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Ionesco, Eugène
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La pièce de Ionesco Les chaises est une remarquable étude de l'homme et de son absurdité.
Il nous fait entrer dans l'univers fantasmagorique de deux petits vieux de 94 et 97 ans : la Vieille (Simératis) et le Vieux, ou Ma crotte et Mon chou, perdus dans leur grande maison, seul
reste de Paris, coincés sur une toute petite île. Ils reçoivent une centaine de personnes
invisibles, le couple s'occupe de tout son monde en attendant « l'Orateur » qui est chargé de transmettre la philosophie du Vieux, qui n'a pas le courage ou la force de la transmettre. Malgré le peu de personnages réels, la pièce parait encore plus vivante, car les chaises de chaque invité occupent toute la scène (dont Ionesco nous fait un plan très détaillé). Très vite, tout s'accélère : les discours, les mouvements, l'arrivée des invités, et soudain, comme pris dans cette foule, les petits vieux paraissent de plus en plus transparents, irréels, comme s'ils ne
pouvaient plus rien faire d'autre que répéter en écho leurs propres mots. Sentant leur absurdité
et leur inutilité, ils se suicident mais stoïquement et au sommet de leur gloire. Quant à la fin, délicieuse et effrayante, je ne peux vous la dévoiler. Bonne
lecture!
Suggestion(s) de lecture : Pour continuer dans le théâtre de l'absurde: Samuel Beckett En attendant Godot.
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Lisette Hanrion
(première critique)
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Genre : Théâtre
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| | Date :
avant 2001
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Ionesco, Eugène
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Nous entrons ici dans le genre de l'absurde où l'incongruité est monnaie courante. Un vieux et une vieille vivent dans un grand château, sur une île, près d'une ville disparue et oubliée depuis plus de mille ans: Paris. Tout au long de sa fructueuse existance, le vieux à concocté une philosophie fantastique qu'il est enfin prêt, au terme de sa vie, à livrer à la population. Ainsi, un à un, des centaines d'invités invisibles se présentent chez eux, tous pour entendre la révélation. On apporte des chaises à n'en plus finir pour assoir nos amis: le roi, le docteur, des marquis, des princes, des lettrés. Le vieux n'étant pas vraiment doué pour les discours, engage un orateur qui se chargera de transmettre son message.
Aphorisme sur l'usure et l'accomplissement, les chaises nous place devant la question de l'éphémère de l'homme, de son besoin de laisser des traces. La finale (que je ne révèlerai pas, puisque trop savoureuse) est une mise en abîme du théâtre et de la réalité. Jouissif.
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Guillaume Lemée
(10 critiques, cliquez pour les voir)
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Genre : Théâtre
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| | Date :
avant 2001
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Livre(s) de Eugène Ionesco critiqué(s) sur le Guide
Livre(s) de Eugène Ionesco critiqué(s) sur le Club de lecture le BouquiNet
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