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Oates, Joyce Carol
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Les Chutes du Niagara qui s’étaient valu la réputation de « Paradis du suicide » ont donné l’idée à l’auteure de ce récit où vie et mort s’entrelacent et mènent Ariah, le personnage principal, vers un destin qu’on ne pouvait pas lui soupçonner au début.
Ariah, jeune femme de trente ans, a accepté d’épouser un homme qu’elle n’aime pas et qui ne l’aime pas. À peine mariée, la voilà veuve : elle guette obstinément la découverte, dans les eaux des chutes, du cadavre de son époux suicidé…
Mais Ariah est-elle vraiment l’héroïne de ce récit? Ou les héros ne sont-ils pas ceux qui ont gravité dans l’orbite de sa domination tantôt sombre et pleine de morgue, tantôt aimante ?
Elle se dit « damnée » : c’est surtout qu’elle portera l’opprobre de la « vieille fille » mal mariée et celui de la femme trop excentrique d’un avocat déchu.
Ariah sera mère et épouse… mais a-t-elle jamais compris celui auquel elle a lié farouchement sa vie ? A-t-elle jamais aimé les enfants qui sont nés de cette union ?
J'ai passé de bons moments en compagnie de ce livre: le style de
l'auteure est impeccable. On a plaisir à lire un texte aussi fluide.
Cependant... Aria, l'héroïne, m'a complètement décontenancée... car
je ne l'ai ni aimée, ni détestée... et pourtant, elle ne m'était pas
indifférente... Quelle position inconfortable, pour un lecteur,
quand il n'arrive pas à cerner le personnage principal!
Je dois l'avouer... je n'ai rien compris à Aria…
Extrait :
« Longtemps auparavant, elle lui avait chanté des chansons, elle l’avait bercé, adoré. Mon fils premier-né! Ariah avait toujours parlé avec l’exagération d’un personnage tragique de Wagner. Il n’y a que le premier-né, personne ne parle jamais de deuxième ou troisième-né. Chandler était néanmoins assez lucide pour savoir que bien évidemment, de ses deux fils, Ariah préférait Royall ; elle essayait, essayait très fort, de préférer Juliet, sa fille, à ses deux fils. Chandler, le premier-né, avait très vite rétrogradé. Il savait, il ne s’épargnait pas. Mais il n’en aimait pas moins sa Ariah, et il l’aimerait toujours. Il était assez le fils de sa mère pour être reconnaissant du simple accident de sa naissance. Ariah avait observé sèchement : « Einstein a dit qu’il ne pouvait pas croire à un Dieu qui joue aux dés avec l’univers. Moi, je dis que Dieu ne fait rien d’autre que jouer aux dés. Que ça vous plaise ou non, les gars. »
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Geneviève
(première critique)
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Genre : Fiction
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11/1/2007
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