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Balzac, Honoré de
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Le colonel Chabert est l'un des premiers romans de Balzac. Il a été publié au printemps 1832 sous le titre L'Artiste.
Paris, février 1818, peu de temps avant la chute de l'Empire, l'avoué Derville reçoit la visite d'un vieillard misérablement vêtu. Il assure être le colonel Chabert, passé pour mort, à la bataille d'Eylau en 1807. Il avait alors contribué à la victoire en conduisant une charge de cavalerie.
Le vieil homme raconte comment, se réveillant dans un fossé entre des cadavres, il a survécu miraculeusement à ses blessures.
Il revient dix ans après et souhaite réclamer son titre, faire valoir ses droits et revivre avec sa femme. Or celle-ci, durant son absence, s'est remariée avec le comte Ferraud.
La suite est connue des lecteurs, sur ce thème largement usité en littérature: l'absence ou la disparition, puis une réapparition. A noter que ce roman s'inspire de faits réels.
Les guerres plus que tout autre événement de l'époque furent propices aux déclaration de mort civile, lesquels sans certitude peuvent et voilà le cas, réapparaître des années après.
Chabert est très poignant dans le rôle du personnage rejeté et incompris. Qu'il est difficile de réapparaître dans la vie des siens, surtout dans un contexte aussi particulier (état de fortune etc.)
Il n'en demeure pas moins que la comtesse Ferraud est un personnage intéressant qui sait se montrer cruelle, impavide avec son mari !
Le Retour de Martin Guerre ou le Comte de Monte-Christo traitent plus ou prou des mêmes arguments, du fait de la réapparition d'un homme qu'on croyait à jamais disparu.
Balzac montre ici toute l'ambiguïté d'un «retour» bien gênant. Un mari mort en héros fait meilleure figure qu'un revenant désireux de recouvrer ses droits.
Surtout s'il y a remariage de l'épouse... une aventure difficile pour notre désormais pauvre Chabert qui en perdra la raison!
Voici le talent naissant d'un écrivain qui va, après cette réussite, pouvoir donner pleine mesure à tout son savoir-écrire. L'avantage de ce roman, contrairement à bien des suivants est qu'il est nettement moins descriptif, moins «lourd», à la limite de la nouvelle.
Somptueux, une écriture fluide et précise qui entraîne le lecteur, lequel a bien du mal à laisser ce livre en attente.
Certes ce roman n'est pas une nouveauté, mais a-t-il réellement vieilli?
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Christiane Mélin
(332 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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5/1/2007
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Balzac, Honoré de
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Relire des classiques est souvent source d'un grand plaisir. La langue a vieilli mais les notes de bas de page apportent les éclaircissements nécessaires sur la période historique ou sur le vocabulaire précis des avoués. Dans ce roman, où un survivant de la bataille d'Eylau revient après des années alors que tous le tiennent pour mort, Balzac nous offre un magnifique portrait d'homme que le malheur a adouci, alors que l'on prétend souvent le contraire, ainsi que le portrait d'une épouse machiavélique. Cette dernière s'est remariée, a eu deux enfants et ne souhaite aucunement que son premier et légitime époux ne vienne bouger les pièces. Elle est même prête à le faire enfermer à Charenton, chez les fous. C'est auprès de l'avoué Derville que Chabert trouvera la compassion qu'aurait dû lui offrir celle qui l'avait autrefois aimé. Les dernières pages sont superbes, Derville y parle de la nature humaine. Il dit également : « Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité. »
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Christelle Divry
(832 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Classique
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Édition : Livre de poche, ISBN : 2253098043
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| | Date :
10/1/2005
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