ce type d’endroit. Notre héros se sent investi d’une mission divine, se prend pour le bras armé du Seigneur. Mais son désir de purification des âmes et de vengeance céleste va faire long feu et se retourner contre lui quand il va être pour la première fois de sa vie confronté à l’amour, pas celui éternel de Dieu mais celui bien réel entre les hommes et les femmes. On se doute que l’histoire ne peut que mal se terminer. Et que notre pasteur, plus dérouté que jamais devant la volonté divine, va se retrouver la proie de tourments qui vont le pousser au bout du chemin.
On est bien loin de l’optimisme de Paul Auster dans Brooklyn Follie, de l’humour de Jacques-Etienne Bovard (son collègue au Gymnase de la Cité à Lausanne) dans les Nains de Jardin ou de l’insouciance d’Anna Gavalda dans L’échappée belle. Mais quand on s’attaque à l’auteur de l’Ogre et du Vampire de Ropraz on sait d’avance ce qui nous attend.
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Jean-Claude Mouly
(30 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Fiction
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| | Date :
3/1/2008
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Livre(s) de Jacques Chessex critiqué(s) sur le Guide
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